Nos choix sont restreints faute d’avoir réussi à mettre sous cloche le virus en raison de sa durée d’incubation (plusieurs jours), de sa rapidité de propagation, de sa durée de (sur)vie sur des surfaces inertes et… de sa faible mortalité. Ce qui est aussi une chance selon le pays où l’on se trouve.
En gros, il nous reste :
L’Europe a opté pour la distanciation sociale imposée qui est en fait une immunité collective diffuse dans le temps pour ne pas surcharger les services de santé (le fameux écrasement de la courbe) et ainsi réduire la mortalité qui n’est pas imputable directement au virus SARS-CoV-2
mais à l’incapacité de pouvoir gérer les cas de Covid-19
pas encore trop critiques et l’ensemble des autres urgences qui ont encore lieues (je n’ose imaginer le pic d’accidents domestiques suite au confinement…).
Le Royaume-Uni avait choisi l’immunité collective pour des raisons vraisemblablement économiques mais a dû faire machine arrière pour des raisons économiques aussi sous la vindicte populaire la pression économique de l’Europe. Bad timing pour un Brexit.
Les États-Unis ont aussi fini par partir sur la distanciation sociale mais ils ont beaucoup moins de marge de manœuvre car ils étaient déjà en limite de rupture économique (et qu’ils sont de plus en plus armés), qu’ils n’ont pas de couverture sociale et qu’une bonne partie de la population est endettée ne serait-ce que pour pouvoir faire des études. Autant dire que c’est une poudrière qui ne va pouvoir être confinée bien longtemps… les enjeux éthiques dont je parle plus bas sont dès à présent les leurs.
Et la Chine pendant ce temps ? Elle se frotte les mains. Bien lavées. Si l’économie repart, elle sera dans une situation idéale pour avancer des pièces géopolitiques majeures au même titre que les États-Unis à la fin de la seconde guerre mondiale. Aucun complot là-dedans, business as usual.
Je termine par le Canada, proximité oblige. Pour l’instant c’est la distanciation sociale qui est très vivement suggérée. Grâce à la chance d’être relativement éloignés, il y avait la possibilité de prendre un peu de recul sur la situation européenne et d’anticiper un minimum. C’est ce qui a été fait avec la fermeture des écoles et des lieux publics confinés dès le vendredi 13 mars (avant la France donc qui a entre 15 et 20 jours d’avance) puis celle des commerces non essentiels. Cela permettait aussi d’anticiper sur le plan sanitaire en (re)lançant la production de produits médicaux lorsqu’ils n’étaient pas délocalisés. Le pays est assez pauvre en nombre de lits par habitants, le personnel éducatif pourrait être réaffecté au cours de la crise pour aider au moins d’un point de vue logistique.
Je regrette que l’on n’ait pas entamé un dépistage systématique de la population, probablement la faute au trio compétences/personnels/ressources.