Presque toutes les rues de San Francisco sont plongées dans l’obscurité pendant la nuit — des mesures d’économie d’énergie ont manifestement supprimé l’éclairage nocturne. J’ignore pourquoi cela n’entraine pas la vague de criminalité qu’en pareilles circonstances on constaterait bien sûr chez nous. Quand j’ai demandé à des habitants de la capitale s’ils se sentaient en sécurité la nuit, ils m’ont répondu sans hésiter que oui — ils affirment y voir assez bien, puis ils détournent la conversation vers des détails ridicules : les phares des vélos trouant les ténèbres n’évoquent-ils pas des lucioles virevoltantes ? N’est-il pas plaisant de voir les étoiles même en ville ? Heureusement qu’ils n’ont pas de voiture, après tout : sinon, le nombre des accidents nocturnes serait effarant.
Écotopia, Ernest Callenbach
Cet ouvrage écrit en 1975 nous offre une utopie qui fait du bien. Sans surprise, certains examples sont un peu datés et paradoxalement d’autres sont encore tout à fait d’actualité ce qui rend ce récit toujours pertinent, si ce n’est plus !
Note : si vous lisez la traduction française effectuée par Brice Matthieussent, ne lisez surtout pas la préface ! Cela vous divulgâcherait de manière significative une bonne partie du livre. Incompréhensible…