Publications relatives au tag #misanthropie


Les plus récentes en premier, les 3 premières sont dépliées et ensuite c’est à la demande, bonne exploration !

Jour 1 (2021-10-10)

Quelques pas dans la forêt et je tombe sur un panneau : le chemin est fermé pour cause de chasse à l’orignal. Je profite d’avoir été précédé par un couple que j’ai croisé sur le parking pour partager notre inconscience de poursuivre le chemin. J’ai bien fait de prendre mon bonnet réversible orange fluo même si, vu la couleur du feuillage environnant, ça ne doit pas être si pertinent…

Une forêt, rouge, dans le brouillard. Une forêt, rouge, dans le brouillard.
L’ambiance est de toute beauté mais je n’en mène pas large pour autant, une balle pour orignal c’est gros.

Je passe sur mes réflexions misanthropiques du moment et j’ai de toute façon tellement de choses à penser, autant techniques que très personnelles, que mon cerveau va être difficile à calmer cette fois. Pour faire du bruit, je sifflote en continu « Dans sa maison un grand cerf ». En espérant qu’il·les n’aient pas de balle à troll.

Une forêt, rouge, et un lac dans le brouillard. Une forêt, rouge, et un lac dans le brouillard.
J’arrive à un lac, parfait pour une petite collation.

Je marche encore quelques heures, la progression est difficile avec les feuilles détrempées qui jonchent un sol inégal devenu invisible. Je m’astreins à rester sur le sentier, ce n’est pas le moment de faire du zèle…

Le couple est arrivé avant moi au refuge et je ne me sens pas d’aller les déranger en dépit de la menace. Je continue en espérant trouver un coin sympa au bord du lac. En arrivant enfin à un endroit convenable, je manque de marcher sur un co-locataire alors je lui tire le portrait.

Un crapaud et des feuilles rouges (oui il y a une constance). Un crapaud et des feuilles rouges (oui il y a une constance).
Crapaud, crapaud ouvre moi, ou le chasseur… #OhWait.

Je remarque qu’il a de la nourriture directement posée sur la tête. Il y a d’autres téméraires dans cette forêt.

Un crapaud avec un insecte posé sur la tête. Un crapaud avec un insecte posé sur la tête.
YOLO.

Il y a des empreintes et des bouses d’orignal partout. Je réalise que j’ai choisi de faire une randonnée dans une Zone d’exploitation contrôlée (ZEC) en période de chasse, pas non plus très malin de ma part.

Le temps est toujours à la grisaille et je suis content d’avoir pris la tente. Ça finit par se lever en soirée alors que ça commence à tirer dans tous les coins. Je me dis que je serai moins exposé une fois couché…

La lune au-dessus de la forêt. La lune au-dessus de la forêt.
#MontreTaLune.

Conférences 2 (2021-10-05)

— Tiens, tu ne fais plus de conférences.

C’est vrai. Et c’est intentionnel.

Quel que soit le format, j’ai fini par remarquer (il m’a fallu une dizaine d’années tout de même…) que ces évènements favorisent l’entre-soi et donnent une ascendance aux organisateur·ices et participant·es actif·ves. Ce statut est malsain car il permet des comportements déplacés de la part des personnes ayant davantage de pouvoir, d’autant plus lorsqu’une foule est réunie.

Rien de nouveau sous le soleil mais ça n’est pas une raison pour le cautionner avec ma propre participation qui vient renforcer un bon paquet de biais.


Tout cela étant dit, je suis toujours motivé pour accompagner des personnes qui seraient activement exclues (cache) de ces lieux si elles souhaitent participer, prendre confiance en elles et en connaître les codes. Pas en mode sauveur, peut-être en mode allié, certainement à distance.


Ce billet pourrait faire l’objet d’une conférence 🙃.

Vengeance (2021-09-11)

The greatest regret of my life is my reflexive, unquestioning support for that decision. I was outraged, yes, but that was only the beginning of a process in which my heart completely defeated my rational judgment. I accepted all the claims retailed by the media as facts, and I repeated them as if I were being paid for it. I wanted to be a liberator. I wanted to free the oppressed. I embraced the truth constructed for the good of the state, which in my passion I confused with the good of the country. It was as if whatever individual politics I’d developed had crashed—the anti-institutional hacker ethos instilled in me online, and the apolitical patriotism I’d inherited from my parents, both wiped from my system—and I’d been rebooted as a willing vehicle of vengeance. The sharpest part of the humiliation comes from acknowledging how easy this transformation was, and how readily I welcomed it.

9/12 - by Edward Snowden (cache)

Lire Edward Snowden, 20 ans après. Essayer de comprendre avec son recul, ses mots. Ce qui a pu se passer dans des millions de têtes, pas si loin d’ici. Et les conséquences que cela a pu avoir, les abus, les lanceurs d’alertes.

La polarisation du monde, sa guerre immonde. Des dommages collatéraux, loin. Le souvenir, entretenu, ravivé. Restons terrorisé·es et dociles, canalisés.

Les traders se défenestrent, Ben Laden fait un plongeon, on réserve le même sort aux afghans nous ayant aidé. Pas de parachutes pour notre culpabilité, la vengeance doit montrer la brutalité de cet écrasement. Chutes silencieuses, sur-commentées.

Les victimes sont tombées 99 fois, je me relève sans foi.


Après ceci, je suis à peu près assuré de ne pas pouvoir entrer chez les voisins.

It’s not a bug, it’s a feature. (Developer edition)

It’s not a blunder, it’s a gambit. (Chess edition)


Note : Substack propose un flux RSS pour les publications si vous préférez ce moyen. C’est suffisamment rare pour le remarquer (coucou tinyletter). Heureusement, des outils permettent de palier ce manque.


C’est cool
Ma jeunesse s’écoule
Entre un mur qui tombe et deux tours qui s’écroulent
Eh ouais c’est cool
Ma jeunesse s’écoule

C’est cool 🎶, Gaël Faye

Ours (2021-09-06)

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Il [Michel Pastoureau] rappelle que l’ours a été diabolisé par l’Église : « Ursus est diabolus » selon saint Augustin. Pourquoi faire ainsi de l’ours une créature maléfique ? Tout simplement parce que vénéré, respecté et redouté, l’ours faisait de l’ombre au culte du Christ. Il a donc été méthodiquement exterminé et remplacé dans son statut de roi des animaux par un animal plus exotique et plus lointain, donc moins dangereux pour l’Église, le lion. C’est ainsi que l’ours est ainsi devenu, petit à petit, symbole de sauvagerie, de bestialité au sens le moins noble du terme et fut même présenté comme un monstre qui enlevait les jeunes femmes pour s’accoupler avec elles.

Là où le feu et l’ours, Corinne Morel Darleux

Combien d’espèces sacrifiées sur l’autel des religions ? Ou servant d’excuses faciles pour masquer les crimes des hommes ?

Je n’ai toujours pas croisé d’ours dans la forêt canadienne. C’est loin d’être la rencontre qui me ferait le plus peur… et j’ai une apparence d’homme.

J’imagine parfois accompagner de (très) loin des personnes en insécurité dans la forêt. Rester à portée d’appel pour être rassurant. Mais ne deviendrais-je pas de fait la principale menace en ayant ce comportement ?

Pas facile de partager un privilège.


Le jour de la publication :

Regardless, if you’re a member of a privileged group, you have the ability to call out bullshit with far fewer professional and social consequences. Use that power.

Privilege isn’t a dirty word. It’s a reality of living in a society with social power imbalances. If you have privilege, use it for good.

Using privilege for good (cache)

Ambivalence (2021-08-26)

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This is just what I’m used to nowadays – not using a technology because it’s the best-in-class or makes my life easier, but because it meets some high-minded criteria about how I think software should be: privacy-respecting, open-source, controlled by the user, etc.

[…]

For the time being, though, I’m going to keep acting like technology is an enemy I need to subdue rather than a purveyor of joys and delights.

My love-hate affair with technology (cache)

Toujours ce tiraillement très bien exprimé par Nolan Lawson entre l’insouciance des choses qui marchent (mais on ne décide pas de la direction dans laquelle (cache) elles vont) et la friction répétée d’outils qui ne prennent pas suffisamment soin des personnes trop éloignées — à différents niveaux et parfois de manière légitime — de l’équipe qui développe.

Ces deux modèles encouragent des modèles de société différents et aucun des deux ne me convient. D’un côté des multi-milliardaires qui bousillent la planète, de l’autre des tech bro qui acquièrent un pouvoir soci·ét·al non négligeable (je caricature, #NotAllDevs, toussa). Ce n’est probablement pas le même ordre de grandeur mais ça me questionne pas mal quand même. Au milieu de tout ça, il y a probablement des archipels (cache) où il fait bon grandir, de manière un peu isolée pour se protéger, un peu entre-soi pour pouvoir se reposer. Ces endroits-refuges sont géniaux et j’ai de bons échanges sur Masto une fois mes interlocuteur·ices choisi·es, trié·es pour être acceptables. Mais peut-on rester insulaire indéfiniment ?

J’ai beaucoup de doutes vis-à-vis de tous ces choix en ce moment. Quels sont les modèles les moins toxiques que je puisse encourager par mon attention ? Et potentiellement mon argent ?!

Par ailleurs, je tombais aujourd’hui (via cette vidéo) sur cette citation :

L’histoire n’est pas quelque chose que l’on peut regarder en se disant « c’est inévitable », elle arrive parce que des gens ont pris des décisions […]

Marsha P. Johnson

Un geai bleu qui se tient à une branche, à l’envers (pour attraper des bleuets). Un geai bleu qui se tient à une branche, à l’envers (pour attraper des bleuets).
Peut-être faut-il prendre le problème à l’envers : de quoi ai-je besoin ? Vaste sujet.

Olympique (2021-08-23)

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Aujourd’hui pour être un athlète de haut niveau, il semble qu’il ne soit plus suffisant d’être bon, il faut aussi être populaire.

Que certains sportifs soient des influenceurs en capacité de monnayer leur image est une chose. Mais que pour une grande majorité d’entre eux on subordonne leur capacité de vivre (souvent assez mal) de leur sport à leur capacité d’être des influenceurs, est tout à fait désolant, a fortiori dans le cadre encore un peu particulier qui est celui de l’olympisme moderne.

Plus vite, plus haut … plus de vues. (cache)

J’ai retenu trois choses de ces jeux olympiques :

  1. Lorsqu’on prend en compte certains facteurs économiques, sociaux et politiques (cache) pour ordonner le classique tableau des médailles, on obtient un classement où la France se retrouve bonne dernière (vive l’EPS !).
  2. Les pays riches achètent des athlètes (cache) pour remonter dans le classement classique des médailles, quitte à devoir leur faire changer de noms en cours de route.
  3. Il y a des enjeux diplomatiques plus ou moins bien cachés (cache) à tous les niveaux autour des délégations et de leurs dénominations.
Une cascade en pause longue. Une cascade en pause longue.
Pose longue d’un ruissellement de nationalité.

B(r)ouillon (2021-08-15)

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Ce sentiment qu’un tumulte gronde, frémit, que des curseurs sont poussés à bout. Bouillon d’horreurs où la dignité finira par faire place à la rebellion, à une autre forme de violence. Plus pure, sans limites autres que cet espace fini. Nous avons plastiqué ce monde sans prendre conscience qu’il allait finir par exploser. Un nouveau cycle, un tour de plus, voilà ce que nous promet la révolution. Cet espoir d’être le point de départ d’une n-ième répétition.

Où vaudra-t-il mieux être alors ? Que voudra dire « mieux » dans un tel contexte ? A-t-on vraiment ce choix ?

Souvent, la compréhension facile est un réflexe comparable à celui du genou et constitue la forme d’entendement la plus dangereuse qui puisse exister. Tel un écran aveugle et scintillant, elle annihile votre faculté d’apprendre. Le système juridique des précédents fonctionne de la même manière et encombre votre parcours d’impasses. Vous voilà prévenus. Ne comprenez jamais rien. Toute appréhension de la réalité ne saurait être que temporaire.

Fixe mentat (adacto), Dune VI. La maison des mères, Frank Herbert

Écureuil dormant sur une branche. Écureuil dormant sur une branche.
Une branche sur laquelle oublier les remous de ce monde.

Vol d’eau (2021-07-22)

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The drones don’t create rain themselves but help to jump-start rain production via cloud seeding. They “zap” the clouds with an electric charge, subsequently charging the droplets inside. Since the beginning of 2021, the National Center of Meteorology (NCM) has conducted 126 instances of cloud seeding.

“What we are trying to do is to make the droplets inside the clouds big enough so that when they fall out of the cloud, they survive down to the surface,” explained Keri Nicoll, one of the core investigators on the project.

The technique has successfully created rain over Dubai and has even resulted in safety warnings for drivers over slippery roads.

The UAE is Using Drones to Control Dubai’s Weather (cache)

Suite de mes réflexions vis-à-vis de l’eau, des sécheresses et de sa virtualité. Ici, on arrive tout de même à une technologie qui permettrait à une localité de récupérer l’eau avant qu’elle arrive « naturellement » à un autre lieu. Ça augure de nouvelles tensions géo-politiques. C’est un peu équivalent aux conflits diplomatiques qui existent — dès à présent — avec des fleuves parcourant plusieurs états et des retenues/consommations d’eau en amont qui créent des sécheresses en aval.

On ne manipule pas une marionnette avec un seul fil.

Le Fouet Zensunni, Dune VI. La maison des mères, Frank Herbert

Lebensraum (2021-07-11)

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The quest for German domination was premised on the denial of science. Hitler’s alternative to science was the idea of Lebensraum. Germany needed an Eastern European empire because only conquest, and not agricultural technology, offered the hope of feeding the German people. In Hitler’s “Second Book,” which was composed in 1928 and not published until after his death, he insisted that hunger would outstrip crop improvements and that all “the scientific methods of land management” had already failed. No conceivable improvement would allow Germans to be fed “from their own land and territory,” he claimed. Hitler specifically — and wrongly — denied that irrigation, hybrids and fertilizers could change the relationship between people and land.

[…]

As exotic as it sounds, the concept of Lebensraum is less distant from our own ways of thinking than we believe. Germany was blockaded during World War I, dependent on imports of agricultural commodities and faced real uncertainties about its food supply. Hitler transformed these fears into a vision of absolute conquest for total security. Lebensraum linked a war of extermination to the improvement of lifestyle. The chief Nazi propagandist, Joseph Goebbels, could therefore define the purpose of a war of extermination as “a big breakfast, a big lunch and a big dinner.” He conflated lifestyle with life.

The Next Genocide (cache)

Cet article met en rapport l’idéologie nazie et l’auto-suffisance avec un angle qui ne m’est pas familier. Je n’avais pas pris conscience de cette prépondérance dans la doctrine que je voyais bien davantage centrée sur la race que sur l’alimentation du peuple. La mise en lumière sur ce qui est en train de se passer dans le monde — aujourd’hui — à ce sujet est assez éloquente.

La guerre de l’agriculture, et donc de l’eau (aussi virtuelle soit-elle), ne fait que s’intensifier.

Eau virtuelle (2021-07-10)

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L’accaparement de l’eau n’est pas le seul marché connexe, il y a aussi l’eau virtuelle, c’est-à-dire l’eau utilisée pour produire des biens manufacturés — des vêtements aux ordinateurs — et celle intégrée dans la production agricole — du bœuf au blé en passant par le riz. La plupart de ces activités sont très gourmandes en eau, dont on dit d’ailleurs qu’elle est « consommée », ce qui signifie qu’elle n’est pas retournée à son bassin versant. Lorsque la marchandise est exportée ou même seulement déplacée ailleurs dans le pays, l’eau est exportée aussi. L’eau virtuelle constitue la majorité des déplacements d’eau dans le monde, même si l’on croit à tort que les exportations d’eau se font par les pipelines, les aqueducs et les canaux.

De nombreux pays riches conservent leur eau en misant sur l’importation de marchandises qui en nécessitent une grande quantité. Certains aliments, comme les bananes et le café, ne peuvent être produits dans des climats plus froids et doivent donc être importés, mais un nombre croissant de pays utilisent la terre et l’eau des pays étrangers pour s’approvisionner même en produits de première nécessité qu’ils pourraient très bien produire eux-mêmes. Lorsqu’un pays import une kilo de blé plutôt que de le produire chez lui, par exemple, il économise environ 1 350 litres de ses propres ressources en eau. Même si, en théorie, le commerce de l’eau virtuelle pourrait permettre aux pays riches en eau d’exporter les marchandises qu’ils produisent dans les pays qui ont de faibles réserves, la réalité en est tout autre. En fait, les pays riches assurent la sécurité de leur eau en cultivant leur nourriture à l’étranger pour ensuite l’importer.

À qui appartient l’eau ?, Maude Barlow

J’apprends beaucoup de choses grâce à ce livre, notamment dans le contexte canadien (tout en lisant Dune). Je n’avais pas conscience de cette notion d’eau virtuelle permettant de conserver ses propres ressources au détriment des pays pauvres. C’est fabuleux.

Combien de litres pour la machine sur laquelle je suis en train d’écrire ces mots ?

Trans (2021-06-16)

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Observant la manière dont elle attendait, patiente, que ses pensées se résolvent, il songeait à ce que l’on disait souvent, non sans raison, des Révérendes Mères : qu’elles ne faisaient plus tout à fait partie de la race humaine. Elles se tenaient en quelque sorte en dehors du courant principal. Elles le longeaient sans doute ; elles y faisaient sans doute de fréquentes plongées pour des motifs à elles. Mais elles se tenaient à l’écart de l’humanité. Elles s’en éloignaient.

Dune V. Les Hérétiques de Dune, Frank Herbert

Note : je ne sais pas trop de quoi je parle et j’espère ne blesser personne, n’hésitez pas à pointer mes maladresses.

J’ai beaucoup d’empathie pour les personnes qui ne se sentent pas à l’aise dans leur genre, notamment car j’ai du mal à m’associer à un groupe se revendiquant comme étant « les hommes » pour diverses raisons issues de mes expériences et des cultures que j’ai pu traverser. Néanmoins, je n’aspire pas à rejoindre un groupe qui se revendiquerait comme étant « les femmes » pour autant. Je crois que je me sentirais plus à l’aise hors de cette dichotomie — je laisse la sexualité à part intentionnellement. Hors de l’espèce humaine en fait.

(J’espère que ça ne fait pas trop je-ne-suis-pas-féministe-mais-humaniste… je suis plus en mode exploratoire que militant ici, probablement naïf.)

Je commence à chercher si le « transpecism » est quelque chose et je tombe sur un article de Vice (cache) qui me donne le mot-clé « otherkin » :

Otherkin are a subculture of people who identify as not entirely human.

J’apprécie qu’il y ait autant de façon de se définir, tant de façons d’être à respecter. Chercher à savoir qui l’on est, le cheminement de toute une vie.

C’était une petite incursion dans ma misanthropie du soir.

Coïncidence au moment de la publication :

Les députés canadiens ont adopté mardi 22 juin un projet de loi interdisant les « thérapies de conversion » qui visent à imposer l’hétérosexualité aux personnes LGBTQ+ (lesbiennes, gays, bi et trans), une victoire pour le gouvernement minoritaire de Justin Trudeau.

Au Canada, les députés adoptent un projet de loi interdisant les « thérapies de conversion » (cache)


Karl a répondu avec : l’homme et le macho (cache).

Lâche(r-prise) (2021-06-04)

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Mais quand on avait envie de continuer à s’investir, c’est très frustrant. Je suis un peu triste, je vis malgré tout partiellement comme un échec le fait de devoir cesser, là, de faire ce que j’avais commencé, en ne finissant même pas les projets que j’avais démarrés. Je vois bien que c’est ridicule, un peu comme quelqu’un qui le pied dans le plâtre après un accident du travail, ne parlerait que de retourner au bureau. Ben non. Manifestement tu ne peux pas retourner au bureau. Lâche.

Il est temps de tourner la page (cache)

Je (me) demandais le mois dernier s’il y avait « lâche » dans « lâcher-prise » car c’est une tension que j’ai l’impression de vivre souvent. Ne plus savoir quelle est l’échelle la plus pertinente dont il faudrait que je prenne soin, de la personnelle à l’universelle en passant par une multitude de paliers plus ou moins enchevêtrés. Le temps et donc notre attention — sur lesquels nous espérons avoir une forme de pouvoir — sont finalement d’un potentiel assez dérisoire.

Il faut que je revienne sur cette notion de potentiel.

28. L’homme en s’abandonnant ainsi commet le péché social — c’est-à-dire le péché qui consiste à refuser d’être une personne consciente de ses devoirs, de sa force, de sa vocation, pour accepter les influences de l’extérieur (les accepter volontairement ou non, par les ordres reçus ou les films vus p. ex.). L’homme rentre désormais dans la foule. Le péché social est le péché contre l’esprit, parce que l’homme renonce à ce qui le rend différent de ses voisins — (sa vocation) — pour s’assimiler à eux et devenir un jeton interchangeable qui accomplit des gestes identiques, lit les mêmes mots, pense les mêmes pensées. C’est le refus de vivre.

Directives pour un manifeste personnaliste, Bernard Charbonneau et Jacques Ellul, 1935

Infanticide (2021-05-30)

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Large numbers of the Aboriginal children who were sent to residential schools never returned to their home communities. Some of these children ran away, while others died at the schools. The exact number of children who died at school may never be known, but the death rates for many schools, particularly during times of epidemic or disease, were very high.

Sometimes parents never found out what happened to their children. The students who did not return have come to be known as the Missing Children. Working with Survivors and Aboriginal organizations, the Missing Children Projects is documenting the deaths and the burial places of children who died while attending the schools.

To date the TRC has identified the names of, or information about, more than 4,100 children who died of disease or accident while attending a residential school.

MISSING CHILDREN PROJECT (cache)

L’histoire du Canada comporte des zones d’ombre assez horribles. De l’esclavage — voir aussi (cache) — à la stérilisation, la colonisation s’est faite avec une brutalité dont je ne découvre que depuis récemment une partie de son histoire, celle que l’on ne retrouvera probablement pas dans les livres d’Histoire :

May 27, 2021, Kamloops – It is with a heavy heart that Tk’emlúps te Secwépemc Kukpi7 (Chief) Rosanne Casimir confirms an unthinkable loss that was spoken about but never documented by the Kamloops Indian Residential School. This past weekend, with the help of a ground penetrating radar specialist, the stark truth of the preliminary findings came to light — the confirmation of the remains of 215 children who were students of the Kamloops Indian Residential School.

OFFICE OF THE CHIEF (cache, PDF - 158 Ko), FOR IMMEDIATE RELEASE

Voir aussi :

Empreinte (2021-05-17)

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Quand on est cadre sup’ en France, on s’inquiète de plus en plus de son empreinte carbone et de moins en moins de son empreinte connard : exploiter son prochain et voter pour des experts en précarisation du travail, c’est ok. Tuer les bébés phoques, ça, par contre, c’est non. Et qu’importe si l’un induit nécessairement l’autre, dans ce qu’ils appellent “le monde tel qu’il est” et qui correspond, en réalité, au mode de production capitaliste. Mais son mode individuel de consommation devient une nouvelle modalité de distinction sociale dans notre beau pays : le bourgeois de centre-ville trouvera du bio, du local, du « une fringue achetée – un arbre planté » et pourra ainsi payer pour laver sa conscience et surtout juger celle des autres.

La livraison rapide, ou comment le capitalisme a fait de nous des bourreaux capricieux (cache)

Ça pique. Dans la foulée je lis :

Il semblerait aux catégories sociales privilégiées, qui ont détourné les dispositifs tels qu’Airbnb, qui permettait initialement aux classes moyennes d’augmenter leur pouvoir d’achat.

Le choix et les stratégies des groupes majoritaires permettent de conserver cet entre-soi nécessaire à la reproduction sociale. Mais il s’opère toujours au détriment des autres : à savoir les classes populaires et les personnes discriminées en fonction des critères liés à l’origine et à la précarité sociale notamment.

Les conséquences de « l’airbnbisation » des villes (cache)

Touriste (2021-05-04)

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Finalement, ces contenus deviennent les reflets revendiqués de pratiques touristiques où seule la trace numérique est suffisante pour justifier l’existence et l’expérience du séjour.

Le « TravelPorn », nouvel outil de distinction sociale sur les réseaux sociaux (cache)

Cet article aura achevé de me convaincre de faire ma prochaine balade en nature sans intention d’en partager un récit. Je vais quand même prendre de quoi enregistrer des images et des sons, une façon d’ouvrir ma perception à un environnement inconnu.

Au passage, je ne sais pas comment gérer une bibliothèque de fragments de vidéos sans avoir de projet associé pour l’instant. Il faut que je me renseigne là-dessus mais si vous avez des pratiques, je prends !

Remote (2021-04-20)

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I think it’s important to keep this in mind: that the primary reason for the move to remote has very little to do with culture or flexibility and everything to do with shifting the costs of real estate from companies to employees.[…]

Because if remote work gives us anything at all, it gives us the chance to root ourselves in a place that isn’t the workplace. […]

I promise you those CEOs are the ones looking at the balance sheet and doing a calculation in their head that says that even though remote work might save them millions on real estate, the transfer of power to their employees would be too great to make that a good deal.

Remote to who? A working letter (cache)

Il est tentant d’espérer des remises en question, des transferts de pouvoirs. Que la situation nouvelle soit le catalyseur de certaines luttes. Mais une fois que l’on a du pouvoir, il est bien difficile de le redistribuer. Et ce pouvoir donne suffisamment de temps pour anticiper les éventuelles pertes futures de contrôle. Un cercle vicié.

La seule possibilité que j’entrevois serait d’être prêt·es au moment où la crise se déclare car ce sont les seuls instants de vulnérabilité du pouvoir en place. Mais cela nécessite une dispersion d’énergie folle et sans certitude dans un monde complexe.

Revenons-en au sujet : prendre de la distance, oh oui, beaucoup de distance…

Alcool (2021-04-12)

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The winners in this equilibrium are people who, for one reason or another, can manage this situation well. They aren’t genetically predisposed to alcohol addiction; they are socially confident so don’t feel the need for Dutch courage or the need to show off by drinking too much; or, perhaps, they are successful or content in the different spheres of their life, so they don’t have pain that they want to numb. Some successful people are vulnerable too in a different way, being wined and dined if you’re an executive, or trying to climb a corporate ladder by getting drinks with whoever after work.

It seems wrong that a privileged (!) class of people who can manage alcohol effectively in their lives do not try harder to make sure that the under-privileged, vulnerable members of society don’t end up addicted to this awful drug.

Against alcohol (cache)

Voilà un angle intéressant. Cette dernière année m’aura montré que je n’ai pas de dépendance à l’alcool et que je ne bois que dans des relations sociales extra-familiales. De ce constat il n’y a qu’un pas avant de s’arrêter définitivement. Quitte à devoir se passer d’interactions sociales, autant renoncer aux béquilles devenues inutiles.

Ma motivation initiale était plus égoïste (?) que celle de l’auteur de l’article : j’aime boire du vin — principalement français — et mine de rien ça fait traverser l’océan à de lourdes et volumineuses bouteilles.

Entre l’écriture et la publication, je tombe sur ce fil Twitter (cache) dur à lire, à la fois pour l’identification passée et l’éventuel futur. Peut-être qu’en montrant un autre exemple je soigne autre chose…

Grand Nord (2021-03-05)

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Je lis ces jours-ci avec grand intérêt les aventures de David Larlet dans « le Grand Nord ». Bon, en réalité je ne sais pas s’il est vraiment dans le « Grand Nord » canadien lors de ses sorties pédestres, mais pour l’européen que je suis, dès qu’il y a trois montagnes, un lac, de la neige partout, et pas un troquet à l’horizon, c’est la représentation que j’en ai — bref.

log : vol. 11, num. 1, vendr. 5 mars 2021, réveil (cache)

Au risque d’être déceptif, la latitude de Montréal est comprise entre Bordeaux et Lyon (pour un référentiel français). Et lorsque je vais vers le Nord pour rejoindre des contrées à plus faible densité, ça doit faire du 100-150 km plus haut tout au plus.

En parlant de densité, autres chiffres intéressants : la densité du Canada est de 4 habitant·es au km2, sachant que la population se concentre dans les agglomérations (cache, source) du Sud, ça donne une densité encore plus faible dès qu’on en sort. À titre de comparaison, la moyenne de la France est à 107 hab./km2, celle du Japon à 332 hab./km2.

Bon et maintenant que le décor est planté, est-ce que j’ai envie d’aller dans le Grand Nord ? :-)

Il y aurait un avantage à potentiellement croiser moins de machines récréatives bruyantes (été comme hiver). Ça signifie également que les secours sont plus éloignés, la famille aussi… Sous un autre angle, cela me gêne pas mal de griller de l’essence de façon encore moins raisonnable pour mon petit plaisir. Peut-être que si un jour j’habite plus au Nord, cela me motivera pour explorer plus avant la forêt boréale, sans dépasser la limite où je commence à me faire chasser par les ours blancs. Pas vraiment envie de devoir me balader avec un fusil, je risquerais de croiser un chasseur.

Dépression (2021-03-02)

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Mais je ne suis pas à l’arrêt en ce moment : je me lève tous les matins, je travaille, j’agis, je ne suis pas effondré toute la journée. Les vagues déferlent les unes après les autres, et puis entre les vagues je surnage. Les apparences sont presque sauves. C’est pour ça que je ne peux pas me considérer vraiment comme dépressif. C’est pour ça que je me soupçonne parfois de n’être qu’un imposteur, un faux-dépressif, un simulateur, un enfant gâté qui fait son intéressant, et toutes ces sortes de choses. Je ferais mieux de me taire : tout ça c’est dans ma tête, juste dans ma tête.

L’asymptote du dépressif (cache)

J’ai lu ce texte au réveil, il y a quelques jours, et il ne cesse de tourner en fond dans un coin de mon cerveau. Pour ma part, la situation liée au Covid aura eu l’effet inverse de ce qui a pu se passer chez pas mal de personnes. J’ai pu me rendre compte que je n’étais pas fou, que ce que j’entrapercevais était possible et conduit à une chaîne de réactions relativement logiques.

C’est loin d’être enthousiasmant mais cela m’a bizarrement permis de me rassurer sur mon état de santé mentale. Et c’est déjà pas mal.

Elle dresse le tableau de la crise climatique et de la décimation du vivant pour poser cette question, celle d’un médecin : comment aider ces « personnes rationnelles et lucides dans un monde qui ne l’est pas » à ne pas rester tétanisées et honteuses de leurs pensées dépressives ? Comment contourner, par exemple, « l’hubris impuissante », cette tentation d’avoir l’idée géniale pour tout changer d’un coup, tentation qui, en se heurtant au mur de l’abstraction, vous renvoie direct au néant et à vos passions tristes ? Comment quitter la sidération et la prostration pour vivre et pour être capable d’agir collectivement, politiquement, face au désastre qui monte ?

L’écoanxiété nous détourne de l’action collective (cache)

Dystopie (2021-02-06)

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Dans une société en perte de repères, où le superflu a pris le pas sur le nécessaire, où l’on confond plaisirs et bonheur, où l’on commente plus qu’on n’agit, émerge le besoin d’un nouvel ordre imaginaire, d’un récit collectif qui nous aide à ne pas désespérer et à reprendre pied. Pas pour se raconter de belles histoires qui détournent des efforts à faire, mais pour fournir à la résistance une culture de résistance. Nous avons aujourd’hui besoin d’un saut culturel. Si la science a fait sa part d’alerte, l’art et la culture peuvent encore l’amplifier. Ils façonnent la société à la manière d’un soft power.

[…]

La fiction facilite un processus intérieur qui relève à la fois de la projection et de la distanciation, et ouvre à la variété des croisements de l’intime et de l’engagement. Or dans la bataille culturelle qui s’est enclenchée, il ne s’agit plus uniquement d’informer mais bien de percuter cette part sensible.

[…]

La création engagée se voit ainsi assigner la double mission de montrer le réel et de convoquer l’imaginaire, l’anticipation celle de tamiser le présent pour y débusquer les prémices du futur — « désincarcérer le futur » selon la magnifique expression du collectif Zanzibar.

Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, Corinne Morel Darleux

Je croise beaucoup de réflexions ces derniers jours sur le fait qu’il faille vacciner toute la planète pour se sortir de la pandémie à cause des mutations. J’ai longtemps hésité avant de parler d’une autre option, la science-fiction pouvant être un moyen de dépeindre un avenir — et ainsi de le rendre possible. Peut-être que j’ai besoin de l’exprimer pour pouvoir l’identifier comme étant une vision vers laquelle j’aspire à ne pas aller.

Il y a déjà une frontière plus ou moins nette Nord-Sud qui parcoure la planète, un mur par là, une mer par ici, des barbelés un peu partout. La pandémie pourrait être une excuse facile pour la rendre encore plus franche et dresser un rempart devant les exilés climatiques sous couvert de caution médico-scientifique. Des privilégié·es vacciné·es qui circulent (en Tesla) dans un hémisphère aseptisé pendant que dans l’autre ça mute, ça suffoque et ça continue d’extraire du lithium.

J’ai bien peur qu’il n’y ait plus beaucoup de freins à un tel scenario. En avril dernier, j’écrivais du confinement au cloisonnement et je n’imaginais pas alors qu’il puisse être décliné à grande échelle. Naïf étais-je, la mondialisation n’est qu’une question de temps.

Allez, et bon week-end 👋.

Adaptation (2021-01-20)

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With each of these framings – collapse, catastrophe, extinction – people describe different degrees of certainty. Different people speak of a scenario being possible, probable or inevitable. In my conversations with both professionals in sustainability or climate, and others not directly involved, I have found that people choose a scenario and a probability depending not on what the data and its analysis might suggest, but what they are choosing to live with as a story about this topic. That parallels findings in psychology that none of us are purely logic machines but relate information into stories about how things relate and why.

[…]

Resilience asks us “how do we keep what we really want to keep?” Relinquishment asks us “what do we need to let go of in order to not make matters worse?” Restoration asks us “what can we bring back to help us with the coming difficulties and tragedies?” Reconciliation asks “with what and whom can we make peace with as we face our mutual mortality?”

Deep Adaptation: A Map for Navigating Climate Tragedy (PDF, 436Ko) (cache), Jem Bendell

Résilience, Renonciation, Rétablissement et Réconciliation. Les quatre « R » de la décennie après les trois « R » : Réduire, Réutiliser et Recycler de la décennie précédente. Un cRan plus loin. Une autRe histoiRe tRagique que l’on se Raconte. Les « R »s d’une autoroute toute tracée vers notre déclin, « R »-ances d’une humanité de sup« R » héros sans cap… mais avec des masques.

Après cette lecture, j’avais bien besoin de :

Hope in this sense is not a prize or a gift, but something you earn through study, through resisting the ease of despair, and through digging tunnels, cutting windows, opening doors, or finding the people who do these things. They exist.

Who We Really Are... When Everything Goes Wrong (vidéo Youtube, 25 min)

Science-F(r)iction (2021-01-09)

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La ministre des Armées Florence Parly a profité du Forum innovation défense vendredi 4 décembre pour lancer officiellement la Red Team. Derrière ce nom anglais, dix auteurs de science-fiction qui ont été recrutés pour imaginer les futures crises géopolitiques et ruptures technologiques impliquant les militaires.

[…]

D’après les scénarios, […] l’idée est d’anticiper des situations permettant à la France de conserver une autonomie stratégique et opérationnelle aux horizons 2030 et 2060. Ascenseur spatial, nation pirate ou encore réchauffement climatique se mêlent dans les textes

Qui sont les dix auteurs de SF de la « Red Team » du ministère des Armées ? (cache)

Comment ne pas penser à cette intervention d’Alain Damasio dans un moment pareil. Se faire accaparer l’espace de l’imaginaire par la ministre des Armées, les survivalistes « durs » n’attendaient que ça…

Quel récit commun se raconter ? Est-ce que la pandémie en est-un ? Et si oui, quelles histoires avons-nous à écrire à ce sujet qui ne soient pas individualistes ? Comment souhaiterions-nous vivre la prochaine ? Si nous avons vécu le scénario du pire, quel serait celui du meilleur ?

Et pendant ce temps-là, des robots guerriers font des pirouettes…

Je crains alors ainsi que le clic du pétitionnaire, l’indignation partagée sur les réseaux sociaux, et même le panier acheté à l’Amap, pour être louables et sincères, s’ils ne sont pas reliés et vertébrés par un projet, ne fassent partie d’un monde où l’avenir de l’écologie oscille encore entre capitalisme vert, restrictions individuelles et survivalisme. Où l’oligarchie stocke et s’organise pendant que les actes isolés peinent à faire masse.

Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, Corinne Morel Darleux

Clown d’État (2021-01-06)

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I, for one, believe Facebook charted a course around this election primarily with Facebook’s continuing addictiveness in mind. But I know that whatever the reasons, they were ultimately determined by one person. That’s quite a thing.

Facebook’s Unknowable Megascale (cache)

Les voisins américains sont toujours aussi surprenants. Aujourd’hui, ils s’étaient donné rendez-vous au Capitole pour une petite party à base de drapeaux des États confédérés d’Amérique et de suprématie blanche. On peut difficilement faire plus équivoque pour une sortie de mandat.

Le rôle des GAFAM+ dans tout ça est documenté (cache) mais c’est toujours grinçant d’en faire les frais. Je regardais hier une vidéo du gouvernement français sur la vaccination et je me retrouve avec des suggestions pleines de Raoult, de conspirationisme et d’antivax. À part des captures d’écran de peu de valeur, je n’ai aucun moyen de demander des comptes à ces plateformes (Google Youtube en l’occurence). Le fait que le gouvernement soit obligé de déposer des vidéos là-bas est une autre histoire.

En mettant bout à bout ces deux faits récents, imaginez si les personnes à la tête des GAFAM+ étaient politisées.

Mais comment pourraient-elles ne pas l’être ?

Dans un mouvement pendulaire, je me demande s’il ne faudrait pas (ré)investir ces réseaux. Les abandonner n’a fait que laisser plus de place à la haine. Les fenêtres ouvertes vers l’extérieur se sont peut-être tellement réduites qu’il ne reste plus qu’une vaste chambre d’écho…

Dans un ermitage, on se contente d’être aux loges de la forêt. Les fenêtres servent à accueillir la nature en soi, non à s’en protéger. On la contemple, on y prélève ce qu’il faut, mais on ne se nourrit pas de l’ambition de la soumettre. La cabane permet une posture, mais ne donne pas un statut. On joue à l’ermite, on ne peut se prétendre pionnier.

Dans les forêts de Sibérie, Sylvain Tesson