Jour 1

Le

Arrivée en fin de matinée. La voiture affiche -12°C et je sais que je ne vais probablement pas avoir plus ces 30 prochaines heures dans la forêt. Depuis que j’ai appris la connaissance de la Grande Boucle de la forêt de Ouareau, j’ai eu envie de la faire, à mon rythme, avec une nuit à l’autre bout du parc. Ma pulka est énorme, ils annoncent une nuit fraîche et avec du vent. Je me lance dans la première descente alors que la neige est dure comme de la roche. J’apprends à mes dépens que les écailles des skis ne sont pas adaptées lorsque je repars en arrière à la première montée. Première chute, ça commence bien.

Avec les demi-peaux, ça passe déjà mieux mais ça demande de beaucoup forcer sur les bras. Les quelques personnes que je croise en skis de fond n’en mènent pas large non plus, les conditions sont atroces quel que soit l’équipement on dirait. Certains choisissent de tirer 40 kg en plus pour le fun. Après quelques heures, j’arrive enfin au lac tant espéré, le soleil me gratifie de ses derniers rayons pour monter le camp et préparer de quoi me réchauffer pour la soirée.

La pulka devant le lac bœuf.
La joie d’arriver au lieu de campement avec mes deux chevilles.

Il fait déjà -16°C et j’ai choisi de prendre une tente cette fois-ci par crainte du vent annoncé mais il n’y a pas de soucis à se faire pour l’instant. C’est même très agréable s’il n’y avait pas le ronron des motoneiges dans le lointain qui vient casser un peu l’ambiance. Le son porte très loin en hiver.

Je suis pas mal déshydraté mais j’essaye de gérer stratégiquement cela, je sais qu’il va falloir passer le plus longtemps possible dans le duvet. Les courbatures attendront. Je passe une bonne soirée au coin du feu car il y a finalement très peu de vent et la voûte céleste est superbe par ces températures. J’aurais bien dormi à la belle étoile.

Une tente ouverte avec un duvet à l’intérieur.
Chambre avec vue.

Je suis bien content d’avoir pris mon plus gros duvet car j’apprends que le thermomètre de ma montre s’arrête de fonctionner à partir de -20°C. Et il n’est que 7 h du soir. Le passage du foyer au duvet est toujours un moment assez critique. Je découvre que les chaufferettes permettent de récupérer des pieds gelés plus rapidement (j’avais fait l’erreur de ne prendre que des bouteilles isotherme). Je prends soin de donner une forme enfilable à mes chaussures avec la bonne position des lacets qui vont geler aussi.

Je m’endors en écoutant le silence, seulement brisé par les arbres qui craquent de froid. L’hiver tire ses dernières balles et certains resteront couchés demain.

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