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  12. <title>Des traces de l’esclavage se retrouvent également au Canada (archive) — David Larlet</title>
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  58. <header>
  59. <h1>Des traces de l’esclavage se retrouvent également au Canada</h1>
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  62. <p class="center">
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  66. <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1269942/esclavage-canada-noirs-autochtones-histoire" title="Lien vers le contenu original">Source originale</a>
  67. </p>
  68. </nav>
  69. <hr>
  70. <p class="e-p">On souligne ce mois-ci les 400 ans de l'arrivée des premiers esclaves aux États-Unis, où le phénomène est connu et documenté. Or, il l’est beaucoup moins au Canada. Pourtant, il y aurait eu environ 4000 esclaves dans notre pays entre le début du 17e siècle et l’adoption de la loi abolitionniste de 1834. Le tiers d’entre eux étaient noirs, et les deux tiers, amérindiens.</p>
  71. <p class="e-p">On les trouvait principalement à Montréal et à Québec, raconte l’amateur d’histoire Frank Mackey, qui a publié le livre <em>L’esclavage et les Noirs à Montréal, 1760-1840</em>. Mais il y en avait aussi en Ontario et dans les Maritimes. <q data-attributes="{&quot;lang&quot;:{&quot;value&quot;:&quot;fr&quot;,&quot;label&quot;:&quot;Français&quot;},&quot;value&quot;:{&quot;html&quot;:&quot;À l'Île-du-Prince-Édouard, jusque dans les années&lt;span class=\&quot;nbsp\&quot;&gt;&lt;/span&gt;1820. En Nouvelle-Écosse, la dernière vente d'esclaves a eu lieu en&lt;span class=\&quot;nbsp\&quot;&gt;&lt;/span&gt;1807. Au Nouveau-Brunswick, le dernier avis d'une vente d'esclaves, c'est en&lt;span class=\&quot;nbsp\&quot;&gt;&lt;/span&gt;1816. À Terre-Neuve, il y a un bonhomme qui a affranchi son esclave en&lt;span class=\&quot;nbsp\&quot;&gt;&lt;/span&gt;1814. C'était partout.&quot;,&quot;text&quot;:&quot;À l'Île-du-Prince-Édouard, jusque dans les années1820. En Nouvelle-Écosse, la dernière vente d'esclaves a eu lieu en1807. Au Nouveau-Brunswick, le dernier avis d'une vente d'esclaves, c'est en1816. À Terre-Neuve, il y a un bonhomme qui a affranchi son esclave en1814. C'était partout.&quot;}}" lang="fr"><span lang="fr" title="Français">À l'Île-du-Prince-Édouard, jusque dans les années 1820. En Nouvelle-Écosse, la dernière vente d'esclaves a eu lieu en 1807. Au Nouveau-Brunswick, le dernier avis d'une vente d'esclaves, c'est en 1816. À Terre-Neuve, il y a un bonhomme qui a affranchi son esclave en 1814. C'était partout.</span></q></p>
  72. <h2 class="sc-1vaxh1e-1 cGMpiG redactional">Des butins de guerre</h2>
  73. <p class="e-p">L’histoire recense un <a class="styled__StyledInternalLink-sc-13vcun-0 ebdbqL e-internal-link" href="https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/le-15-18/segments/entrevue/112424/olivier-le-jeune-nouvelle-france-esclavage" target="_self">premier esclave noir en 1629</a>. Il s’agit d’un garçon d’une dizaine d’années, originaire de Madagascar ou de la Guinée. L’enfant appartenait aux frères Kirke. Il les accompagnait lorsque ces derniers ont assiégé la ville de Québec. Il a ensuite été vendu, et on lui a donné le nom d’Olivier Le Jeune.</p>
  74. <p class="e-p">Contrairement aux États-Unis, il n’y a jamais eu ici de navires négriers, explique Arnaud Bessière, professeur d'histoire à l'Université Laurentienne et spécialiste de la Nouvelle-France. Sous le Régime français (1608-1759), les esclaves noirs viennent surtout des colonies anglaises. Ce sont des butins de guerre.</p>
  75. <p class="e-p"><q data-attributes="{&quot;lang&quot;:{&quot;value&quot;:&quot;fr&quot;,&quot;label&quot;:&quot;Français&quot;},&quot;value&quot;:{&quot;html&quot;:&quot;Lorsqu'il y a eu des attaques des Français dans les colonies anglaises, on est revenus parfois avec des esclaves noirs. Il y en a eu également qui venaient de la Louisiane ou des Antilles, parce qu'il y avait des marchands qui transitaient par cette région et qui revenaient avec des Noirs. Et il y a quelques cas, mais très très rares, de Noirs qui venaient directement de Guinée ou d'Afrique&quot;,&quot;text&quot;:&quot;Lorsqu'il y a eu des attaques des Français dans les colonies anglaises, on est revenus parfois avec des esclaves noirs. Il y en a eu également qui venaient de la Louisiane ou des Antilles, parce qu'il y avait des marchands qui transitaient par cette région et qui revenaient avec des Noirs. Et il y a quelques cas, mais très très rares, de Noirs qui venaient directement de Guinée ou d'Afrique&quot;}}" lang="fr"><span lang="fr" title="Français">Lorsqu'il y a eu des attaques des Français dans les colonies anglaises, on est revenus parfois avec des esclaves noirs. Il y en a eu également qui venaient de la Louisiane ou des Antilles, parce qu'il y avait des marchands qui transitaient par cette région et qui revenaient avec des Noirs. Et il y a quelques cas, mais très très rares, de Noirs qui venaient directement de Guinée ou d'Afrique</span></q>. L’historien précise que la majorité des esclaves noirs vont arriver plus tard, avec les loyalistes, après le Régime français. </p>
  76. <p class="e-p">Quant à l’esclavage autochtone, il existait déjà bien avant l’arrivée des Français ou des Anglais en terre canadienne, raconte Arnaud Bessière. Les Autochtones avaient coutume d’asservir les prisonniers de guerre. À partir des années 1670, ils donnaient ces prisonniers aux Français lors d’échanges commerciaux ou diplomatiques. La vente et l’achat de ces esclaves sont ensuite devenus monnaie courante. Dans la colonie française, ils étaient dénommés « panis » (terme générique qui désigne n’importe quel esclave amérindien).</p>
  77. <h2 class="sc-1vaxh1e-1 cGMpiG redactional">Des « biens meubles »</h2>
  78. <p class="e-p">L’esclave est considéré comme un bien meuble. Il appartient à son propriétaire. Il peut être donné, prêté, échangé ou vendu. <q data-attributes='{"lang":{"value":"fr","label":"Français"},"value":{"html":"Un esclave est considéré comme un objet, littéralement","text":"Un esclave est considéré comme un objet, littéralement"}}' lang="fr"><span lang="fr" title="Français">Un esclave est considéré comme un objet, littéralement</span></q>, rappelle Arnaud Bessière.</p>
  79. <p class="e-p">Ce sont surtout les riches qui se procurent des esclaves, sous le Régime français, explique Frank Mackey. Des administrateurs coloniaux, des évêques, des gens bien placés.</p>
  80. <p class="e-p">Sous le Régime britannique, <q data-attributes='{"lang":{"value":"fr","label":"Français"},"value":{"html":"ça se démocratise","text":"ça se démocratise"}}' lang="fr"><span lang="fr" title="Français">ça se démocratise</span></q>, raconte l’historien. Parmi les propriétaires d’esclaves, on trouve des artisans, de petits commerçants, des agriculteurs, des taverniers. <q data-attributes="{&quot;lang&quot;:{&quot;value&quot;:&quot;fr&quot;,&quot;label&quot;:&quot;Français&quot;},&quot;value&quot;:{&quot;html&quot;:&quot;Alors, ce ne sont pas des gens qui sont très riches, mais ils achètent des esclaves parce qu'ils servent. C'est comme acheter de la machinerie. Si vous avez un commerce ou une entreprise quelconque, vous achetez de la machinerie qui va servir.&quot;,&quot;text&quot;:&quot;Alors, ce ne sont pas des gens qui sont très riches, mais ils achètent des esclaves parce qu'ils servent. C'est comme acheter de la machinerie. Si vous avez un commerce ou une entreprise quelconque, vous achetez de la machinerie qui va servir.&quot;}}" lang="fr"><span lang="fr" title="Français">Alors, ce ne sont pas des gens qui sont très riches, mais ils achètent des esclaves parce qu'ils servent. C'est comme acheter de la machinerie. Si vous avez un commerce ou une entreprise quelconque, vous achetez de la machinerie qui va servir.</span></q></p>
  81. <p class="e-p">L’historien a notamment trouvé de l’information sur un prêtre, Louis Payette, qui a possédé en tout cinq esclaves à la fin du 18e siècle. À un certain moment, alors qu’il vivait à Saint-Antoine-sur-Richelieu, il avait deux esclaves d’une douzaine d’années, un Noir et un Amérindien, qu’il avait fait baptiser. Son évêque lui a alors reproché d’avoir des esclaves, raconte Frank Mackey. L’historien a mis la main sur la réponse de l’abbé Payette à son évêque, datée du 28 octobre 1794, dans laquelle le curé prend la défense de l’esclavage.</p>
  82. <div class="framed"><h2 class="sc-1vaxh1e-1 cGMpiG redactional">Extrait de la lettre de l’abbé Payette à l’évêque de Québec Jean-François Hubert - 28 octobre 1794</h2><p class="e-p"><q data-attributes="{&quot;lang&quot;:{&quot;value&quot;:&quot;fr&quot;,&quot;label&quot;:&quot;Français&quot;},&quot;value&quot;:{&quot;html&quot;:&quot;Enfin je vous déplais dans mes serviteurs, parce qu'ils ont le nom d'esclaves. Soyez persuadé, monseigneur, qu'ils n'en portent que le nom, sans en avoir le fardeau. Mais ils vivent sous ma direction comme de bons enfants soumis à un bon père. Mais j'ai la consolation de dire à votre Grandeur que ces serviteurs sont d'un bon naturel jusqu'à ce moment, et qu'ils se comportent en vrais chrétiens. Les vendrai-je, ces pauvres gens-là? À qui? À des tyrans de leur corps et peut-être de leur âme? Non. Dussé-je mendier mon pain, mais selon votre conseil, ils auront leur liberté lorsque la religion et la bienséance le requerront.&quot;,&quot;text&quot;:&quot;Enfin je vous déplais dans mes serviteurs, parce qu'ils ont le nom d'esclaves. Soyez persuadé, monseigneur, qu'ils n'en portent que le nom, sans en avoir le fardeau. Mais ils vivent sous ma direction comme de bons enfants soumis à un bon père. Mais j'ai la consolation de dire à votre Grandeur que ces serviteurs sont d'un bon naturel jusqu'à ce moment, et qu'ils se comportent en vrais chrétiens. Les vendrai-je, ces pauvres gens-là? À qui? À des tyrans de leur corps et peut-être de leur âme? Non. Dussé-je mendier mon pain, mais selon votre conseil, ils auront leur liberté lorsque la religion et la bienséance le requerront.&quot;}}" lang="fr"><span lang="fr" title="Français">Enfin je vous déplais dans mes serviteurs, parce qu'ils ont le nom d'esclaves. Soyez persuadé, monseigneur, qu'ils n'en portent que le nom, sans en avoir le fardeau. Mais ils vivent sous ma direction comme de bons enfants soumis à un bon père. Mais j'ai la consolation de dire à votre Grandeur que ces serviteurs sont d'un bon naturel jusqu'à ce moment, et qu'ils se comportent en vrais chrétiens. Les vendrai-je, ces pauvres gens-là? À qui? À des tyrans de leur corps et peut-être de leur âme? Non. Dussé-je mendier mon pain, mais selon votre conseil, ils auront leur liberté lorsque la religion et la bienséance le requerront.</span></q></p>
  83. </div>
  84. <blockquote class="e-blockquote is-long-quote"><p>C'est une défense de l'esclavage qui ressemble comme deux gouttes d'eau à la défense qu'on faisait dans le sud des États-Unis dans bien des cas, pour dire que les esclaves sont mieux traités que les ouvriers. ”J'en prends soin, c'est comme mes enfants”. </p><footer><strong class="hidden-tag">Une citation de :</strong>Frank Mackey, historien</footer></blockquote>
  85. <p class="e-p"><q data-attributes="{&quot;lang&quot;:{&quot;value&quot;:&quot;fr&quot;,&quot;label&quot;:&quot;Français&quot;},&quot;value&quot;:{&quot;html&quot;:&quot;Ce qu'il y a de plutôt piquant, ajoute Frank Mackey, c’est que quelques mois plus tard, l’abbé Payette achète une autre esclave, qu’il vend plus tard 500&lt;span class=\&quot;nbsp\&quot;&gt;&lt;/span&gt;livres. À quel jeu joue-t-il? Est-ce qu'il se moque de son évêque? Après avoir envoyé sa défense de l'esclavage, il en achète une autre!&quot;,&quot;text&quot;:&quot;Ce qu'il y a de plutôt piquant, ajoute Frank Mackey, c’est que quelques mois plus tard, l’abbé Payette achète une autre esclave, qu’il vend plus tard 500livres. À quel jeu joue-t-il? Est-ce qu'il se moque de son évêque? Après avoir envoyé sa défense de l'esclavage, il en achète une autre!&quot;}}" lang="fr"><span lang="fr" title="Français">Ce qu'il y a de plutôt piquant, ajoute Frank Mackey, c’est que quelques mois plus tard, l’abbé Payette achète une autre esclave, qu’il vend plus tard 500 livres. À quel jeu joue-t-il? Est-ce qu'il se moque de son évêque? Après avoir envoyé sa défense de l'esclavage, il en achète une autre!</span></q></p>
  86. <h2 class="sc-1vaxh1e-1 cGMpiG redactional">Mieux traités ici que sur les plantations?</h2>
  87. <p class="e-p">Arnaud Bessière croit que l’esclavage était moins dur au Canada qu’il ne l’a été dans le sud des États-Unis ou aux Antilles. L’historien explique que le travail exigé ici des esclaves ressemblait à celui des domestiques. Quoiqu’il y ait toujours une « brutalité sous-jacente » dans le rapport maître-esclave, il y avait aussi « des témoignages d'affection, des témoignages de soutien du maître à l'égard des esclaves, des affranchissements ».</p>
  88. <blockquote class="e-blockquote is-long-quote"><p>Il faut vraiment essayer de séparer mentalement l'espace antillais esclavagiste violent et l'espace laurentien, où on a des esclaves, mais qui vivent avec les maîtres, contrairement à ce qu'on observe sur les grandes plantations.</p><footer><strong class="hidden-tag">Une citation de :</strong>Arnaud Bessière, historien</footer></blockquote>
  89. <div class="picture-attachment-container center"><a class="styled__StyledExternalLink-sc-1koyb4y-0 icKpHC e-external-link text-svg-icon" href="https://images.radio-canada.ca/v1/ici-info/perso/annonce-vente-esclave.jpg" target="_blank" title="Agrandir l’image (Nouvelle fenêtre)"><picture class="styled__StyledPictureRender-sc-1c4lirt-0 cpWKof e-picture"><source srcset="https://images.radio-canada.ca/q_auto,w_960/v1/ici-info/perso/annonce-vente-esclave.jpg" media="(min-width: 0px) and (max-width: 99999px)"></source><img src="https://images.radio-canada.ca/q_auto,w_960/v1/ici-info/perso/annonce-vente-esclave.jpg" alt="L'annonce offre 9 piastres de récompense pour retrouver les esclaves. On y décrit leur apparence et les vêtements qu'ils portaient quand ils ont pris la fuite."></picture><span>Agrandir l’image</span><span class="hidden-tag"> (Nouvelle fenêtre)</span><span class="wrapper-svg-no-space"><svg aria-hidden="true" class="styled__StyledIcon-sc-1obue7g-0 lmiKff svg-icon svg-link_external"><use xlink:href="/app/shellunit/svg/rc_icons.svg#svg-link_external"></use></svg></span><svg aria-hidden="true" class="styled__StyledIcon-sc-1obue7g-0 lmiKff svg-icon svg-fullscreen"><use xlink:href="/app/shellunit/svg/rc_icons.svg#svg-fullscreen"></use></svg></a><div class="styled__StyledImageCaption-sc-1dxp72h-2 eKDSpz e-image-caption"><p class="styled__StyledLegend-sc-1dxp72h-0 cwdifl">Annonce d’une récompense pour des esclaves noirs en fuite, publiée dans « La Gazette de Québec » le 12 août 1798.</p><p class="styled__StyledCredit-sc-1dxp72h-3 fonoWG">Photo : Gazette de Québec/Musée virtuel de la Nouvelle-France</p></div></div>
  90. <p class="e-p">Frank Mackey reconnaît aussi qu’ici les esclaves étaient en général traités comme des serviteurs engagés plutôt que comme des bêtes. Par contre, les serviteurs engagés étaient payés, pouvaient disposer d’eux-mêmes, se marier, démissionner, changer d’emploi ou déménager, précise-t-il. <q data-attributes='{"lang":{"value":"fr","label":"Français"},"value":{"html":"En théorie du moins, ils étaient libres de faire tout ça. Les esclaves, non. Encore là, les esclaves pouvaient être vendus, séparés de leurs enfants. Ce qui n’était certainement pas le cas pour les domestiques libres.","text":"En théorie du moins, ils étaient libres de faire tout ça. Les esclaves, non. Encore là, les esclaves pouvaient être vendus, séparés de leurs enfants. Ce qui n’était certainement pas le cas pour les domestiques libres."}}' lang="fr"><span lang="fr" title="Français">En théorie du moins, ils étaient libres de faire tout ça. Les esclaves, non. Encore là, les esclaves pouvaient être vendus, séparés de leurs enfants. Ce qui n’était certainement pas le cas pour les domestiques libres.</span></q></p>
  91. <p class="e-p"><q data-attributes="{&quot;lang&quot;:{&quot;value&quot;:&quot;fr&quot;,&quot;label&quot;:&quot;Français&quot;},&quot;value&quot;:{&quot;html&quot;:&quot;Il faut toujours faire attention avec ça, parce que c'était l'esclavage quand même. Et l'esclavage, c'est l'esclavage. C'est la perte de la liberté et l'abaissement aussi d'une personne.&quot;,&quot;text&quot;:&quot;Il faut toujours faire attention avec ça, parce que c'était l'esclavage quand même. Et l'esclavage, c'est l'esclavage. C'est la perte de la liberté et l'abaissement aussi d'une personne.&quot;}}" lang="fr"><span lang="fr" title="Français">Il faut toujours faire attention avec ça, parce que c'était l'esclavage quand même. Et l'esclavage, c'est l'esclavage. C'est la perte de la liberté et l'abaissement aussi d'une personne.</span></q></p>
  92. <div class="framed"><h2 class="sc-1vaxh1e-1 cGMpiG redactional">Le procès de Marie-Josèphe Angélique</h2><p class="e-p">Cette esclave noire d’origine portugaise arrive à Montréal en 1729 à l’âge de 24 ans. Elle travaille comme domestique chez la famille Francheville, rue Saint-Paul. Quelques années plus tard, le 11 avril 1734, elle est arrêtée au lendemain d’un incendie qui a détruit 45 maisons de la rue Saint-Paul et l'hôpital Hôtel-Dieu. On l’accuse d’avoir mis le feu. Au terme d’un procès qui a duré six semaines, elle est reconnue coupable, pendue et brûlée sur la place publique.</p>
  93. <p class="e-p"><em>Source</em> <em>:</em> <em></em><a class="styled__StyledExternalLink-sc-1koyb4y-0 icKpHC e-external-link text-svg-icon" href="https://ville.montreal.qc.ca/memoiresdesmontrealais/marie-josephe-angelique" target="_blank"><em>Centre d’histoire de Montréal</em><span class="hidden-tag"> (Nouvelle fenêtre)</span><span class="wrapper-svg-no-space"><svg aria-hidden="true" class="styled__StyledIcon-sc-1obue7g-0 lmiKff svg-icon svg-link_external"><use xlink:href="/app/shellunit/svg/rc_icons.svg#svg-link_external"></use></svg></span></a><em></em></p>
  94. </div>
  95. <h2 class="sc-1vaxh1e-1 cGMpiG redactional">Ce qu’il en reste aujourd’hui</h2>
  96. <p class="e-p">Parmi les vestiges de l’esclavage, il y a les annonces de vente ou de fuite d’esclaves dans les journaux de Québec et de Montréal entre 1764 et 1798, explique Frank Mackey. On a aussi trouvé des actes notariés. <q data-attributes="{&quot;lang&quot;:{&quot;value&quot;:&quot;fr&quot;,&quot;label&quot;:&quot;Français&quot;},&quot;value&quot;:{&quot;html&quot;:&quot;Le dernier acte de vente d'un esclave au Québec, ça a été le 14&lt;span class=\&quot;nbsp\&quot;&gt;&lt;/span&gt;septembre&lt;span class=\&quot;nbsp\&quot;&gt;&lt;/span&gt;1799 [...]. C'était une femme, Marguerite Boucher, de Boucherville, qui l'a vendu à un monsieur Joseph Campeau, de Détroit, pour 25&lt;span class=\&quot;nbsp\&quot;&gt;&lt;/span&gt;pounds. C'était un garçon de 9&lt;span class=\&quot;nbsp\&quot;&gt;&lt;/span&gt;ans qui faisait des travaux domestiques surtout.&quot;,&quot;text&quot;:&quot;Le dernier acte de vente d'un esclave au Québec, ça a été le 14septembre1799 [...]. C'était une femme, Marguerite Boucher, de Boucherville, qui l'a vendu à un monsieur Joseph Campeau, de Détroit, pour 25pounds. C'était un garçon de 9ans qui faisait des travaux domestiques surtout.&quot;}}" lang="fr"><span lang="fr" title="Français">Le dernier acte de vente d'un esclave au Québec, ça a été le 14 septembre 1799 [...]. C'était une femme, Marguerite Boucher, de Boucherville, qui l'a vendu à un monsieur Joseph Campeau, de Détroit, pour 25 pounds. C'était un garçon de 9 ans qui faisait des travaux domestiques surtout.</span></q></p>
  97. <p class="e-p">Arnaud Bessière mentionne l’ordonnance de l’intendant Jacques Raudot qui a entériné la pratique de l’esclavage au Canada en 1709 : <q data-attributes='{"lang":{"value":"fr","label":"Français"},"value":{"html":"Tous les Panis et Nègres qui ont été achetés et qui le seront dans la suite appartiendront en pleine propriété à ceux qui les ont achetés comme étant leurs esclaves; faisons défense auxdits Panis et Nègres de quitter leurs maîtres, et à qui que ce soit de les débaucher sous peine de cinquante livres d’amende.","text":"Tous les Panis et Nègres qui ont été achetés et qui le seront dans la suite appartiendront en pleine propriété à ceux qui les ont achetés comme étant leurs esclaves; faisons défense auxdits Panis et Nègres de quitter leurs maîtres, et à qui que ce soit de les débaucher sous peine de cinquante livres d’amende."}}' lang="fr"><span lang="fr" title="Français">Tous les Panis et Nègres qui ont été achetés et qui le seront dans la suite appartiendront en pleine propriété à ceux qui les ont achetés comme étant leurs esclaves; faisons défense auxdits Panis et Nègres de quitter leurs maîtres, et à qui que ce soit de les débaucher sous peine de cinquante livres d’amende.</span></q></p>
  98. <blockquote class="e-blockquote null"><p>D’autres vestiges de l’esclavage, c’est notre ADN! Il y a des descendants d'esclaves aujourd'hui.</p><footer><strong class="hidden-tag">Une citation de :</strong>Frank Mackey, historien</footer></blockquote>
  99. <p class="e-p">Ses fouilles dans la généalogie lui ont permis d’en trouver quelques-uns. Le métissage des Blancs avec les Autochtones est bien connu; le chercheur s’est pour sa part intéressé aux descendants d’esclaves noirs. </p>
  100. <p class="e-p">Il raconte notamment l’histoire de Jean-Baptiste Quéry, qui a été affranchi à Sorel en 1765. Quelques années plus tard, il épouse une femme blanche de Saint-Michel-de-Yamaska, Madeleine Parenteau. Ils ont eu plusieurs enfants et <q data-attributes='{"lang":{"value":"fr","label":"Français"},"value":{"html":"ça a essaimé","text":"ça a essaimé"}}' lang="fr"><span lang="fr" title="Français">ça a essaimé</span></q>. </p>
  101. <p class="e-p">Dans les années 1860, trois descendants de Jean-Baptiste Quéry, des frères, ont travaillé comme photographes au fameux studio Notman, à Montréal. L’un est parti aux États-Unis. Les deux autres ont fini comme photojournalistes, l’un à <em>La</em> <em>Presse</em>, l’autre à <em>La</em> <em>Patrie</em>. </p>
  102. <p class="e-p">Et ils ont eu des enfants. L’historien s’est rendu jusqu’à la huitième génération après l’ancêtre esclave. <q data-attributes="{&quot;lang&quot;:{&quot;value&quot;:&quot;fr&quot;,&quot;label&quot;:&quot;Français&quot;},&quot;value&quot;:{&quot;html&quot;:&quot;Je me suis arrêté avec les gens de cette génération-là, mais c'est sûr que ça continue. Ils sont très nombreux. Et on sait qu'ils ont eu des enfants aussi.&quot;,&quot;text&quot;:&quot;Je me suis arrêté avec les gens de cette génération-là, mais c'est sûr que ça continue. Ils sont très nombreux. Et on sait qu'ils ont eu des enfants aussi.&quot;}}" lang="fr"><span lang="fr" title="Français">Je me suis arrêté avec les gens de cette génération-là, mais c'est sûr que ça continue. Ils sont très nombreux. Et on sait qu'ils ont eu des enfants aussi.</span></q></p>
  103. <p class="e-p">Et ces descendants d’esclaves noirs sont tous blancs, précise Frank Mackey. <q data-attributes="{&quot;lang&quot;:{&quot;value&quot;:&quot;fr&quot;,&quot;label&quot;:&quot;Français&quot;},&quot;value&quot;:{&quot;html&quot;:&quot;Après l'ancêtre esclave noir, ce sont des mariages avec des Blancs. Il n’y a aucune trace qui reste. C'est pour ça que je dis que les traces de l'esclavage, c'est dans l'ADN.&quot;,&quot;text&quot;:&quot;Après l'ancêtre esclave noir, ce sont des mariages avec des Blancs. Il n’y a aucune trace qui reste. C'est pour ça que je dis que les traces de l'esclavage, c'est dans l'ADN.&quot;}}" lang="fr"><span lang="fr" title="Français">Après l'ancêtre esclave noir, ce sont des mariages avec des Blancs. Il n’y a aucune trace qui reste. C'est pour ça que je dis que les traces de l'esclavage, c'est dans l'ADN.</span></q></p>
  104. </article>
  105. <hr>
  106. <footer>
  107. <p>
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