Car le temps de la pandémie a mis à nu l’absurdité de « la normalité », productrice de la catastrophe et de l’impasse de l’avenir. L’activité routinière de la majorité des travailleurs est devenue clairement incohérente et stérile devant la force de la pandémie ; ==les repères sécurisants du salariat et de ses institutions se sont révélés fragiles, et même impuissants.== Les activités valorisées au départ par les puissants comme étant « essentielles », ont été vite stigmatisées, voire pointées comme coupables de la poursuite du désastre.
[…]
« La grande démission » peut s’inscrire dans le droit fil d’autres mouvements qui, par le passé, ont jalonné l’histoire des résistances à la soumission au travail, et dont les plus connus furent le « refus de parvenir » et le sabotage.
Tout espoir est encore permis… selon l’histoire que l’on arrive à se raconter. J’ai l’impression que « grande démission » pourrait aussi rimer avec « grande dépression » et ses conséquences connues : recherche de boucs-émissaires, stigmatisation, nationalisme, etc.
Attention à qui est-ce que l’on donne du pouvoir.
Serions-nous parvenus au point où « mieux se former », « mieux être payé », ne suffirait plus pour accepter de continuer comme des zombies ? ==Tout cela pour revenir à la « normalité radieuse » qui n’est autre que celle de la catastrophe permanente.== Ou serions-nous devant un choix radicalement différent, celui qui inquiète les prêtres vaudou en question, celui de revendiquer la dignité, la réappropriation de nos vies, le sens de l’humain ?
Ibid.