Je me suis couché en ayant relativement chaud mais au cours de la nuit, la température est bien tombée avec le vent. Je me réveille vers 6h avec le visage plutôt frais et le trou du duvet bien gelé, je regarde la météo depuis l’intérieur de mon duvet et iels m’annoncent -15°C ressenti -20°C avec le vent. Pas pire. ERREUR.
En fait, ce duvet est tellement chaud que je ne me suis pas trop méfié mais dès l’habillage je sens qu’il fait vraiment frette. Les chaussures sont gelées et les lacets aussi, les gants en cuirs sont raides et inutilisables, ma barbe gèle instantanément, le bouchon du Thermos a gelé. Ma montre m’indique -23°C et il y a du vent. La météo canadienne disais-je. Je fais vite un feu que j’aurais un peu mieux dû préparer la veille, je mets longtemps à récupérer de la dextérité. Ne parlons pas des pieds.
La sortie du duvet est vraiment l’étape cruciale du camping hivernal. D’habitude, je commence à mettre tout ce que je peux dans le duvet pendant une quinzaine de minutes le temps de réchauffer les vêtements externes. J’aurais pu tenter de mettre une chaufferette dans chaque chaussure aussi (j’en emporte toujours deux sans jamais les utiliser !). Je fais une petite danse du réchauffement mais je sais aussi que je suis en train de louper la meilleure heure pour les photos et ça me frustre. Je tente un changement d’objectifs à mains nues et c’est une erreur… ouille le métal gelé.
Je respire un bon coup et j’accepte la situation. La priorité est de se réchauffer en bougeant tout en m’alimentant et en faisant fondre de la neige. Il est possible de faire des erreurs mais pas de les enchaîner dans ces conditions. La magie du feu et de l’eau chaude finit par faire son effet.
C’est une de ces journées fraîches de plein soleil donc la lumière est très violente. Je décide de descendre la rivière pour réchauffer mes pieds. Bon OK, pas littéralement.
Le chemin est de toute beauté et j’ai vraiment du mal à capter cette ambiance. Il n’y a vraiment personne et je prends mon temps pour rester sec (vive la laine). Je découvre que l’emmental peut con·geler, qu’il faut commencer par casser des morceaux avec ses gants puis les faire fondre dans sa bouche jusqu’à être en capacité de le mâcher. #MeanwhileInCanada
De retour au campement, je décide de faire une sieste pour attendre des couleurs et lumières moins dures. C’est une stratégie plutôt payante et je remonte cette fois-ci la rivière, il fait moins froid et c’est assez agréable d’être silencieux car je n’ai plus vraiment besoin des raquettes, le sentier a gelé.
Un peu de neige est annoncée en matinée pour le lendemain. Je m’endors confiant. Haha.
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