La nuit a été fraîche. Presque trop. Échange de duvets et habillages en plein milieu de la nuit + réveil matinal avec petite marche pour se réchauffer. Le décor avec ces volutes de fumées qui s’élèvent de la rivière vaut le coup, bonne compensation avant de se réchauffer les mains sur une kuksa pleine de gruau. Le soleil pointe enfin son nez pendant qu’un héron vient prendre son propre repas à quelques mètres. On voit à l’œil nu les poissons frétiller dans son bec avant qu’il ne les engloutisse. Il y a des choses qui se transmettent avec les yeux (manifestement, pas la pêche :p).
— Tu devrais garder de la batterie pour si on a un problème grave.
Cette année, il y a une claire prise de conscience du danger et de ce qu’il lui faudrait faire s’il m’arrivait quelque chose. Cela alimente des discussions autour du risque et de ce qui est acceptable ou non. Une grosse chute plus tard, on inverse les rôles. Si la répétition est la base de l’apprentissage… la compréhension est la base de son acceptation.
Il faudra que je me rappelle que l’on mange pas mal lors de ces sorties, l’effort combiné au froid : ça creuse. J’avais aussi apporté mon réchaud à alcool et c’était une bonne idée, ça permet de libérer du temps et de l’attention pour d’autres choses autour du campement, comme le ramassage de bleuets ou la cueillette d’épinette pour se faire une infusion nature.
On remonte la rivière et on prend un dernier bain avant le retour. On retrouve enfin notre char, fatigués, affamés et souriants. La graine n’en finit pas de germer 🌱.
— On aurait pu rester deux nuits en fait.
==Lu avant publication :==
Quiconque promet à quelqu’un d’autre de contrôler la prise de risque lui greffe automatiquement des peurs dont il n’avait même pas idée, qu’il n’avait jamais éprouvées ni imaginées jusqu’ici. Ces peurs inconscientes vont devenir brusquement réalité et il va falloir les « couvrir » avec une bonne assurance, ce qui va rassurer…
[…]
La prise de risque est ==une initiative indispensable== qui expose le sujet à un nouvel environnement hors de sa zone de confort. Cela va lui permettre de grandir, de tester sa flexibilité, sa tolérance, et de se nourrir intérieurement grâce à l’adaptation que nécessitera ce nouvel environnement.
Le risque zéro n’existe pas - La nature dans ma vie, Sarah Marquis