title: Vous êtes le travailleur
L’usager a-t-il conscience de « travailler » lorsqu’il fait usage des dispositifs qui lui sont proposés ? Et les propriétaires de ces dispositifs exploitent-ils intentionnellement ces usages pour générer des externalités ? Les systèmes qui régissent les dispositifs ne semblent pouvoir gagner en « pertinence » (i.e. en personnalisation de « l’expérience utilisateur ») sans s’appuyer sur certaines traces d’usage. Mais les effets cognitifs et affectifs de cette réutilisation de l’agir sont-ils pour autant voulus, et vont-ils donner lieu à une capitalisation puis une marchandisation ? La question de l’intentionnalité est alors centrale, et nous interroge sur la multiplicité des points de vue à convoquer pour observer le capitalisme affectif à l’œuvre. Un adage fortement employé sur le web (chez les chercheurs et praticiens) consiste à dire : « si vous ne payez pas, c’est que vous êtes le produit »… Mais si « tout coûte mais tout ne se paie pas » ne pourrait-on pas dire que « si vous ne payez pas, c’est que vous êtes le travailleur » ? Et que, pour aller plus loin, le travail effectué (digital labor) suppose parfois une forme de paiement symbolique et émotionnel, dont la captation et la commensuration n’est qu’à ses prémices ?
*Questionner le digital labor par le prisme des émotions : le capitalisme affectif comme métadispositif ?* (cache)
Je serai à l’Agile Tour Bordeaux ce vendredi pour la suite de Travail en transition avec Stéphane.
Une image de Julien PIERRE qui illustre le concept de Digital Affective Labor.