Point d'interrogation : la Recherche

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J'attendais le métro en rentrant de la FNAC des Halles vers 15h (toutes ces précisions sont importantes, j'étais dans un état d'hypoglycémie maximal ;-) ). Tiens d'ailleurs rien à voir mais j'ai eu l'occasion de feuilleter Le Zen des CSS et je dois dire que c'est vraiment bien fait et beau en plus, dans la lignée des pdf disponibles, j'espère que le père noël sera généreux pour que je puisse me le faire dédicasser par Mitt' la prochaine fois qu'on se croise. Je fais rarement la promo d'un bouquin et je tiens à préciser que mon avis est indépendant de la traductrice.

Mais revenons à la scène, je pensais alors à mon avenir et au commentaire laissé sur le blog de David d'empyrée.

Pourquoi la monde de la Recherche est aussi inaccessible en France ? C'est très difficile à expliquer, surtout pour des personnes n'ayant aucun attrait ou du moins aucune connaissance dans ce milieu. J'étais en train de me dire que la vie d'un chercheur pourrait être représentée par un point d'interrogation (quand on y pense c'est plutôt marrant d'ailleurs).

Actuellement, j'acquiers la base des connaissances qui vont m'être utiles pour soutenir le reste, je suis le point. Une sorte de trou noir qui tente d'absorber tout ce qu'on lui met sous la dent, une sorte de « curiosité scientifique » au quotidien.

Si je décide de faire le saut qui me sépare de la thèse, j'attaque la hampe du point d'interrogation, une sorte de long tunnel de 3 ans ou plus. Course pour certains, sprint pour d'autres, c'est pas vraiment le moment de se reposer, ni d'avoir d'enfants, ni d'être bien payé d'ailleurs...

Enfin arrive la spirale, le niveau d'élevation suprême, une remise en question et à une remise à niveau des connaissances à chaque tour. Les responsabilités pleuvent, les publications doivent pleuvoir et les crédits arrivent au compte-goutte malheureusement (c'est pas non plus un monopoly :D). Plus qu'une vocation, c'est un véritable don de soi pour beaucoup d'entre eux. Comment rentrer chez soi l'esprit libre lorsqu'on vient de réfléchir 12h sur un même sujet ? Personnellement ça m'est déjà difficile actuellement.

Et au centre ? Je sais pas, il faudrait que j'aille jetter un coup d'œil ;-) Proche du centre doit se trouver le Prix Nobel mais ce n'est pas une fin, c'est plus une reconnaissance. Il n'y a peut-être pas de centre d'ailleurs, un peu comme la vie, essayer de mettre au monde de nouveaux petits points d'interrogation qui iront un peu plus loin vers le centre.

Voila, en tout cas pour moi ce sera un point final.

Billet écrit en écoutant With or Without You interprété par Play (lien mort) et je suis en train de lire le dernier Bernard Werber, coïncidences vous dites ?

— 24/11/2005

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Commentaires

David Latapie le 24/11/2005 :

Quelqu'un qui lit Werber et qui me rétrolie ne peut pas être complètement mauvais ;-)

kaisse le 27/11/2005 :

Belle métaphore du monde de la recherche, cependant, on dirait que tu as mis de côté ta question principale: pourquoi le monde de la recherche est aussi inaccessible en France ? Est-ce parce que le point d'interrogation se referme sur lui ? Est-ce la peur du tunnel qui détourne, en même temps que les thésards potentiels, l'oeil du public ?

J'émettrais quelques réserves aussi quant à la description de la spirale: certes c'est un travail prenant, les responsabilités deviennent lourdes et les crédits ne suivent pas, mais tous les chercheurs de plus de 5 ans de métier (on va dire après avoir passé la hampe puis un demi, voire un tour complet) sont vraiment des personnes épanouies, heureuses, qui adorent leur métier, et ont pour la plupart une vie de famille saine (mais relativement tardive il est vrai).

Voilà, moi je suis encore dans le point, et j'espere sauté le fossé qui le sépare du tunnel d'ici un an et demi ...

David, biologeek le 28/11/2005 :

@David Latapie : ah sinon oui ? :p

@kaisse : En effet je me suis éloigné de la question initiale. Pour moi c'est à la fois trop long, pas assez reconnu par le public (il y a vraiment des efforts de communication à faire sur ce point là) et mal rémunéré par rapport à l'investissement personnel que ça implique. Oui je sais épanouissement personnel, etc... mais quand même là c'est trop.

Concernant la spirale, je suis d'accord que c'est un peu réducteur et je sais qu'il y a des chercheurs très heureux, heureusement d'ailleurs. Je pense juste que c'est inadapté à la vie que j'ai envie de mener actuellement.

Bon courage et bonne continuation, on en reparle dans 1 an et demi ;)