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title: Se radicaliser

Je ne plaide donc pas pour que la critique de l’écologie majoritaire soit moins vive. Mais la radicalité ne doit pas consister, seul clairvoyant, à moquer la bêtise universelle et à mépriser les mobilisations citoyennes toujours trop naïves et inoffensives. Être radical c’est plutôt réussir à inquiéter les positions inabouties de l’écologie dominante, trouver les voies pour la contraindre à s’auto-critiquer et à se dépasser. C’est donc aussi accepter de descendre humblement dans les effets désordonnés de mobilisations encore balbutiantes, et en tirer ce qui peut l’être pour pousser les modérés à affronter leurs potentielles contradictions.

*La ZAD et le Colibri : deux écologies irréconciliables ?* (cache)

Poursuivre avec :

Les socialistes décroissants devraient s’efforcer d’être plus réalistes sur ces questions. Nous vivons sur une planète finie. L’histoire de l’industrialisme fait bien ressortir ces limites. La production d’acier n’est pas soutenable. Ni la production d’aucun autre des matériaux qui sont cruciaux pour ces technologies « vertes ». Il ne s’agit pas d’une idée, mais de la réalité physique.

Une société high-tech, écologiste et post-capitaliste, c’est un fantasme. Il nous faut comprendre ce qui est soutenable, et ce qui ne l’est pas. Les usines ne sont pas des techniques soutenables, qu’elles produisent des 4×4 ou des bus électriques. La production industrielle d’électricité n’est pas soutenable. J’ai organisé un évènement il y a des années, avec la chef Caleen Sis, de la tribu des Winnemem Wintu. Elle a grandi sans électricité sur des terres indiennes, et elle nous a rappelé que « l’électricité est une commodité. On peut vivre sans électricité, on ne peut pas vivre sans de l’eau propre. » J’ai bien étudié le sujet et je ne vois aucun moyen de produire de l’électricité, sur le long terme, sans empoisonner l’eau et détruire les sols.

Les scientifiques et les technoprophètes peuvent fantasmer tant qu’ils veulent sur les énergies « vertes » et sur un futur « renouvelable », mais lorsqu’on analyse le cycle de vie complet de ces technologies, on se rend compte qu’elles ne sont pas différentes des autres atrocités qui détruisent la planète. Je ne crois donc pas que la technologie nous sauvera. Le meilleur scénario que je puisse imaginer, c’est une révolution qui aboutirait au démantèlement du capitalisme. Pour cela, nous devons sans relâche nous atteler à partager et échanger des connaissances sur la réalité des limites écologiques et sur ce que nous allons devoir faire.

*« La décroissance doit être une lutte révolutionnaire » (un entretien avec Max Wilbert)* (cache)

Terminer avec (via Christian Fauré) :

  1. Le pouvoir n’est pas seulement ce que vous avez, mais également ce que l’ennemi croit que vous avez.
  2. Ne sortez jamais des champs d’expérience de votre groupe.
  3. Sortez du champ d’expérience de l’ennemi chaque fois que c’est possible.
  4. Forcez l’ennemi à suivre à la lettre son propre code de conduite.
  5. Le ridicule est l’arme la plus puissante dont l’homme dispose.
  6. Une tactique n’est bonne que si vos militants ont du plaisir à l’appliquer.
  7. Une tactique qui traîne trop en longueur devient pesante.
  8. Maintenir la pression, par différentes tactiques ou opérations, et utiliser à votre profit tous les événements du moment.
  9. La menace effraie généralement davantage que l’action elle-même.
  10. Le principe fondamental d’une tactique, c’est de faire en sorte que les événements évoluent de façon à maintenir sur l’opposition une pression permanente qui provoquera ses réactions.
  11. En poussant suffisamment loin un handicap, on en fait un atout.
  12. Une attaque ne peut réussir que si vous avez une solution de rechange toute prête et constructive.
  13. Il faut choisir sa cible, la figer, la personnaliser et polariser l’attention sur elle au maximum.
  14. Le choix d’une cible ne doit pas être abstrait ou général, mais doit représenter une personne bien précise.

Être Radical, Saul Alinsky, 1971

Il y a un moment où il va falloir commencer à agir quand même. Peut-on encore libérer la nourriture qui été mise sous clé ? Quel rôle avoir dans ces actions ?

À quel point communiquer dessus ?