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title: Comprendre Google Native Client slug: comprendre-google-native-client date: 2008-12-23 13:59:17 type: post vignette: images/logos/native_client.png contextual_title1: Google Wave, une fois la vague de buzz retombée contextual_url1: 20090605-google-wave-une-fois-la-vague-de-buzz-retombee contextual_title2: Internet, minitel, cloud, gratuité et liberté contextual_url2: 20090217-internet-minitel-cloud-gratuite-et-liberte contextual_title3: ★ Pourquoi avoir peur de Google ? contextual_url3: 20080907-pourquoi-avoir-peur-de-google

J’ai lu pas mal de choses marrantes ces derniers jours à ce sujet et je ne vais pas tirer sur l’ambulance mais plutôt essayer de montrer la stratégie qui accompagne Native Client (NaCl). Je ne suis pas anti-Google, derrière la peur que j’ai exprimé se cache vraisemblablement une certaine admiration aussi : ils ont une vision claire de l’évolution du web et de la place qu’ils vont y occuper.

On a longtemps évoqué un GoogleOS pour pouvoir concurrencer Microsoft et s’installer sur le desktop mais c’est un total non-sens pour une entreprise web qui tente depuis 10 ans de faire migrer votre bureau en ligne ! Cette solution écartée, voyons les différents points importants pour arriver à contrôler la chaîne d’accès à l’information, aux données.

La première étape a été de pouvoir rendre les applications web nomades, exploitables en étant déconnecté. Avec Google Gears c’est chose faite mi-2007. La deuxième c’est de contrôler le navigateur (Chrome) qui devient la nouvelle plateforme de développement pour des applications développées avec Native Client (le parallèle avec l’iPhone + AppStore serait intéressant d’ailleurs), la partie importante de l’annonce était :

If web developers could use all of this power, just imagine the rich, dynamic experiences they could create. At Google we’re always trying to make the web a better platform. That’s why we’re working on Native Client, a technology that aims to give web developers access to the full power of the client’s CPU while maintaining the browser neutrality, OS portability and safety that people expect from web applications.

Autrement dit : Imaginez la sensation de Microsoft lorsqu’on va insérer notre plateforme dans leur navigateur (il faut l’imaginer avec les voix d’Omar & Fred sinon c’est moins drôle :-).

Avec ces trois éléments, Google contrôle les (inter)actions verticales (si on considère que les données sont contrôlées horizontalement par le nombre d’applications) et arrive ainsi à couvrir un périmètre beaucoup plus large. De plus, ils peuvent compter sur leur infrastructure et éviter (partiellement) les bugs inhérents aux caprices des navigateurs actuels.

Une fois le contrôle sur cette partie, Android devrait rentrer dans la bataille pour exploiter l’aspect mobile de la plateforme. On ajoute à ça une pincée de SSO intégrée à Native Client (ce que tardent à implémenter les navigateurs avec OpenID) et on se retrouve avec une gestion complète de votre présence en ligne par Google : vérification de votre identité, accès, manipulation et stockage de vos données. Il ne manque qu’une brique, c’est l’accès à internet, mais les expérimentations en Californie et les satellites lancés récemment confirment cette approche également. Vous venez de perdre les quelques points de liberté qu’il vous restait, retour à la case départ. L’autre grand perdant dans l’histoire c’est Microsoft qui doit trouver l’addition… salée, surtout après l’échec d’ActiveX.

En conclusion, ce raisonnement se base uniquement sur les indices extérieurs et je peux très bien me tromper. Mais s’il s’avère que c’est réaliste, les stratèges Google doivent bien rigoler lorsqu’ils croisent des trolls sur les langages utilisables ou sur quel L majuscule mettre à Logiciel Libre. Moi je ris jaune.