D’une part il s’agit de faire reculer à l’arrière plan et si possible d’effacer le récit d’un naufrage. Naufrage qui est celui de la gestion « technique » des données de la pandémie et de la capacité des services de l’état à produire des applications et des services à la hauteur de la crise et des urgences. […] Plus on parlera de la réussite des outils déployés par Guillaume Rozier et plus on pourra souligner de manière opportune à quel point les services de l’état, à défaut d’être en capacité d’en produire de pareille qualité, se sont fait un point d’honneur de les utiliser au mieux et de les « valoriser » et même de leur avoir permis d’exister.
[…]
==Effacer les échecs et les errances du régalien donc.== Et puis d’autre part, il s’agit d’enfoncer encore un peu plus le récit libéral de la réussite individuelle. « Regardez » nous dit-on, « regardez ce que ce jeune ingénieur sorti de nulle part et sans aucune aide publique à réussi à mettre en place tout seul, et tout en continuant de travailler à côté !! » Et alors, mais alors seulement, attendez-vous à la reconnaissance de la nation.
*Guillaume Rozier : le chevalier Scraper et sans reproches.* (cache)
Olivier Ertzscheid tape malheureusement trop juste. Bien sûr que je me réjouis que les outils de Guillaume Rozier soient aussi populaires et fassent la promotion de l’OpenData et de la transparence et de la puissance de l’OpenSource et tout ça. Mais — et je ne peux pas trop en dire — c’est quand même bien frustrant de se dire que c’est un palliatif à l’inefficacité (interne) et au manque de vision de l’État.
J’ai parfois l’impression d’être au pied du moulin. Et de me rendre compte qu’il fait 300 mètres de haut. Tou·tes les fonctionnaires de France ont un sacré mérite par les temps qui courent…