Déconfinement


Pouvoir sortir, mais pour quoi faire ?

Ouverture

C’est que ce monde ne changera pas simplement parce qu’on comprend avec sa tête qu’il va droit dans le mur : il changera surtout si notre perception mute et s’ouvre, apprend à voir ce qu’elle ne voyait pas ou plus, ou mal, ce qui relève d’un exercice tout autant spirituel que physique, d’un métissage serré des deux potentialités. Ce n’est pas l’un ou l’autre, la pensée ou l’émotion, le concept ou le percept, ou l’affect, c’est l’un et l’autre et le troisième, en multicouches. C’est un alliage et c’est une alliance.

Postface par Alain Damasio de La recomposition des mondes, Alessandro Pignocchi

Recul

And I thought with a pang of how I was always hurrying him – to get dressed, to get out the door for school, to finish his dinner, to get ready for bed – and of how heedlessly I was inflicting upon him my own anxious awareness of time as an oppressive force. How before he knew where he was, his own childhood would have receded into the past, and he too would be out of the secret level of childhood and into the laterally scrolling world of adulthood.

Splendid isolation: how I stopped time by sitting in a forest for 24 hours (cache)

On dirait que je ne suis pas le seul à prendre du recul en allant me promener en forêt.

Lorsque je vois le changement qui a pu s’opérer depuis dans notre famille que l’on est en confinement en terme d’apaisement et d’équilibre je me dis que j’ai besoin de temps pour accepter que l’instruction en famille est peut-être ce qui est préférable pour chacun de nous.

Ermite

Cette vie procure la paix. Non que toute envie s’éteigne en soi. La cabane n’est pas un arbre de l’Éveil bouddhique. L’ermitage resserre les ambitions aux proportions du possible. En rétrécissant la panoplie des actions, on augmente la profondeur de chaque expérience.

[…]

La tentation érémitique procède d’un cycle immuable. Il faut d’abord avoir souffert d’indigestion dans le cœur des villes modernes pour aspirer à une cabane fumant dans la clairière. Une fois ankylosé dans la graisse du conformisme et enkysté dans le saint doux du confort, on est mûr pour l’appel de la forêt.

Dans les forêts de Sibérie, Sylvain Tesson

Je ressens vraiment un manque à ne plus pouvoir couper, me replier. Retrouver le cocon protecteur d’une nature dont j’aimerais faire davantage partie.