Publications relatives au tag #rythme


Les plus récentes en premier, les 3 premières sont dépliées et ensuite c’est à la demande, bonne exploration !

Stream (2021-12-08)

I do sometimes ask myself if it’s time to change. I often wonder if I should merge my Stream and Articles into one main channel? I wonder that because, to a certain extent, the Stream has met its purpose; it’s taught me to think differently about what I write and share, made me feel that I can share more, and given me the confidence to do what I want on my site, and to do that as much or as little as necessary. It’s my playground, and there are no rules.

Stream on (cache)

En fin d’année, j’ai toujours cette prise de recul sur ce que je pourrais inventer pour l’année suivante en terme de publication. J’ai inlassablement cet appel à publier moins mais mieux et plus long. Et en parallèle cette crainte qu’une rupture dans la régularité fasse sécher l’encre — toute numérique soit-elle — pour longtemps. Je crois que je préfère la pression diluée de la publication quotidienne pour l’instant.

Le court, le long, le profond, le superficiel, tout cela est très relatif. Il suffit parfois de la bonne phrase au bon moment pour (faire) tirer un nouveau fil d’idées ou pour générer un nouveau ricochet ailleurs. L’autre jour, Stéphane m’invitait indirectement à relire une vieille entrée et j’étais rétrospectivement content d’avoir pris le temps, à l’époque, de rédiger cela.

Note : un intérêt des interventions publiques était de me forcer à un instant donné à creuser un sujet ou une intuition un peu plus en profondeur. Quelle équivalence aujourd’hui ?

Après avoir fait du quotidien en 2018, de l’hebdomadaire en 2019, puis en 2020 et être revenu à du quotidien en 2021, peut-être que je suis suffisamment en confiance pour envisager un rythme plus chaotique ?

Ou pas.

En attendant de faire ce choix, je me nourris des réflexions des autres à ce sujet. Et j’ai toujours cette idée de produit qui tourne en tâche de fond. Mes récentes tentatives d’utiliser ActivityStream se sont encore une fois soldées par des échecs cuisants. Je crois qu’il vaudrait mieux que je commence par expérimenter l’usage en partant d’une publication statique que je maîtrise. Mine de rien, avec l’ajout des étiquettes, je m’en approche pas mal sur cet espace.

Tagging = curating

My favourite feature is tagging, which works incredibly well because the entire post is visible (no clicking through to read the whole thing). In some cases, tags create a multi-part article or diary, sometimes more of a photo essay or research thread. For example, the tag garden project neatly documents last year’s evolving garden renovation.

Ibid.

Winter body (2021-12-06)

Au début, c’était une blague. Mais en fait ça m’est super utile d’adapter la couche de graisse qui recouvre mon corps en fonction de la saison. Notamment car au Québec, il n’est pas rare d’avoir des +35 °C en été et des -25 °C en hiver… L’équipement pour encaisser une tel écart de températures fait une grosse différence mais c’est moins lourd à porter quand c’est bien réparti. Et en cas de coup dur, on l’a toujours avec soi !

J’y vois aussi une part d’adaptation au milieu, de mimétisme avec les autres espèces. Sans aller jusqu’à une hivernation, il y a une adaptation importante en parallèle au rythme circadien pour une acclimatation réussie. Une forme d’économie généralisée pour participer au silence de la ville/forêt enneigée.

Tout cela vient alimenter aussi mes réflexions sur les horaires. Avoir conscience de sa « productivité » saisonnière ?

P.S.: et ça reste un bon alibi pour un Mont-d’Or au four.

Horaires (2021-11-23)

Autrement dit et pour résumer ces transformations, on peut parfaitement envisager dès maintenant une réduction massive du temps de travail. Ce n’est pas du tout « utopique » ou imaginaire de réclamer deux heures de travail par jour, du moins dans les secteurs susceptibles de l’automatisation-informatisation. D’ailleurs, compte tenu du fait que l’usure nerveuse est beaucoup plus grave et moins réparable que la fatigue musculaire, il est devenu indispensable dans ces métiers d’abréger les séquences de travail continu et de réduire déjà sérieusement la durée de la journée de travail. Mais ceci pourrait aller beaucoup plus loin. Or, il semble que ni dans le monde capitaliste ni dans le monde socialiste on ne soit décider à entrer dans cette voie. Il y a comme un blocage qui s’est effectué, et l’on choisit délibérément de ne pas appliquer les moyens techniques que l’on a à sa disposition pour maintenir l’ancienne structure à dominante industrielle. On introduit seulement de façon incoordonnée, à dose homéopathique, tel ou tel procédé. On automatise ici une chaîne de montage. On met en place une banque de données. On introduit un ordinateur etc. Mais il y a en réalité répugnance à changer le système.

Ceci provient d’un certain nombre de difficultés qu’il ne faut pas méconnaître : une inadaptation idéologique évidente. Il y a une répugnance à abandonner « l’idéologie du travail », une angoisse à l’idée de tellement de temps « libre ». On ne sait pas ce que deviendrait la vie humaine si elle n’était pas remplie par le travail. On soupçonne que cela supposerait un changement radical, total de société, de ses orientations, de ses objectifs, de ses structures, mais on n’est pas mûr pour tenter une pareille expérience.

Pour qui, pour quoi travaillons-nous ?, Jacques Ellul, Foi & Vie, n°4, juillet 1980

Facturation à la journée, à l’heure, parfois sur des créneaux un peu hybrides. Pas facile de trouver la granularité qui soit la plus pertinente en ce moment. À la fois pour mon énergie, et pour les produits, et pour les équipes.

À cela vient s’intégrer, de manière transverse, la pénibilité de la tâche en elle-même. Comment facturer au temps lorsque cette durée n’est pas fatigante de manière équivalente d’une heure sur l’autre ? Quid de l’implication émotionnelle ? De ce bug que l’on amène courir avec soi ? De ce commentaire qui va longtemps rester en travers ?

Je ne sais pas si la solution est la semaine (cache) de 4 jours (cache) ou celle de 168 heures, il y a du vrai dans chacune de ces approches et des ressentis différents vis-à-vis du travail. De ces activités ayant créées des professions (cache) très lucratives et dont je bénéficie si facilement.

Je payerais cher pour savoir ce que penserait Jacques Ellul d’une telle situation.


Lu depuis :

Mais il faudrait déjà que l’on se parle
Malgré les bouchons d’oreille les machines qui martèlent nos silences à la pause pourquoi se dire et quoi se dire d’ailleurs
Que l’on en chie
Que l’on peine à trouver le sommeil le week-end
Mais que l’on fait
Comme si
Tout allait bien
On a un boulot
Même si de merde
Même si l’on ne se repose pas
On gagne des sous
Et l’usine nous bouffera
Et nous bouffe déjà

À la ligne, Joseph Ponthus

De quoi remettre en perspective mes questionnements de privilégié.

Palimpseste (2021-11-05)

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Manuscrit dont on a fait disparaître l’écriture pour y écrire un autre texte. — wiktionary

En ce moment, j’interroge ma façon de partager des informations dans un groupe. Et quels outils pourraient m’aider dans cette tâche extrêmement difficile.

Tentative du jour, l’adaptation d’une page nownownow (cache) pour une équipe. Un simple pad — ou tout autre moyen d’écrire simultanément — où chacun·e est libre d’échanger ses (pré)occupations du moment. La seule information qu’il me semble importante d’avoir en commun est peut-être la date de mise à jour de sa partie, de façon à avoir une idée de la pertinence dans le temps.

Peut-être un moyen pour les personnes moins à l’aise à l’oral (ou avec la synchronicité des échanges verbaux) de partager des émotions et des informations. Peut-être un moyen pour que le temps d’attention s’équilibre au sein d’un groupe, ce qui est très difficile avec la discussion seule.

Avec la légèreté de ne pas se préoccuper d’un historique (pour une fois !).

Une semaine plus tard : je suis le seul participant 😅.


Information is generally far less useful when it is only stored in one person’s head, as opposed to being accessible in a shared system that everyone trusts and can use. If you take important information out of your own head and store it in a medium that allows others to easily find and contextualise it, that’s a win for everyone.

No, We Won’t Have a Video Call for That! (cache)

Beaucoup de choses qui alimentent mes réflexions du moment. Une communication efficace et optimisée soit, mais avec quelle humanité ?

Slowgrégateur (2021-10-09)

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The current state web browsers is particularly damning from this perspective. Web browsers have access to such a treasure trove of valuable, often well-structured information about what we learn and how we think, what interests we have, and who we talk to. Rather than trying to take that information and let us build workflows out of them, browsers remain a strictly utilitarian tool – a rectangular window into documents and apps that play dumb, ignorant of the valuable information that transits through them every day. I think we can do better.

The web browser as a tool of thought (cache)

J’ai de plus en plus envie/besoin que ce soit mon agrégateur de flux RSS qui soit plus flexible. Personnaliser l’indexation, choisir de pouvoir introduire du délai entre les articles (voir plus bas), distinguer ce qui peut rester en stock sans que ce soit problématique, etc.

Anne-Sophie me racontait qu’elle avait réussi à reconstruire un flux à partir d’un site qui donnait des conseils/tutos pour enfants avec plusieurs années de décalage pour que ça soit synchronisé avec un âge qui lui est pertinent, je trouve cela fabuleux et tellement peu mis en avant.

Un autre exemple, lorsque je découvre un blog qui m’intéresse, je vais lire les dernières entrées mais ce qui serait pertinent serait de remonter d’anciens articles sporadiquement pour m’aider à mieux comprendre comment la personne en est arrivée là. C’est le cheminement que je trouve intéressant.

Une dernière option, un flux de plusieurs milliers d’éléments c’est sous-optimal vu que c’est une technologie basée sur le fait de répéter des requêtes indéfiniment sur cette ressource (vs. uniquement pousser les nouveaux éléments vers les clients). En revanche, récupérer l’intégralité du stock une bonne fois pour toute afin de l’indexer et faire remonter des choses via une recherche plus ou moins intelligente, là c’est pertinent. Je ne connais pas d’option dans ces formats pour différencier ces deux usages.

J’aurais plein d’autres idées, mon problème avec les outils actuels n’est pas liée à l’infobésité mais à la malnutriformation (?!) : avoir l’impression de toucher du doigt des mines d’informations et de réflexions qui sont enfouies par les 10 dernières entrées.

Je pense que l’on peut faire mieux.

Lenteur (2021-09-29)

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L’exercice est chronophage, épuisant, voire frénétique ; et le rythme de publication est difficilement tenable, autant pour la personne qui écrit que pour celles qui lisent.

Médias lents (cache)

C’est une question que je me pose souvent vis-à-vis du rythme, il y a une certaine brutalité à asséner des articles quotidiennement. Je sais que certaines personnes avec lesquelles j’interagis sont à la peine de garder ce rythme et la publication décalée me semble aider. Les contenus sont là, rarement dans un tempo critique.

Ils seront probablement accessibles pour quelques années, la lecture peut être quotidienne mais pourrait tout aussi bien être hebdomadaire ou mensuelle. C’est notre soif d’être à jour, d’avoir une pastille d’agrégateur à zéro, qui peut rendre ce rythme intenable. En un sens, le flux pérenne peut aider à une gestion personnelle en stock, apaisée, où l’on vient picorer régulièrement (en n’étant pas trop regardant·e sur la qualité). Et je me trompe probablement, il doit y avoir des pratiques dont je n’ai même pas conscience, je serais curieux de connaître la vôtre cher·e lecteur·ice.

Quant à mon propre épuisement, il me semble être plus salutaire qu’autre chose. Une fois l’éponge pressée, elle redevient disponible. Tel un écureuil, je me nourris des graines des autres, j’en déplace, j’en cache, j’en plante et je suis parfois surpris que ça puisse pousser… me créant un nouveau terrain de jeux.

Elfes (2021-08-30)

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The second (“Elvish”) strategy may sound passive, and in that way inferior or defeatist, but it isn’t. Allowing the problem to solve itself is frowned upon and not even considered to be “real solving” by most humans: “And what did you do? What was your role? How did you save the world?” Humans (at least, us in the modern West) are obsessed with their own sense of agency. Everybody wants to save the world these days, but nobody seems to be interested in doing it slowly, by allowing the world to save itself, even if it is the most effective and efficient solution. Hesse’s Siddhartha isn’t joking when he is saying that all he can do is “think, wait and fast” and it is quite enough to accomplish almost anything. Slow is good, not just because it takes less effort (often it doesn’t), but because it achieves what it was meant to achieve.

Towards a more Elvish vision for Technology (cache)

Ça peut sembler un peu perché au début mais en fait il y a des choses inspirantes dans cette lecture. Je suis toujours fasciné par ce qui pourrait se produire si on vivait beaucoup plus longtemps. Quels changements dans nos sociétés deviendraient enviable ? Quelles actions deviendraient naturelles ? Quels seraient alors les crimes reconnus comme tels ?


En parallèle, je tombe sur cette citation sous forme de mème :

When people travel to the past, they worry about radically changing the present by doing something small.
Few people think they can radically change the future by doing something small in the present.


Le lendemain, la voisine qui doit avoir la soixantaine et qui vient de s’acheter une voiture électrique :

— C’est probablement ma dernière alors il faut bien se faire plaisir…

Que répondre.


Après une rupture biographique — un deuil, une maladie grave, une rupture amoureuse dévastatrice —, on attend avec impatience le retour à la vie « normale ». Nos proches aussi guettent les signes d’un « mieux ». Mais on ne revient pas à la vie d’avant. Comme nous l’enseigne le philosophe et médecin Georges Canguilhem, dans son analyse sur le normal et le pathologique, il n’y a pas, après la maladie, de restitutio ad integrum, de retour à l’état antérieur. Ce qui est vrai pour la maladie l’est sans doute pour d’autres types de ruptures. Il y a des séquelles, des traces, des stigmates, il reste l’empreinte, la marque de l’arrachement, de la perte. Quelque chose s’est brisé, qui empêche le même type de projections, d’enthousiasme, de confiance.

[…]

On ne recommence pas de zéro, on est marqué par une certaine gravité, grevé par le vécu douloureux. Le retour à la vie normale ne va pas de soi. « Comment puis-je commencer quelque chose avec tout cet hier à l’intérieur de moi ? » s’interroge Leonard Cohen dans Beautiful Losers.

Rupture(s), Claire Marin

Mobilaine (2021-07-29)

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14 jours pour traverser l’océan dans une cabine avec vue sur l’océan ou 14 jours dans un hôtel d’aéroport après avoir été entassé 10 heures dans un avion.

[…]

Et que dire de la friction lente qui nous habiterait pendant ce temps de quarantaine active où nous mettrions à contributions nos pensées dans le mouvement d’une attente.

quarantaine mobile (cache)

J’aime vraiment beaucoup cette suggestion de Karl au sujet du temps et de la dynamique. Un bon moyen de rééquilibrer l’avantage que procure l’avion vis-à-vis d’autres moyens de transport. Quitte à s’isoler, autant le faire pour de vrai.

Il suffirait d’une seule mutation sur la protéine Spike pour que l’humanité (des riches) s’alloue deux années de réflexion supplémentaires sur ces sujets… peu enviable, potentiellement nécessaire ?

Six mois (2021-06-30)

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170 entrées presquotidiennes ces 6 derniers mois. Quelques brouillons auto-censurés, quelques entrées que j’aurais préféré ne pas publier avec le recul. Un moyen d’évacuer le flux de mes pensées et de produire parfois des échanges bienvenus. Merci aux personnes qui prennent le temps de réagir !

Je ne suis pas sûr de vouloir/pouvoir publier autant cet été, j’ai pas mal de choses prévues et des périodes de coupures plus ou moins longues. J’espère ne pas trop me manquer, au pire un carnet ne sera jamais très loin.

C’est vraiment bon de réussir à écrire.

Carbone & Silicium (2021-05-20)

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Il arrive que des œuvres obligent à inventer un mot qui pourra les décrire. Et en restituer cette empreinte organique qu’elles laissent dans nos fibres, comme le rouge d’un sang pris dans une trame de chanvre.
Ce mot, ce serait la solstalgie. La nostalgie d’une solitude qui ne serait pas totale, d’un lien entre humains qui ne serait pas coupé, d’un tissage collectif qui pourrait être autre chose qu’un cluster d’atomes interconnectés sur le réseau. Un sentiment situé quelque part entre la solastalgie pré-traumatique d’un monde familier qu’on ne reconnaît plus et la nostalgie d’un retour au pays natal qui n’a jamais existé.

Bienvenue dans une œuvre solstalgique, donc ! Si solaire et si mélancolique. Où l’on souffre secrètement de la beauté d’une espèce qui se bousille et d’une planète qu’on détruit. Mais qu’on répare aussi, sans cesse. D’abord avec l’âme d’une plume et d’un crayon.
“Comment va le monde, d’ailleurs ?”, demande à la volée Carbone.
“Il se reconstruit. Doucement.”, dit Silicium, de retour de rien.

Postface d’Alain Damasio, Carbone & Silicium

Il est rare qu’une bande dessinée me mette une claque, la dernière fois c’était il y a deux ans, quasiment jour pour jour. Et j’en lis pas mal !

Il s’agit d’un long format permettant de s’inscrire dans une temporalité, rythmée par des lieux et leurs couleurs. J’aimerais ne pas en dire trop tellement ça m’a pris par surprise. Je ne sais plus qui (me) l’a conseillé, probablement sur Masto, mais j’ai beaucoup de gratitude pour la personne qui m’a aidé à faire cette découverte.

Le sentiment de contentement et un peu de déni, c’est ça la vie, rien de plus.

Carbone & Silicium, Mathieu Bablet

Autrement (2021-04-10)

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J’ai envie de pouvoir faire, penser, écrire des choses inutiles, qui ne servent absolument à rien. Des choses gratuites, dont les conséquences ne sont pas importantes ou, de toute manière, ne constituent pas une cause finale. J’ai envie de faire aussi des choses nuisibles, qui nuisent à l’impératif de productivité, qui cassent cet espèce de flux insensé. J’ai envie de perdre du temps, de développer un outil informatique qui ne sert à rien, qui ne fonctionne pas, qui ne fait pas gagner du temps, qui n’est même pas beau - car la beauté aussi est assujettie à l’utilité.

Ce qui pourrait être autrement : éloge de l’inutilité (cache)

À rapprocher de ce qui pourrait être fun. Je vous invite à lire toute la série de Marcello intitulée « Ce qui pourrait être autrement ».

Gimbal (2021-03-21)

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J’ai finalement opté pour une gimbal (rotule fluide ? cardan ?) car malgré mes exercices je n’arrivais pas à stabiliser suffisamment mes prises de vues. En plus de la stabilisation, je vois plusieurs avantages :

  1. pouvoir lui demander de me suivre : pour l’instant je m’en tiens à du recadrage dynamique en post-production mais ça laisse relativement peu de possibilités ;
  2. pouvoir me passer d’un rail pour faire des travellings ou d’une rotule dédiée pour faire des vues panoramiques ;
  3. pouvoir faire des prises de vues avec des angles différents (plus proches/éloignées du sol par exemple) ;
  4. pouvoir faire des timelapses dynamiques (tout un domaine à explorer) ;
  5. pouvoir me servir de mon téléphone indispensable comme d’un écran externe : c’est quand même bien plus simple pour se filmer en étant seul !

Je suis allé m’entraîner dans mon jardin et je suis assez satisfait du résultat, surtout compte-tenu des conditions de déplacement assez difficiles (neige molle/fondante). Il me reste beaucoup à pratiquer pour me familiariser avec la bête mais les premiers tests sont concluants. Joie.

Fatigue (2021-03-18)

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Bien au-delà de la fatigue, l’épuisement n’a plus l’issue du sommeil ou du repos, la dissolution dans l’absence par élimination de tout désir, de toute énergie. À son insu ou non, l’individu chercher à se soûler de fatigue pour s’affranchir de soi et interrompre le flux de la pensée. Sans l’activité de l’esprit l’individu se dissout. « Je suis mort », dit justement l’homme épuisé.

Disparaître de soi, David Le Breton

Dans une situation stressante, il est facile de se réfugier dans l’épuisement. Un corps fatigué pense moins. Mais attention aussi, un corps fatigué pense mal.

À travers l’engagement dans un effort durable et/ou par absence de repos, la fatigue est un état où disparaître, un effacement provisoire par lassitude, en se laissant doucement glisser dans un monde rétréci, même si les sensations ne sont pas heureuses. L’un des avantages est de rendre difficile la fixation de la pensée. Plus rien ne la retient, elle coule, trop lourde à porter. […] Elle est une excuse pour se lover en soi et diminuer ainsi l’intensité de la relation avec le monde. Moins attentif aux autres ou aux tâches à accomplir, l’individu n’est plus qu’à la surface de lui-même et possède une excuse sincère pour se détacher des impératifs du travail ou du lien social.

Ibid.

Fun (2021-03-09)

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And there’s plenty of other backfill features, as we like to call them. The stuff you’re just supposed to do. The things people will ask for.

But people don’t ask for weird. They don’t ask for different. They even rarely ask for fun. Practical? Yup. Configurable? Definitely. Life is more than just that, though.

[…]

That’s why its our duty to stand up for weird/different/fun. Give it a seat at the planning table.

Keep HEY weird (cache)

C’est une des choses qui me titille avec les entretiens utilisateur·ices, les approches LEAN, etc. On obtient des produits plus pertinents, plus rapidement mais qu’en est-il de la partie fun ? C’est déjà très bien d’arriver à un outil fonctionnel mais comment le conjuguer à une « humanité » imparfaite et surprenante ?

Dans cet étau d’efficacité, on passe peut-être à côté de quelque chose d’important. On court après une recherche aussi rapide que celle de Google, un achat aussi 1-click que celui d’Amazon, une interface aussi simple que celle d’Apple mais les fois où j’ai des émotions c’est quand je me connecte au site même-pas-en-HTTPS de la ferme du coin pour commander des œufs et qu’ils me répondent manuellement pour me dire À dimanche !.

Constance (2021-02-28)

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L’une des choses que me procure l’écriture quotidienne (et que j’avais oubliée) c’est de réduire drastiquement la pression au niveau de la qualité de ce qui est partagé. Sur un tel flux, il y a forcément des inégalités de pertinence et je ne peux que l’accepter — ou renoncer. C’est un excellent moyen de lâcher prise sur l’un de mes principaux blocages liés à l’écriture, en ajoutant ce qu’il faut de bruit je me crée un espace vivant, en retranchant ce qu’il faut d’attention pour ne pas créer une bulle mortifère.

Dans une telle cacophonie informationnelle qui nous plonge, bon gré mal gré, dans une situation de cocktail mondial, qu’est-ce qui va retenir notre attention ? Quelles sont les propositions qui vont capter notre précieux temps de cerveau disponible ? Quels sont les produits cognitifs qui auront un avantage concurrentiel sur ce marché de l’information devenu métastasé ?

Bonnes feuilles : « Apocalypse cognitive » (cache)

Apaisement (2021-02-20)

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Ma conviction est également que ce n’est pas au plus fort de l’urgence, dans un contexte de pénurie et de violence, que l’on organise des réseaux d’entraide, qu’on conceptualise un horizon de société, qu’on trouve un sursaut de dignité et qu’on se fixe des principes politiques. La solidité de l’organisation collective et des réseaux de solidarité dépendra de la fiabilité des ressources appelées à remplacer l’industrie agroalimentaire et pétrolière, et celles-ci ne s’inventeront pas quand il s’agira de survivre. C’est aujourd’hui que l’après se construit.

Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, Corinne Morel Darleux

On me demande souvent pourquoi est-ce que je suis au Canada (venant autant de français·es que de québécois·es). Et c’est une réponse difficile. J’ai du mal à décrire l’« ambiance » d’un lieu de vie. Pour les personnes le partageant, elle est difficile à rendre tangible tant elle semble naturelle. Pour les personnes distantes, c’est tout de suite l’exotisme et ses clichés. J’avais la même difficulté — si ce n’est plus — pour le Japon.

Je crois que la prochaine fois, je répondrai que ce lieu me procure une forme d’apaisement. Je ne sais pas comment justifier une telle émotion et j’ai bien conscience qu’il y a une attente de cet ordre lorsqu’on me pose cette question. Tant pis pour la curiosité.

Meta (2021-01-31)

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Chercher à s’élever, se fixer des objectifs ambitieux, n’est évidemment pas répréhensible en soi. Mais dans la pratique, cette course est rarement le fruit d’un choix dûment évalué visant à se sentir en phase avec soi-même et ses propres aspirations. Dès lors qu’il consiste — comme c’est souvent le cas — à vouloir conquérir ce que possèdent ceux d’en haut, le choix individuel est en réalité un comportement individuel, déterminé par un faisceau de normes sociales, qui entraîne une réaction en chaîne : la compétition.

Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, Corinne Morel Darleux

Un premier mois à publier en décalage et je vois déjà quelques effets. Déjà, ça limite les réactions liées à l’actualité. Lorsque je publie sur un évènement qui a une semaine j’ai bien conscience d’arriver après la bataille (littéralement…) et j’ai finalement publié ce billet pour me rappeler de ne plus le faire.

Ensuite, ça crée un sentiment étrange où j’ai écris sur un truc, il y a des échanges dessus et je n’ai aucun moyen de faire un lien vers mon propre ressenti à ce sujet au moment de la discussion. C’est à la fois une grande frustration et aussi un moyen d’apaiser mes pensées à ce sujet en étant moins dans la réaction. Une forme de lâcher-prise.

Il y a des coïncidences étranges qui se produisent d’une journée sur l’autre. Qui prennent une certaine consistance personnelle avec un recul d’une semaine, surtout dans une période un peu étrange où j’ai besoin de ce tampon pour parler du quotidien.

Enfin, je prends parfois plus de temps pour approfondir certaines réflexions ou pour ajouter une citation a posteriori car j’ai davantage de latitude pour recopier des extraits de livres (et enlever les blagues pas drôles).

Je vais continuer encore ainsi pour quelques temps, cette nouvelle routine me plait.

Routine (2021-01-29)

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Il me semble qu’il n’y a pas nécessairement de connotation négative derrière cette notion de routine. Je me demande si les routines ne seraient pas même un moyen pour « apprendre sans en avoir l’air » ?

Il me semble également que les routines permettent d’obtenir une quiétude. Se questionner (une fois), décider, puis faire de manière routinière, sans se poser à nouveau la même question sans cesse.

Routine (cache)

J’accorde beaucoup d’importance à la routine, elle imprime un rythme qui permet à la fois de s’évader et de se concentrer sur des choses plus essentielles. Il y a un côté apaisant dans cet enchainement prévisible, une suite d’actions et de réactions connues. Un fragment d’ordre au milieu du chaos.

La principale difficulté d’une routine est de savoir quand/si s’en défaire. Si tant est que l’on ait ce choix. Si tenté que l’on prenne ce choix.

Choix (2021-01-27)

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L’intuition veut qu’il soit plus facile de refuser quand on ne manque de rien : dire non serait un privilège réservé à ceux qui peuvent se le permettre. Ce n’est pas si juste : celles et ceux qui déclinent une promotion ne sont pas tous riches au sens matériel du terme. Et c’est souvent dans la société des nantis que l’on retrouve le plus de mécanismes de reproduction et d’assentiment à l’ordre social. Les longues filiations de notaires ou d’agents de change souffrent peu de déviations. En réalité, pour ce qui concerne la liberté de décision, le fait de se sentir autorisé à faire des choix singuliers, l’argent n’est pas si discriminant. […] Le refus de parvenir permet de dépasser le statut de payeur-consommateur auquel est réduit l’individu et qui détermine son statut social à l’aune de ses possessions.

Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, Corinne Morel Darleux

J’ai l’intuition qu’il me faille bientôt faire des choix assez significatifs dans ma vie. C’est une période bien particulière et j’apprécie que — de manière non préméditée — cette publication décalée me donne la liberté d’écrire tout en sachant qu’il me reste du temps pour y réfléchir et en parler avant de rendre ces réflexions publiques.

J’ai la chance et le malheur de pouvoir faire des choix. Considération de riche, encore une fois…

Mais aucune société avant la nôtre n’a été vouée au travail.

Et c’est en même temps la nôtre qui est vraiment créatrice de pénurie. Ceci peut paraître un paradoxe car nous sommes habitués à l’idée inverse, à savoir que dans le passé l’homme manquait de tout, et que c’est depuis notre développement technique que paraît l’abondance, alors qu’il faut exactement envisager les choses autrement.

La Science économique, c’est la gestion de la rareté, de la pénurie. Nous sommes la société qui est, depuis les origines, la plus créatrice de Manque. Bien sûr nous avons produit massivement des biens industriels, mais en même temps une pénurie de biens naturels, allant maintenant jusqu’à celle de l’air, de l’eau, et des principales matières premières. Il s’agit d’évaluer ce rapport : plus nous travaillons, plus nous épuisons les richesses spontanées de la nature, plus nous voulons aussi consommer des biens toujours davantage complexes et glorifiants. Et plus ceci exige alors de nouvelles forces de travail engagées dans de nouveaux processus de production.

Pour qui, pour quoi travaillons-nous ?, Jacques Ellul

PresQuotidien (2021-01-01)

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L’expression convolutée des légalismes se développe autour de la nécessité de nous masquer à nous-mêmes la violence dont nous usons envers les autres. Entre le fait de priver un homme d’une heure de sa vie et celui de le priver de la vie, il n’existe qu’une différence de degré. Dans l’un comme dans l’autre cas, nous usons de violence, nous consommons son énergie. Des euphémismes élaborés peuvent dissimuler nos intentions meurtrières mais tout usage de puissance à l’encontre d’autrui se traduit par l’ultime assomption : « Je me nourris de votre énergie. »

L’Empereur Paul Muad’Dib : Ordre aux Conseils (Addenda) (Dune II. Le messie de Dune)

J’avais envie de retourner à une publication quotidienne pour 2021 après du quasi-hebdomadaire en 2019 et 2020. Les agrégations n’ayant pas toujours un lien entre elles, je me retrouvais à chercher des transitions pas terribles parfois. J’ai publié 300 fragments en 2020, on s’approche de réflexions/réactions quotidiennes.

L’originalité que j’aimerais explorer cette année est de retarder la publication d’une semaine. Je commence avec ce tampon et il évoluera peut-être au cours de l’année. Je m’autorise à ne pas publier pendant certains jours et à « dépublier » si je trouve après la durée tampon que ça n’a plus grand intérêt. Cela ajoutera peut-être de la profondeur à ce qui est publié… ou alors ça me démotivera complètement (la publication instantanée est ma petite dose d’adrénaline post-écriture). On verra bien, les règles du jeu restent ouvertes.

Une tentative de réacquérir mon temps (et le vôtre ?), encore une fois. Ménager des espaces de réactions et d’autres de créations. De l’éphémère et du permanent. De l’immédiat et de l’expérimental. Des espaces pour soi, d’autres en commun.

Pour un web diversifié… et nourrissant.

Digital nutrition is about developing and implementing cognitive skills and creating new habits to help us stay in control of our technology consumption.

The world needs a tech diet; here is how designers can help (cache)