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title: Troubadours modernes

Un truc avec le changement perpétuel, c’est que ça permet d’apprivoiser ses peurs petit à petit. Difficile de leur échapper dans ce contexte. Quand j’arrive dans un endroit nouveau et que je n’ai pas de repères, sortir explorer n’était pas nécessairement évident pour moi. J’ai appris à mieux me connaître, à savoir que pour être à l’aise je peux commencer par de petits cercles dans le quartier, puis élargir au fur et à mesure. De manière plus générale, il y a aussi l’idée même d’itinérance. Pas sûr il y a quelques années que je m’en serais sentie capable, ou même l’envie.

Le fait que les choses changent si souvent autour de moi m’a aidée à consolider la sensation que je peux compter sur moi-même. Faire face aux imprévus. M’adapter. J’ai l’impression, graduellement, de devenir plus solide, plus ancrée en moi-même.

*Leçons tirées de 6 mois d’itinérance* (cache)

Beaucoup de jolies choses exprimées dans ce retour avec un peu de recul qui vient contraster avec la gêne exprimée par Maïtané qui est également un élément qui me retiendrait grandement :

La peur infinie, qui me submerge entièrement : Celle de gêner. Aucune idée de si c’est parce que je suis une meuf, habituée à ne pas devoir prendre trop de place. Si c’est un truc social, j’ai jamais été à l’aise en groupe, et ai rapidement appris à détecter qu’on me repoussait gentiment mais fermement, parce que j’étais trop bizarre ou différente.

*Nomadisme et questionnement* (cache)

Pour ma part, je sais aussi que ce serait très difficile de par la fatigue sociale que cela m’occasionne de rencontrer à intervalles trop réguliers de nouvelles personnes. J’ai l’impression d’être sur des temps plus longs, de l’ordre de quelques années au même endroit. Le temps de s’imprégner d’un quotidien et de dépasser mes propres clichés, j’ai besoin de ce temps non pas pour me sentir chez moi mais davantage pour comprendre l’ailleurs.

Néanmoins, je suis toujours très heureux de partager le récit de celles et ceux qui arpentent la route afin de transmettre des pratiques et des découvertes culturelles. Et de ce côté là on peut dire que je suis comblé avec les collègues :-).