Je me rends compte en suivant des parcours de randonnées en France que je n’ai jamais de telles perspectives dans la forêt québécoise. Il y a souvent des points de vues aménagés aux sommets ou sur une crête mais sinon je vois très rarement à plus d’une centaine de mètres — exception faite des trouées sur des lacs.
Cette navigation sans visibilité est assez particulière. Cela forme un cocon introspectif qui invite à se poser cette question : à quoi bon aller plus loin ? Si la forêt boréale est la même sur ces quinze prochains kilomètres, où s’arrêter ?
Lorsqu’on perd la notion de sommet ou de col, on n’aspire plus aux mêmes objectifs. Je me fie souvent à mon oreille : lorsque je n’entends plus d’activité humaine, c’est que je suis suffisamment loin et que je peux m’arrêter au prochain point d’eau.
Effort, densité, aspirations, il y aurait bien sûr une métaphore culturelle à filer de tout ça mais je me retiens.
Au passage, je réalise que j’ai gravi l’Aiguille de la Grande Sassière (cache) à 8 ou 9 ans. C’est beaucoup plus facile niveau acclimatation en habitant à Tignes mais tout de même, le dernier mur était bien raide ! Souvenirs…
==Mise à jour== : j’ai retrouvé une photo que j’avais prise au sommet, ça confirme 9 ans (août 91 !).