Mon travail de scientifique m’a appris comment les gens construisent des théories pour avoir le sentiment de contrôler leur environnement.
Ils se comportent ensuite de manière à renforcer ces théories. Les personnes autistes partagent ce désir « normal » de contrôler leur environnement. Ce qui diffère pour elles, c’est l’intensité avec laquelle cet environnement les déborde. Des connexions neuronales atypiques dans le cerveau des personnes autistes peuvent conduire à une perception anormale, augmentant l’importance des événements individuels mais affaiblissant la capacité à relier ces morceaux de vie en des représentations plus intégrées et abstraites.
Les comportements rigides et répétitifs des personnes autistes commencent à avoir un sens lorsque nous les considérons comme la réaction normale d’un être humain à un environnement sensoriel très anormal, plutôt que comme des symptômes d’une maladie. Les symptômes autistiques sont ce qu’une personne fait pour forcer un monde chaotique à suivre un scénario prévisible. Nous essayons tous d’imposer un ordre narratif à ce qui peut sembler un monde fondamentalement chaotique. La différence dans l’autisme est qu’il y a plus de chaos à contrôler.
==À cet égard, l’étude de l’autisme peut nous en apprendre beaucoup sur l’humanité en général== et sur la façon dont la détresse psychologique peut être expliquée comme une réaction rationnelle, bien qu’extrême, à un monde qui ne tourne pas rond.
L’imperméable jaune, Matthew Belmonte
Une citation extraite de Des gènes, des synapses, des autismes de Thomas Bourgeron qui est assez technique et que je recommande. Cela me donne envie de séquencer mon génome pour jouer avec mais comment réduire les intermédiaires profiteurs ?
La génétique n’est pas la science des gènes mais la science de la diversité génétique qui contribue à notre individualité.
Ibid.
Avec son consentement :