En Russie, pour signifier qu’on s’en fout, on dit
mnie po figou. Et on appelle « pofigisme » l’accueil résigné de toute chose. Les Russes se vantent d’opposer leur pofigisme intérieur aux convulsions de l’Histoire, aux soubresauts du climat, à la vilénie de leurs chefs. Le pofigisme n’emprunte ni à la résignation des stoïciens ni au détachement des bouddhistes. Il n’ambitionne pas de mener l’homme à la vertu sénéquienne ne de dispenser des mérites karmiques. Les Russes demandent simplement qu’on les laisse vider une bouteille aujourd’hui parce que demain sera pire qu’hier. Le pofigisme est ==un état de passivité intérieure corrigée par une force vitale==. Le profond mépris envers toute espérance n’empêche pas le pofigiste de rafler le plus de saveur possible à la journée qui passe.Dans les forêts de Sibérie, Sylvain Tesson
J’ai encore un peu de mal à l’accepter mais on a fini par acheter une voiture. Il y a de la résignation dans cet acte et aussi l’espoir de quitter la ville. J’aurais l’occasion d’en reparler mais je voulais consigner cet achat ici pour future référence.