Publications relatives au tag #sociologie


Les plus récentes en premier, les 3 premières sont dépliées et ensuite c’est à la demande, bonne exploration !

SudWeb (2023-05-06)

12 mars 2013 :

Je vais pas mal intervenir ces prochains mois, peut-être l’occasion de se rencontrer et d’échanger

Conférences et diversité

13 mars 2013 :

Je pense maintenant qu’il est plus important d’avoir une ligne éditoriale cohérente et surprenante. C’est un exercice très difficile de savoir répondre aux attentes d’un public tout en le bousculant (un peu). Qu’il ne reparte peut-être pas pleinement satisfait mais avec des questions restées sans réponses. Des pistes à creuser. Des mondes à explorer. […]

La question revient finalement à positionner pour les organisateurs le curseur de la curiosité. Doit-elle venir des participants ou être imposée par les organisateurs et les orateurs ? Vaste débat.

Conférences et éditorialisation

19 mai 2013 :

Une question ouverte en guise de conclusion sans avoir vraiment de proposition technique concrète pour continuer le débat. Après réflexion (et de nombreuses discussions), je ne pense pas qu’il soit pertinent de continuer en ligne par contre je serais ravi que les discussions continuent ici ou ailleurs en espérant avoir semé quelques graines qui pourront germer de proche en proche.

Une quête de sens

30 mai 2015 :

J’ai peur de mes propres contradictions au sujet de la consanguinité.

Je suis content d’avoir pu voir autant d’orateurs qui n’ont pas l’habitude de s’exprimer en public. Ça change des rockstars qui en sont à la quinzième représentation de leur tournée de conférences.

Je suis SudWeb

5 février 2016 :

Il y a beaucoup de choses à explorer pour changer la relation organisateur/conférencier/spectateur et la proposition est toujours la même : tous participants pour fluidifier les échanges et encourager l’intelligence collective. Passer du être ensemble au faire ensemble.

On n’achète plus un billet mais on devient membre d’une association qui porte le projet auquel on peut participer financièrement et/ou par un travail avec une gouvernance démocratique. La conférence n’est plus un évènement ponctuel mais un bien commun qui vit tout au long de l’année, que l’on s’approprie et que l’on fait évoluer ensemble.

Co-organisation de conférences

28 mai 2016 :

Les éditions de cette conférence se suivent mais ne se ressemblent pas si ce n’est dans leur recherche de singularité. Chaque intervention donne envie d’aller interagir avec l’orateur pour échanger plus que d’ouvrir son laptop. Derrière ces sujets non-techniques se cachent des réflexions plus profondes qui n’interrogent plus le comment mais le pourquoi et de plus en plus le pourquoi pas ?

SudWeb 2016

29 août 2017 :

Avoir plusieurs années d’expérience donne d’autant plus de légitimité pour expérimenter et d’assurance pour se relever en cas d’échec (encore faudrait-il définir cette éventualité). Un événement récurrent donne la chance de pouvoir considérer chaque itération comme une page blanche, les « acquis » ne se font pas sur les formats mais sur le réseau (ou micro-culture) qui se recrée à chaque fois. Renforcer des liens pour le sentiment d’appartenance d’un côté, en relâcher d’autres pour être inclusif par ailleurs. Une communauté vieillissante aspirera toujours à plus de sécurité et de confort. Et est-ce une raison valable pour les lui accorder ? :-)

Besoin et expérience

12 janvier 2018 :

Est-ce qu’il y a des évènements où un incident a été à l’origine d’un dépôt de plainte de la part de l’organisation ? Et si oui quelles en ont été les suites ? Une jurisprudence serait la bienvenue.

PS : ne croyez pas que je tape toujours sur SudWeb, ce n’est qu’un exemple (plutôt bon en l’occurence) et c’est surtout le seul événement pour lequel j’ai encore un intérêt car ils sont plein de vitalité et ça fait plaisir :-).

Code d’(in)conduite

26 janvier 2021 :

Il y a peu, j’écrivais que je donnais des conférences "avant de prendre conscience qu’il était important de laisser la place à d’autres moins privilégié·e·s/plus diversifié·e·s". Et indirectement, cela m’a permis de prendre du recul et eu aussi pour conséquence de ne plus me motiver du tout à aller dans les conférences « classiques ». […]

Je suis tiraillé entre co-créer de nouvelles choses ou faire acte de présence et de promotion des endroits qui comptent pour d’autres et leurs offrent un espace de visibilité non négligeable

Conférences

5 octobre 2021 :

Quel que soit le format, j’ai fini par remarquer (il m’a fallu une dizaine d’années tout de même…) que ces évènements favorisent l’entre-soi et donnent une ascendance aux organisateur·ices et participant·es actif·ves. Ce statut est malsain car il permet des comportements déplacés de la part des personnes ayant davantage de pouvoir, d’autant plus lorsqu’une foule est réunie.

Conférences 2

J’avais besoin de cet historique incomplet pour me pointer mes propres incohérences et suivre l’évolution de ma pensée au cours des années. De l’avantage d’avoir une mémoire externalisée.

SudWeb a une place toute particulière dans mon cœur, j’ai participé à sa création, j’y suis intervenu dans ce que je considère être l’apogée de ce que je pouvais faire dans un groupe, je m’y suis fait des ami·es (coucou Amanda 🇨🇦), j’y ai vu des personnes grandir, mûrir, se remettre en question et j’allais boucler la boucle en motivant une personne à participer.

Lorsque j’ai appris que le sujet de Fanny avait été retenu, j’étais vraiment très content qu’un espace de parole et d’interactions lui soit proposé. Lorsque le programme complet (qui n’est plus en ligne) est sorti, je me suis posé beaucoup de questions. Je ressentais un certain malaise (cache) à ce que des personnes sur-représentées dans ces évènements le soient encore une fois. Je me suis vraiment demandé ce qui avait pu motiver ces choix et je crois que j’aurais aimé une communication plus claire à ce sujet pour essayer de comprendre plutôt que d’être dans l’interprétation.

L’évènement a depuis été annulé car pas assez de personnes étaient motivées par cette rencontre. Difficile d’en tirer des conclusions à chaud. Difficile de savoir au bout de combien de personnes est-ce que ça devenait rentable (financièrement ?). Facile de faire des liens de cause à effet erronés en écoutant uniquement ma micro-bulle. Facile d’imaginer que ça n’ait pas été facile pour les personnes bénévoles qui se sont motivées pour l’organisation cette année.

On peut lire actuellement sur la page 2023 de l’évènement (cache) :

Ne vous arrêtez pas, ne vous arrêtez jamais.

Ça me questionne beaucoup aussi : c’est correct de s’asseoir faire une pause pour ne pas se brûler, d’accepter la déception de ce qui vient de se produire, de prendre le temps d’aller demander pourquoi est-ce que ça ne s’est pas passé, de libérer ses émotions maladroitement.

C’est ce que je suis en train d’essayer de faire à mon échelle.

AÏe (2023-05-05)

Honestly, at this point using ChatGPT in the way that I do feels like a massively unfair competitive advantage. I’m not worried about AI taking people’s jobs: I’m worried about the impact of AI-enhanced developers like myself.

It genuinely feels unethical for me not to help other people learn to use these tools as effectively as possible. I want everyone to be able to do what I can do with them, as safely and responsibly as possible.

I think the message we should be emphasizing is this:

These are incredibly powerful tools. They are far harder to use effectively than they first appear. Invest the effort, but approach with caution: we accidentally invented computers that can lie to us and we can’t figure out how to make them stop.

We need to tell people ChatGPT will lie to them, not debate linguistics (cache)

Je ne voulais pas trop réagir à chaud sur ce sujet. Aussi, je n’ai pas encore testé tout cela pour de vrai donc tout ce qui suit ne sont que les ruminations d’un vieux mi-Cassandre, mi-raison.

Quand je regarde les expériences de Simon Willison, je compare de plus en plus ces aides pour dévelopeur·euses à un StackOverflow amélioré. Peut-être que ça ne fait qu’accroitre les inégalités entre les personnes expérimentées et celles qui ne le sont pas. À moins que ça ne puisse être qu’une réflexion de personne expérimentée. Difficile de me prononcer mais je doute que cet outil permette de réduire ce fossé.

Bien sûr, ça donne tout de suite envie de faire (cache) des trucs (cache) plutôt fun (cache) avec. Pour ma part, ça me démotive de publier des choses qui vont venir alimenter la machine. Dans une telle proportion d’analyse, chaque réaction à un article ne fait qu’enrichir sa compréhension, chaque texte alternatif à une image ne fait qu’entraîner un générateur, chaque ligne de code sur une forge publique permet d’améliorer un algorithme potentiellement destructeur, chaque étiquette attribuée contribue à confirmer un biais. Les producteurs ont le pouvoir d’orienter un algorithme qui se nourrit de ces productions, d’une certaine manière les vainqueurs racontent déjà l’histoire qu’écrira la génération suivante. Tout change… sans vraiment changer.

Peut-être que, comme pour les échecs, cette aide contribuera à faire monter le niveau général et permettra de s’entraîner contre/avec la machine. Regardant beaucoup de parties commentées en direct, la jauge mise à jour en temps réel nous donne peut-être un aperçu des évaluations futures ou même des recrutements. J’imagine que ça pourrait devenir très pertinent pour générer des tests unitaires, voire de sécurité, sur un code produit.

En creux, il est un peu fou de constater que tout ce qui est publiquement et gratuitement accessible est en train d’être exploité pour le profit de quelques uns sans aucun respect des souhaits des auteur·ices sur ces contenus. Une forme de colonisation dont je prends conscience probablement car je suis — pour une fois — du mauvais côté de la frontière, aussi numérique soit-elle.

👴 Based on our findings, if Copilot is used by expert developers in software projects, it can become an asset since its suggestions could be comparable to humans’ contributions in terms of quality. However, Copilot can become a liability if it is used by novice developers who may fail to filter its buggy or non-optimal solutions due to a lack of expertise.

GitHub Copilot AI pair programmer: Asset or Liability? (cache)

✍️ Personal notes (for meetings, books, and coding) seems the most promising but I don’t think AI can do this for me either. When I take notes, I’m only interested in writing out the stuff that matters to me. Every book I read has a hundred summaries on the internet, each more detailed and comprehensive than mine, but I still take book notes because I want to remember what impacted me. Even if an AI knew what those things were, delegating that work would defeat the purpose.

AIs can write for us but will we actually want them to? (cache)

😔 It’s astonishing to me how little people have learned about trusting centralized entities with huge amounts of power in their lives. LLMs are a fundamentally centralized phenomenon — they take a huge amount of human and computer time to make, and are thus only accessible to enormous institutions. I don’t understand if people are simply blind to these power relations, or if they don’t care.

Scattered ChatGPT thoughts (cache)

🤔 Where does this all land? I’m moderately optimistic about AI.

But I think the thing that excites a lot of people about it is the reorganization, the shift, the reward for opportunism. Navigating that change in market opportunity and being there is its own reward to a lot of people. And it should be: this is the essence of progress in an industrialized society. The relationships, the strategy, matters much more to many people than craft or art: what goes into the production of a thing is just a variable to be minimized.

How people feel about AI has a lot to do with how they think society should be structured, what makes work valuable, and what they truly enjoy doing.

The one about AI (cache)

💦 Large Language Models are something lesser. They are water running down pathways etched into the ground over centuries by the rivers of human culture. Their originality comes entirely from random combinations of historical thought. They do not know the ‘meaning’ of anything—they only know the records humans find meaningful enough to store.[19] Their unreliability comes from their unpredictable behaviour in novel circumstances. When there is no riverbed to follow, they drown the surrounding landscape.

Artificial General Intelligence and the bird brains of Silicon Valley (cache)

🧊 Depending on the energy source used for training and its carbon intensity, training a 2022-era LLM emits at least 25 metric tons of carbon equivalents if you use renewable energy, as we did for the BLOOM model. If you use carbon-intensive energy sources like coal and natural gas, which was the case for GPT-3, this number quickly goes up to 500 metric tons of carbon emissions, roughly equivalent to over a million miles driven by an average gasoline-powered car.

And this calculation doesn’t consider the manufacturing of the hardware used for training the models, nor the emissions incurred when LLMs are deployed in the real world.

The mounting human and environmental costs of generative AI (cache)

🪵 Enseignez le code sans ordinateur

CODE EN BOIS est un système innovant et écologique qui permet d’initier à la programmation en manipulant des briques d’instructions en bois. La seule question qu’on se pose, c’est « pourquoi ça n’existait pas avant ? »

CODE EN BOIS

🌌 J’ai ressenti l’impulsion après qu’une amie a demandé à la cantonade “ma fille voudrait aller voir les aurores boréales, mais ma famille ne prend plus l’avion, vous pensez que c’est possible en train ?”. Ça doit être possible, je me suis dit, mais compliqué à organiser. Et puis j’ai regardé les cartes, les zones de visibilité des aurores, les meilleures périodes de l’année pour les voir, la météo scandinave, les prédictions d’activité solaire… en fait, c’est bien plus accessible que je ne le pensais. Et si j’y allais ?

Aller voir les aurores boréales en train (cache)

Jour 3 (2023-02-12)

Réveil vers 6 h après une nuit qui a débuté venteuse mais qui a ensuite été très reposante, les muscles tirent mais c’est normal. Je sors de mon duvet sans même avoir à trop m’habiller, il doit faire -4 °C.

C’est chouette car maintenant il y a une autre synergie dans le groupe qui permet d’échanger sur des techniques, du matériel, des astuces. On a un cameraman qui s’occupe de faire des petites vidéos explicatives aussi. On plaisante sur le fait qu’il ne fallait pas s’inscrire sur un coup de tête mais que toutes les inscriptions sont parties en 24 h. Les départs se font au compte-goutte, sans pression, au gré des personnes.

Un groupe de personnes qui partent du campement en traineau sur un lac gelé.
Avec la gang de tête.

À moins de 50 mètres du campement, on croise les traces de deux canidés qui sont passés sur le réservoir dans la nuit. L’un des accompagnateurs nous indique que la visibilité des griffes pourrait signifier des loups plus que des coyotes.

De belles traces de canidés dans la neige sur la glace du lac.
Pas si seul·es au monde :-)

Il y a 5 kilomètres avant d’arriver à l’innovation de l’année : un apéro ensemble avant la toute dernière section pour rejoindre l’accueil. C’est une bonne idée car ça permet de s’échanger des photos via AirDrop, des anecdotes, de faire des plans ensemble, etc. Les conditions permettent de prendre le temps sans être agglutiné·es autour du foyer.

On évoque notamment la possibilité de faire une édition avec enfants conditionnée par la météo (et l’expérience).

Anecdote : il y a eu des bières gratuites tout au long du parcours, avec et sans alcool, car le directeur de Boréale était avec nous.

File des arrivées progressives sur le site.
Pour donner une idée du cheminement.

Difficile pour moi d’exprimer un ressenti à chaud de l’expédition, je m’y risque quand même :

Et l’année prochaine ? Pas facile de me prononcer pour l’instant, ça m’a permis d’envisager d’autres expéditions par contre.

Jour 2 (2023-02-11)

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Finalement, réveil à 6 h au bruit des casseroles des voisin·es. C’est pas plus mal car ça me permet d’admirer la pureté du ciel étoilé par -15 °C, et puis ça me laisse le temps de me faire un gruau bien chaud avant de tout plier. Je ne suis pas encore à 100% mais c’est déjà beaucoup mieux que la veille. La bactérie ou le virus concerné doit se dire que je ne suis pas un hôte rentable.

Le ciel à 7h du matin sur le réservoir du Poisson Blanc.
Les couleurs sont magnifiques et je regrette déjà de ne pas avoir pris un appareil photo.

On monte dans le bus scolaire avec un peu de retard et c’est parti pour 1 heure de transport afin de rejoindre l’autre côté du réservoir, j’ai bien fait de me mettre à l’avant car ça tourne et c’est bien gelé. On se retrouve rapidement sur la glace avec nos traîneaux pour la photo de départ et hop c’est parti.

Je me retrouve dans le groupe de tête qui va à un rythme un peu fou. Je ne sais pas trop pourquoi je m’impose ça, c’est un bon moyen de voir si j’ai de la fièvre ! Avec une telle taille de groupe, j’ai surtout l’appréhension de retarder tout le monde avec un souci plus ou moins technique, je me dis qu’avec un peu d’avance ça me permettra de pallier une éventuelle défaillance. On a tou·tes nos insécurités…

Des personnes sur le lac gelé qui tirent chacune un traineau
Le vent a bien soufflé cette nuit, on alterne glace et neige.

Niveau équipement, il y a un peu de tout, ça va des skis de fond aux skis de randonnée avec peaux en passant par les skis-raquettes. Je suis content de mes écailles vu les conditions mais ça me fait préférer la neige, aussi je me décale vers la berge en solo, la visibilité est bonne et je ne le vois pas comme un problème de sécurité. Les températures se réchauffent et tout le monde craint que l’étendue d’eau gelée ne se transforme en un lac de sloche

Une longue trainée de personnes tirant des traineaux sur le lac
Un peu à l’écart de la foule, on ne se refait pas.

Malgré le chargement, je me surprends à pouvoir glisser de temps en temps lorsque le revêtement est bon. C’est agréable et je suis déjà en t-shirt car il doit faire autour de zéro, ressenti 12 000 °C, la réverbération est violente. J’attends stupidement la pause de midi pour mettre une protection sur ma peau. Et pour m’alimenter. Et pour bien m’hydrater. N’importe quoi.

En arrivant dans la crique dédiée au repas, c’est ambiance station de ski avec un fond de Bob Marley et le long serpent des arrivées qui se replie pour digérer. Je pense que c’est un soulagement partagé d’être dans des conditions idéales et de pouvoir profiter de cette belle journée. Les organisateurs n’ont jamais connu ça. On a avalé les sept premiers kilomètres en moins de deux heures…

Pour la seconde partie de la journée, je prends un rythme moins soutenu car je ne veux pas arriver trempé au campement et la température monte encore. J’en profite pour observer les différentes tactiques de chacun·e pour limiter le frottement/bruit, passer sur les plaques de glace, etc. Ces sept derniers kilomètres se font sur la digestion.

Des personnes devant moi avec des traineaux, on voit mon ombre.
Pour ma part, c’est neige fraîche, quitte à forcer un peu plus je préfère soigner mon silence relatif.

Le campement est dans une crique qui laisse suffisamment d’espace pour ne pas être trop les un·es sur les autres. Je fais l’erreur de choisir stratégiquement un emplacement qui pourrait être au soleil le matin au détriment de la protection au vent. Ça va s’avérer assez critique plus tard car on va se prendre de bonnes bourrasques qui me feront craindre l’envol de mon tipi. J’enneige les bords avant de me coucher pour éviter la prise au vent par en-dessous, tant pis si ça condense cette nuit, c’est la dernière dehors.

Le soleil se couche derrière des blocs de glace.
Je vous épargne les différents dégradés de rose qui ont suivi !

Le coucher de soleil est magnifique et je tente même un peu d’astrophotographie à l’iPhone, soyons fous. Un ragoût de bœuf était proposé pour les personnes qui ne voulaient pas être en autonomie complète. Je tente le coup et c’était bon mais je crois que je ne mange plus assez de viande pour supporter des portions d’expédition vu mon état de fatigue. Mes nouilles traditionnelles seraient probablement mieux passées. La soirée se passe plutôt bien et les températures restent agréables.

Une tente rouge et Orion au-dessus.
C’est bruité et tout mais j’étais content que l’on distingue au moins Orion.

La seule frustration partagée de la journée c’est de ne pas pouvoir tester l’équipement chaud acheté pour l’occasion ! Mais bon on ne va pas chialer la bouche pleine non plus hein…

Jour 1 (2023-02-10)

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Ma propre inadaptation physiologique au froid a aussi son origine dans la sélection naturelle. Je ne suis pas à ma place dans ce mandala glacial car mes ancêtres ont échappé à la sélection naturelle par la résistance au froid. L’homme descend de grands singes ayant vécu pendant des dizaines de millions d’années en Afrique tropicale. Conserver sa fraîcheur était bien plus nécessaire et ardu que de conserver sa chaleur, et nous avons donc peu de défenses corporelles contre le froid. Lorsque nos ancêtres ont quitté l’Afrique pour gagner l’Europe du Nord, ils ont emporté avec eux du feu et des vêtements, transportant ainsi les tropiques dans les régions tempérées et polaires. Cette ingéniosité leur a épargné bien des souffrances et des pertes, résultats incontestablement bénéfiques. Mais le confort est une dérobade face à la sélection naturelle. Notre aptitude à faire du feu et à nous vêtir nous condamne définitivement à ne pas être à notre place dans le monde hivernal.

Un an dans la vie d’une forêt, David G. Haskell

Je me réveille avec pas mal de symptômes, je me sens malade depuis la veille et ça ne s’arrange pas… je suis dégoûté. Tout seul, j’aurais reporté mais là c’est plus compliqué, j’accompagne l’enfant à l’école et je mets un bon moment à me décider à décoller pour 3 heures de route après un bon cocktail de vitamines. Je me dis que si ça se dégrade vraiment dans l’après-midi/nuit je pourrai toujours rester au chalet d’accueil la nuit et rentrer.

J’arrive le premier, il est demandé aux participant·es de passer la première nuit sur le parking pour vérifier le matériel et les compétences, ce que je trouve justifié vu le contexte. Je monte tranquillement la tente, les conditions de voyage ont été difficiles et je n’ai qu’une hâte : la sieste !

Un parking avec un bon 70 cm de neige vierge dessus.
C’est bien la première fois que je vais camper sur un parking !

Les températures sont plutôt clémentes, les personnes arrivent au compte-goutte et je fais une étude sociologique autour du montage de tente. Il y a vraiment tous les âges, toutes les expériences, une diversité d’équipement. Et j’avais été assez mauvaise langue, il y a une parité apparente. C’est une chose qui m’avait déjà étonné lors d’un précédent stage de survie douce. Vive le Québec <3.

La réunion d’accueil à 19 h se fait sous une neige bien dense autour du foyer, c’est très jovial. Je suis content d’avoir finalement opté pour le tipi qui est efficace pour ne pas accumuler trop de poids avec la neige et qui reste ventilé pour ne pas garder la condensation et finir trempé.

Les organisateurs nous annoncent des conditions très clémentes, presque trop mais la glace est solide grâce au vortex polaire de la semaine passée. Départ prévu à 7 h 30 demain matin, il faut que le traîneau soit près à embarquer à ce moment là. Je mets le réveil à 6 h 30 et je ne fais pas long feu car je me suis encore bien diminué. Je m’endors grâce au bruit (littéralement !) blanc de la neige qui crépite sur la toile. Les réveils nocturnes permettent de faire tomber la neige des parois, la gorge gratte. J’utilise pour la première fois mon duvet -30 °C et je crève de chaud, j’apprends à utiliser ses ouvertures latérales. Je l’ai acheté en panique il y a deux semaine, après la réunion d’information qui nous racontait une nuit à -38 °C il y a 3 ans…

Ombres (2023-02-01)

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I’m not a film buff, so I write this from a layman’s perspective. But every time I watch something made before 2000, it looks so beautiful to me—not otherworldly or majestic, but beautiful in the way the world around me is beautiful. And I don’t think I’m just being nostalgic. […]

Most usefully, their hollowness offers, by way of counter-example, a key to what does feel meaningful: texture, substance, imperfection, slowing down, taking the scenic route, natural light, places you can touch, making more considered creative choices, making less.

#132: The contagious visual blandness of Netflix (cache)

C’est une chose que j’ai remarqué aussi et l’essai de Robin Rendle à ce sujet In Praise of Shadows (cache) m’avait particulièrement touché cet été.

Les iPhones, au fil des versions, font de « magnifiques » photographies par exemple mais ce qui est capté de la scène est faible comparé à ce qui est fait en post-acquisition pour qu’elles semblent magnifiquement nettes et contrastées etc. Et ce n’est qu’un début, l’apprentissage et des algorithmes encore plus avancés permettront de rendre chaque photo plus… parfaite dans la négation de son authenticité.

Ma bibliothèque dans macOS Photos (iPhone) ressemble à un magazine, à une façon que d’autres ont choisi pour représenter le monde. Celle qui est dans RAW Power (DSLR) est plus modeste mais correspond davantage aux façons dont j’ai envie d’observer et de partager le monde.

À force de regarder des séries à l’image parfaite, on se met peut-être à fuir la réalité d’un monde qui nous semble hideux dans ses imperfections et ses zones d’ombres.

J’imagine que c’est une réflexion de vieux et que les personnes faisant de l’argentique avaient les mêmes arguments il y a quelques années. J’assume (presque).


😔 We found that GitHub, GitLab, SourceForge, and Bitbucket were collectively linked to 160 times in 2007 and 76,746 times in 2021. In 2021, one out of five publications in the arXiv corpus included a URI to GitHub. The complexity of GHPs like GitHub is not amenable to conventional Web archiving techniques. Therefore, the growing use of GHPs in scholarly publications points to an urgent and growing need for dedicated efforts to archive their holdings in order to preserve research code and its scholarly ephemera.

The Rise of GitHub in Scholarly Publications (cache)