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title: Torture slug: torture date: 2007-05-16 15:31:35 type: post vignette: images/logos/torture.png contextual_title1: ★ Résolutions : découvrir, concrétiser et transmettre contextual_url1: 20110112-resolutions-decouvrir-concretiser-et-transmettre contextual_title2: Résolutions : redistribuer, produire et bouger contextual_url2: 20100103-resolutions-redistribuer-produire-et-bouger contextual_title3: ★ Bilan après une année de freelance contextual_url3: 20090102-bilan-apres-une-annee-de-freelance

La lecture de ce billet peut traumatiser mes lecteurs les plus sensibles, veuillez en tenir compte avant de poursuivre.

Encore une fois, ils m'ont eu.

Ce n'est pas de la routine mais c'est loin d'être la première fois que ça m'arrive. Ils vont me poser des questions auxquelles je ne veux... je ne peux pas répondre. Toujours refuser de répondre, même à la première question. Surtout à la première. C'est une question de volonté et de concentration. Ne jamais faillir.

Alors ils vont tout tenter. Ça commence généralement par du chantage ou une récompense mais rapidement leur âme de sadique prend le dessus et on passe à la vitesse supérieure. Lumière puissante dans les yeux. Tête coincée en arrière, dans un étau, l'assistante du bourreau tente déjà d'obtenir des réponses, probablement pour se faire bien voir. Les éléments rudimentaires dont elle dispose ne suffisent pas à m'arracher un traitre mot, j'ai appris à résister aux brûlures.

Déjà en arrière plan, le bourreau joue la carte de l'intimidation en déballant très lentement sa trousse de torture. Je vais déguster. On me place devant un miroir, ça manque d'originalité. Je connais très bien le but d'une telle pratique : me faire craquer en voyant à quel point ils vont me transformer, définitivement. Une boule se forme dans mon ventre, je sais bien que le point de non retour va être atteint. Répondre abrègerait mes souffrances mais à quel prix ? Une lame s'approche déjà doucement de mon œil...

C'est trop tard, je ne peux plus reculer. Des lambeaux de moi sont déjà éparpillés tout autour de ma chaise. Je me mords les lèvres, ne pas hurler. Je ne reconnais plus l'image renvoyée par mon reflet, je ferme les yeux. Un bruit de perceuse s'approchant de mon oreille me vrille les tympans, on me tient la tête penchée. J'hésite entre reculer avec le peu de marge qu'il me reste ou faire le mort. Finalement je décide de ne montrer aucun signe de coopération, aucun signe de faiblesse. Le bourreau a pris son temps avant de sortir son arme fétiche mais cette fois je l'ai poussé à bout.

Heureusement, ça va écourter cette séance inhumaine. Son ultime lame est à la fois précise et partout à la fois, il se concentre sur mon cou. Il n'y a pas de mot pour définir une telle souffrance. J'ai tremblé mais je n'ai pas failli, ils ne sauront rien. Le bourreau me rappelle que ce n'est qu'un début et que l'on se reverra prochainement. On me raccompagne à l'entrée de la salle en essayant de m'enlever les lambeaux qui parsèment mon corps. Une dernière question va m'être posée. Capitale. Je n'ai plus la force de résister : « Je règlerais ma coupe par carte bleue. »

Petite phrase inutile destinée à ceux qui souhaitent lire la fin du billet pour connaître la chute sans en avoir lu l'intégralité : c'est mal.