Enfin, et c’est peut-être le point le plus important, la pandémie va permettre de développer le discours que j’évoquais plus haut, en parlant d’Act Up : on va enfin pouvoir dire sans passer pour un illuminé que quiconque ne s’emploie pas à « aplanir la courbe » en matière de climat, comme on le dit aujourd’hui de l’épidémie, n’est pas seulement un idiot, un sceptique ou un endormi, mais bel et bien un meurtrier. On va enfin pouvoir dire ces mots que l’écologie a tant de mal encore à prononcer. ==On va enfin pouvoir nommer un ennemi.== Tout le monde va comprendre ça : qu’il y a un danger, une courbe exponentielle de risque, des moyens de l’arrêter, et que si les responsables ne se donnent pas ces moyens de l’arrêter, ils en sont les complices. Cette pédagogie de la guerre est, à mon sens, ce que le virus va nous laisser de plus précieux, après avoir causé tant de dévastation et de peine.
*Mark Alizart : « Le climato-scepticisme doit se comprendre comme un fait politique, non comme une opinion » (Coup d’état climatique)* (cache)