Les plus récentes en premier, les 3 premières sont dépliées et ensuite c’est à la demande, bonne exploration !
Dix (2023-11-27)
Dix ans que j’apprends à être père. Que la réaction cellulaire en chaîne aspire à devenir incontrôlable. Que ½ plus ½ fait 1 tout différent qui découvre ses propres singularités. C’est beau, c’est précieux, c’est un exercice d’équilibriste chaque jour pour que l’ébullition ne fasse pas déborder la casserole.
Je suis content que tu aies choisi une machine à coudre comme cadeau. Et que tu sois si heureux et reconnaissant. Je vais m’endormir avec le sourire… et toi aussi.
Conteur (2023-09-07)
Un peu de contexte. Lorsqu’on va promener et bivouaquer en forêt avec l’enfant — comme la fin de semaine dernière — on invente des histoires. C’est souvent inspiré des lectures du moment (La guerre de clans, Naruto, etc) croisées avec les éléments que l’on a sous la main (crapauds, anis gemmes de Flavigny, etc). En rentrant à la maison, on prend un moment le soir pour écrire taper tout cela mais il faut garder de la place pour les dessins d’illustration. Me voilà donc en train de chercher comment introduire un saut de page en Markdown lors de l’impression. Ou plutôt dans le rendu de Markdown par iAWriter pour être plus précis. Et il s’avère que c’est possible (cache) avec +++
!
Au passage, je découvre qu’il y a tout un tas de possibilités dans un logiciel que j’utilise depuis des années. Comme les formules (dans les tableaux) ou les métadonnées qui viennent dynamiquement remplacer des variables. Une chouette découverte après avoir utilisé récemment les templates pour uniformiser mes courriers.
Et c’est ainsi que je vous conte ce qu’il nous est arrivé en contant cette histoire. Je vous accorde que c’est un peu meta.
🪦 The 100-Year Plan isn’t just about today. It’s an investment in tomorrow. Whether you’re cementing your own digital legacy or gifting 100 years of a trusted platform to a loved one, this plan is a testament to the future’s boundless potential.
The cost is $38,000. We hope people renew.
Introducing the 100-Year Plan: Secure Your Online Legacy for a Century (cache)
📜 A false sense of security persists surrounding digitized documents: because an infinite number of identical copies can be made of any original, most of us believe that our electronic files have an indefinite shelf life and unlimited retrieval opportunities. In fact, preserving the world’s online content is an increasing concern, particularly as file formats (and the hardware and software used to run them) become scarce, inaccessible, or antiquated, technologies evolve, and data decays. Without constant maintenance and management, most digital information will be lost in just a few decades. Our modern records are far from permanent.
🔋 But there’s something else I want to suggest here, and it’s to stop thinking about time entirely. Or, at least, to stop thinking about time as something consistent. We all know that time can be stretchy or compressed—we’ve experienced hours that plodded along interminably and those that whisked by in a few breaths. We’ve had days in which we got so much done we surprised ourselves and days where we got into a staring contest with the to-do list and the to-do list didn’t blink. And we’ve also had days that left us puddled on the floor and days that left us pumped up, practically leaping out of our chairs. What differentiates these experiences isn’t the number of hours in the day but the energy we get from the work. Energy makes time.
France (2023-07-28)
Si vous êtes venus pour m’aider, vous perdez votre temps. Mais si vous êtes venus parce que votre libération est liée à la mienne, alors travaillons ensemble.
Lilla Watson (militante autochtone australienne)
Sentiment toujours très particulier pour l’expatrié que je suis de faire un séjour dans son pays de naissance.
Il y a les paysages, les personnes, les odeurs, les situations à la fois si réelles et si cotonneuses. Comme si les émotions étaient encore sous le coup du décalage horaire. Comme si l’éphémère se devait d’être intense, presque sur-joué. Comme si l’enjeu pouvait être un retour. Ou encore plus de kérosène.
Il y a le monde. Partout. Tout le temps. L’impression d’être asphyxié dans ces petites rues caniculaires (coucou Pomme). Et l’inquiétude qui monte de se demander ce qu’il va arriver à toutes ces personnes. Dans l’étuve, les grenouilles apprécient l’eau chaude tant qu’il y en a — moins les moustiques tigres.
Il y a les montagnes, celles que l’on évalue en se cassant la nuque. Celles qui aspirent et inspirent. Qui permettent de se sentir vivant… à en perdre le souffle. Qui requièrent de s’élever pour élargir sa vision du monde. Celles qui me manquent tant. Je n’ai pas arrêté de faire du sport, j’ai arrêté d’être attiré par des sommets.
Il y a toujours cette ambiance nauséabonde qui se traduit en un chapelet de micro-agressions auxquelles on ne peut être pleinement sensible lorsqu’on baigne dedans. C’est leur absence, ailleurs, qui les rend d’autant plus visibles. Ma parentalité en France serait une épreuve pour justifier des abus injustifiables (et je croule déjà sous mes propres contradictions).
Il y a les retrouvailles, les fruits mûrs, les rigolades, le non soutenable qui étire les yeux et les sourires. La culpabilité d’imposer ce manque — et sa compensation — à un enfant aussi, qui peut difficilement rationaliser depuis le cocon familial si douillet des vacances. Il y a les reproches qui grandissent avec le besoin de se construire une jeune identité. Il y a les proches qui vieillissent avec la peur de devoir déconstruire leurs in·certitudes.
Il y a læ covid. Ah non, pardon 🫣.
Il y a la France.
Perles (2023-07-02)
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Mon travail de scientifique m’a appris comment les gens construisent des théories pour avoir le sentiment de contrôler leur environnement.
Ils se comportent ensuite de manière à renforcer ces théories. Les personnes autistes partagent ce désir « normal » de contrôler leur environnement. Ce qui diffère pour elles, c’est l’intensité avec laquelle cet environnement les déborde. Des connexions neuronales atypiques dans le cerveau des personnes autistes peuvent conduire à une perception anormale, augmentant l’importance des événements individuels mais affaiblissant la capacité à relier ces morceaux de vie en des représentations plus intégrées et abstraites.
Les comportements rigides et répétitifs des personnes autistes commencent à avoir un sens lorsque nous les considérons comme la réaction normale d’un être humain à un environnement sensoriel très anormal, plutôt que comme des symptômes d’une maladie. Les symptômes autistiques sont ce qu’une personne fait pour forcer un monde chaotique à suivre un scénario prévisible. Nous essayons tous d’imposer un ordre narratif à ce qui peut sembler un monde fondamentalement chaotique. La différence dans l’autisme est qu’il y a plus de chaos à contrôler.
À cet égard, l’étude de l’autisme peut nous en apprendre beaucoup sur l’humanité en général et sur la façon dont la détresse psychologique peut être expliquée comme une réaction rationnelle, bien qu’extrême, à un monde qui ne tourne pas rond.
L’imperméable jaune, Matthew Belmonte
Une citation extraite de Des gènes, des synapses, des autismes de Thomas Bourgeron qui est assez technique et que je recommande. Cela me donne envie de séquencer mon génome pour jouer avec mais comment réduire les intermédiaires profiteurs ?
La génétique n’est pas la science des gènes mais la science de la diversité génétique qui contribue à notre individualité.
Ibid.
Avec son consentement :
Ennui (2023-01-31)
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There’s a quote from a writer that has rattled around in my head for years (although I have never been able to source it, leading me to wonder if I accidentally made it up), but it went something like, “I only need a half hour a day to write. But I have to wait around an awful long time for that half hour to show up.” I think about this all the time—that the actual amount of time spent in doing something creative (writing, designing, making music, whathaveyou) is often buffered by hours and hours on either side by real—sometimes pleasant, sometimes infuriating—boredom.
[…] That is, not merely an absence of doing, but a not-doing so complete it doesn’t stimulate, and it doesn’t heal. It merely waits—patiently or otherwise—for an arrival. I fear we have forgotten how to wait.
C’est l’une des choses que je trouve être la plus difficile à transmettre en tant que parent. Accepter que l’on a du temps devant soi et qu’il est possible et sain de ne « rien faire » pendant une période plus ou moins longue. Ce qui est complexe, c’est cet apprentissage de l’alternance entre des périodes d’activités intentionnelles et celles qui sont induites par ce qui semble être — à première vue — de l’inactivité.
Compenser de l’hyper-activité par de la sur-activité est une voie qui semble naturelle mais qui ne me parait pas être soutenable et/ou enviable sur du long terme.
La difficulté vient peut-être du fait qu’il n’est pas facile de montrer l’ennui à partir du moment où la demande d’attention (externe) vient interrompre de fait cette période…
Pensée du jour :
Ce monde sera plus terne lorsqu’il n’y aura plus de neige.
His wildly popular “Last Child in the Woods: Saving Our Children From Nature-Deficit Disorder” includes evidence that exposure to nature is essential not just to children’s mental and physical health, but to everyone’s. Adults are just as susceptible to a “Vitamin N” deficiency he explains in his more recent “The Nature Principle: Reconnecting with Life in a Virtual Age.” I asked him about my writing-outside theory.
“It’s likely you find it easier to write outside not only because of nature’s direct impact, but because of the absence of so many distractions, most of them technological.” says Mr. Louv, who also finds his writing better when he does it by a lake or in the woods. “The info-blitzkrieg has spawned a new field called ‘interruption science’ and a newly minted condition: continuous partial attention.” Constant electronic intrusions, he says, leave anyone trying to work frustrated, stressed and certainly less creative.