? Utopie et Dystopie

La question c’est de savoir ce qui change dans un monde de 2 milliards de personnes connectées, lorsque la moitié d’entre elles sont inscrites sur un site qui décide seul de ce qui est ou non conforme à « sa » morale. La question est de savoir ce que devient la culture quand 2 marchands à la lettre A de l’annuaire décident seuls des restrictions d’usage que nous pourrons faire de biens culturels pourtant dûment acquittés. La question est de savoir ce que devient l’imaginaire d’un collectif de 2 milliards d’individus connectés lorsque qu’un seul acteur est en capacité de formuler des réponses à des questions qui ne sont pas posées.

La question est celle de savoir si l’utopie du web peut raisonnablement basculer vers une dystopie. La question est de savoir si cela est possible. Se poser cette question pourrait très largement suffire à permettre d’y répondre par la négative. La question est aujourd’hui se savoir qui sont ceux qui se posent cette question. La question est de savoir s’ils sont suffisamment audibles.

[…]

Parce que la promesse originelle du web est autre chose. C’est la promesse du « tous co-propriétaires ». Que nous puissions tous devenir propriétaires de notre espace — d’hébergement —, que nous parlions tous le même langage — HTML — et que si nous en ressentions le besoin, nous puissions tous, toujours, nous en servir pour y porter notre voix, comme nous seuls entendons pouvoir le faire. Un Homme. Une Page. Une adresse.

Je me souviens que c’était cela, la promesse originale du web.

Le web : promesse tenue ? par Olivier Ertzscheid

La ligne est fine entre l’utopie et la dystopie, elle consiste à protéger son potager en cultivant ses propres semences numériques (URLs), à ne pas céder au confort de semences numériquement hébergées qui n’ont pas la possibilité de repousser la saison prochaine (Web X.0) et qui vous ferons perdre la récolte (données) en cas de modification des Terms of services ou de fermeture. Chaque tweet/like est une graine stérile que vous offrez aux Monsantos du Web.

Et si vous offriez un nom de domaine pour Noël aux personnes de votre entourage ?

[edit] : voir les réactions chez Karl et Stéphane.

Discussion suite à l’article :

Et si vous offriez un nom de domaine pour Noël aux personnes de votre entourage ?

En fait le nom de domaine est une bonne étape de l’indépendance mais qui ne donne que peu de choses sans l’infrastructure autour.

La première chose est peut-être de fournir une adresse email et un service de mail et là cela devient un peu plus complexe.

En fait, ce qu’il manque, c’est justement un manuel pour les geeks pour offrir ce service à sa famille et ses amis sans trop de contraintes. :)

Et bien sûr, il manque toutes les autres couches. :) messagerie instantanée, service de gestion de remote backup.

Karl Dubost, le 2012-12-25 à 15:05

En fait le nom de domaine est une bonne étape de l’indépendance mais qui ne donne que peu de choses sans l’infrastructure autour.

Je viens de lire dans une papillote :

Pour l’amour d’une rose, le jardinier devient l’esclave de mille épines. — Proverbe turc

;-)

En fait, ce qu’il manque, c’est justement un manuel pour les geeks pour offrir ce service à sa famille et ses amis sans trop de contraintes. :)

Peut-être que la solution réside dans les packs offerts par les hébergeurs qui permettent de cumuler aisément nom de domaine + mail sans pour autant lier fortement les 2. Ça me semble être un compromis intéressant sur le curseur de la liberté (de la personne et du geek qui est derrière). Autre option souvent possible au niveau familial, donner un espace web + mail avec son propre domaine, c’est quelque chose que je fais doucement avec larlet.fr sans avoir trop de contraintes associées.

David Larlet, le 2012-12-25 à 18:58

Peut-être que la solution réside dans les packs offerts par les hébergeurs qui permettent de cumuler aisément nom de domaine + mail sans pour autant lier fortement les 2. Ça me semble être un compromis intéressant sur le curseur de la liberté (de la personne et du geek qui est derrière). Autre option souvent possible au niveau familial, donner un espace web + mail avec son propre domaine, c’est quelque chose que je fais doucement avec larlet.fr sans avoir trop de contraintes associées.

Est-ce que les offres de société comme Gandi ne conviennent pas déjà un peu ?

Mais si comme je le pense, l’idée est d’être vraiment indépendant et décentralisé, je me demande si des solution décentralisé existe déjà. Ce qui me démange c’est une box type RasberryPi qui s’occupe de tout à la maison...

En attendant, j’utilise la vieille adresse mail de chez free, ouverte il y a bien longtemps, et je dépend de leur service imap...

Yannick François, le 2012-12-25 à 20:26