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2024-05-04 - Jour 1.md 4.9KB

Jour 1

[en] There’s a difference between knowing the path and walking the path.

Morpheus, donnant des conseils Komoot à Néo.

Réveil à 5h30. Encore. En route vers la forêt Ouareau. Encore. Cette fois avec un peu moins d’ambition / orgueil.

Niveau confiance, elle est assez haute tout de même car j’ai réussi à trottiner 24km la fin de semaine précédente. En bémol, je suis allé faire du tennis la veille et j’ai un peu mal au dos.

Niveau matériel, j’ai réussi à faire descendre le sac à 7 kilos (sans eau) et je teste pour l’occasion un sac-gilet adapté à la course qui soit robuste et permette de transporter une tente.

Le départ est très rapide, l’envie est bien là, la frustration des « échecs » précédents aussi. Je me rends bien compte que je ne vais pas pouvoir tenir toute la journée comme ça. Je mets une heure de moins que lors de ma précédente tentative dans la neige ! Je prends le sac de nourriture dédié à la prochaine section et je m’attaque au mont 107. C’est le sommet de la sortie et déjà je me félicite d’avoir renoncé l’autre fois car le chemin est un torrent de fonte bien raide. Le reste de la journée viendra me confirmer la validité de ce choix.

Je tente de petites foulées dans la descente et ça semble passer sans trop balloter en arrière. Je ne sais pas si c’est le format de sac ou son poids mais la différence en terme de mobilité est flagrante. J’apprécie ce sentiment de liberté physique. Notamment car ça glisse beaucoup avec l’humidité ambiante. Je découvre des sentiers que je n’avais pas encore arpentés et des points de vue… dans le nuage.

Après une douzaine de kilomètres, je rejoins une piste forestière sur 2/3 km, l’occasion de voir si je suis encore capable de courir (oui !). J’essaye vraiment de rester économe car le chemin restant pourrait être encore long, je n’ai pas de plan très précis cette fois-ci, je veux retrouver cette flexibilité que la trace numérique vient contenir. Je m’arrête lorsque je suis fatigué et je fais des détours si j’ai envie.

La rivière Ouareau était en crue et je ne peux qu’observer les dégâts que cela a produit sur le « Sentier des murmures » qui porte assez mal son nom en cette saison. La plupart des ponts non arrimés ont bougé et/ou sont difficilement praticables. Cette partie qui devait être roulante est entrecoupée de crochets pour ne pas finir dans l’eau. J’arrive néanmoins à un premier emplacement que j’aime beaucoup mais le bruit de la rivière est trop important pour que je puisse dormir à ses côtés. Il y a une différence entre bruit blanc et eaux blanches !

Je décide de remonter jusqu’à l’abri 3 côtés que je convoitais la fois précédente. Cela rajoute quelques kilomètres mais c’est aussi la possibilité de dormir au sec qui m’attire car la météo est incertaine. En arrivant en face de cet endroit, je tombe nez à nez avec une quinzaine de tentes, ce que je n’avais jamais croisé auparavant dans aucune de mes sorties. Un club de kayak est venu profiter des eaux en crue pour le weekend. J’allonge encore de quelques kilomètres, j’ai trop besoin de ma tranquillité…

Je décide d’aller jusqu’au lac bœuf auquel j’avais rendu visite il y a quelques mois. C’est un nouvel emplacement alors j’ai l’espoir qu’il soit libre et c’est le cas. Curieusement, je ne me sens pas épuisé mais j’appréhende tout de même le retour avec la fatigue. Ma montre m’indique 24 km à l’arrivée après plus de 7 heures d’effort et environ 1000 mètres de dénivelé. La carte comptabilise 25,5 km. Qui croire ? Est-ce vraiment important ? Je me réjouis d’être arrivé et d’explorer les différentes possibilités de couchage. Je vois le soleil pour la première fois de la journée.

Le printemps québécois reste une saison très bruyante, surtout aux abords des lacs. Entre les oiseaux et les insectes, c’est la cacophonie toute la nuit. Je suis très content d’avoir opté pour une tente fermée après avoir beaucoup hésité, la moustiquaire se retrouve constellée de bibittes après seulement une quinzaine de minutes.

Côté alimentation, cette nouvelle stratégie qui consiste à manger en permanence est une réussite. Par contre, il va falloir que je me fasse mes propres compositions car celles du commerce sont vraiment pas terribles. J’avais l’espoir que des choses aient changé au cours de ces 10 dernières années. Pareil pour les plats lyophilisés, deuxième fois que je trouve ça horrible. Rendez-moi ma semoule et mes nouilles instantanées !

aventure #forêt #sport