La vie est notre bien le plus précieux et au sein du Grand Tournant que nous tentons périlleusement de négocier aujourd’hui, permettons à tous de la préserver par la gratuité, accessible enfin grâce aux progrès de notre civilisation : gratuité pour la satisfaction de tous les besoins assurant notre survie, gratuité de tout ce qui relève de l’indispensable : alimentation, logement, vêtements, santé, éducation, transports et, aujourd’hui, connectivité.
La gratuité pour la satisfaction de nos besoins de base renvoie la consommation à son fondement propre et qui devrait demeurer le sien : dans le nécessaire seulement, ce qui permettrait à la planète de se ressourcer, alors qu’un revenu universel de base octroyé à tous serait encore une manière pour nous de nous maintenir sur la voie de la consommation à tout crin, ceux qui n’en ont nul besoin étant alors tentés de dépenser la somme à des biens ou des services sans grande utilité, facteurs à l’inverse d’une dégradation supplémentaire de l’environnement. La gratuité répondrait aussi par avance à la critique malveillante que l’on adresse au revenu universel, que ses bénéficiaires iront « boire leur paie » : ni les drogues, ni le recours à la prostitution, ni les paris ou loteries n’appartiennent en effet à la catégorie de l’indispensable.
La gratuité pour tout ce qui relève de l’indispensable (cache)
Lorsque j’essaye de songer à demain, je retrouve cette proposition de liberté d’accès à l’indispensable. Une seconde mesure est la fin totale de l’héritage. Imaginez une société sans autre forme d’héritage que les savoirs et la culture transmis. Tout à coup cela change la donne en terme d’accumulation, d’endettement, d’occupation, de choix de vie, etc.
Ces deux règles permettraient à elles seules de changer radicalement nos sociétés. Et pas grand monde n’est (encore) prêt à les accepter. Il suffirait pourtant d’une seule génération pour le mettre en pratique…