Comme un besoin de rendre ce temps d’écriture vacant pour voir pour qui et par quoi est-ce qu’il pourrait être comblé pendant cette prise de soin.
J’ai pu regarder la coupe du monde d’échecs en direct et voir Magnus Carlsen perdre contre Jan Krzysztof Duda en demi (mais alors quelle « petite » finale !). Je commence à comprendre les lignes et stratégies évoquées par les commentateur·ices et c’est chouette.
Je me suis demandé pourquoi est-ce que j’avais besoin de partager mes photos sur des réseaux instantanés plutôt qu’ici. J’ai l’impression que ça traduit une certaine insécurité, celle d’avoir besoin d’un retour (flatteur) immédiat. Peut-être qu’il faut que je travaille aussi la simplicité de publication pour ces media, cela rejoint des limites que je ressens sur le générateur actuel.
Aller de plateforme en plateforme pour être poseur de tendance et passer de l’autre côté de barrière sans pour autant montrer la dimension réelle du travail. Certaines plateformes tentent un modèle plus ancien en tapant dans la longue traîne des amateurs qui voudraient bien devenir professionnels, ou plus exactement se faire du blé, ou de l’argent de poche, on ne sait pas trop. Une forme d’uberisation de l’image en quelques sortes. C’est fatiguant.
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- ==a-matrice : sans matrice : le contraire :)==
J’ai apprécié de faire à nouveau des photos de nénuphars depuis le raft, des cascades en pause longue et des oiseaux flous. Arpenter la forêt boréale jusqu’à épuiser les pensées, se dépenser jusqu’à l’épuisement. Évaluer l’épuisette et remettre les poissons à l’eau, nager comme un gardon avec l’enfant. Gelés et contents.
J’ai encore une fois été frustré en essayant de faire une vidéo « en famille » d’une ballade, le tempo n’est tout simplement pas adapté et il faut que je m’en rappelle car cela me met de mauvaise humeur. Ne pas oublier ceci.
J’ai appris à jouer à Quarto! et ça m’a plu. Ça donne une bonne idée de la faiblesse du cerveau lorsqu’il s’agit de n’évaluer que 4 paramètres à la fois. On n’a pas tenté la variante hardcore qui ajoute aussi les carrés.
J’ai observé avec stupeur des hommes montrer leur muscles et des femmes montrer leurs fesses devant des cascades. Je ne sais pas encore si je vais pouvoir/vouloir comprendre ces pratiques. Je me suis senti vieux.
J’ai lu Rupture(s) de Claire Marin qui est une continuité inattendue après avoir lu Disparaître de soi de David Le Breton (auquel elle fait d’ailleurs référence !). Cela réveille en moi des choses autour de l’identité et de mon propre vécu. Elle m’a dit que c’était le propre des aphorismes.
Il y aurait des vertus de l’échec. Vraiment ? Mais la rupture n’est parfois qu’un gâchis, un manque de courage, une lâcheté. Le constat d’échec d’un couple, d’une famille, d’une amitié, d’une politique, d’un projet. Et l’échec n’est souvent rien d’autre que lui-même, pauvre, décevant, un pur raté. ==La plupart des échecs ne nous apprennent rien.== Pire, nous nous enlisons souvent dans le bégaiement des mêmes échecs, comme s’ils étaient inévitables, et ce, dans une jouissance paradoxale de leur répétition presque rassurante.
Rupture(s), Claire Marin