Eh bien ! non. Entre ses voleurs et ses bourreaux, il a des préférences, et il vote pour les plus rapaces et les plus féroces. Il a voté hier, il votera demain, il votera toujours. Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne se disent rien, eux, et ils n’espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera, et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, ==l’électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois==. Il a fait des Révolutions pour conquérir ce droit.
La grève des électeurs, Octave Mirbeau, 1888
L’observation des seuls voisins du Canada ne cesse de me sidérer. Je serais quand même rassuré s’ils étaient un peu plus loin…