GAFAM+
(Savoir) vivre dans un panoptique numérique.
Le plus triste est peut-être d’avoir réussi à compiler tous ces liens sur les GAFAM+ en moins d’un mois.
Evil #
The tech industry doesn’t intoxicate us like it did just a few years ago. Keeping up with its problems—and its fixes, and its fixes that cause new problems—is dizzying. Separating out the meaningful threats from the noise is hard. Is Facebook really the danger to democracy it looks like? Is Uber really worse than the system it replaced? Isn’t Amazon’s same-day delivery worth it? Which harms are real and which are hypothetical? Has the techlash gotten it right? And which of these companies is really the worst? Which ones might be, well, evil?
On en est là : essayer de savoir qui est pire que l’autre. Et l’on appelle encore cela des services. C’est assez fou quand on y pense. C’est aussi ce à quoi cette industrie est très bonne : nous occuper de façon à ne pas trop penser.
J’ai envie de travailler sur des produits qui nous aident à panser les maux des inégalités. J’ai le sentiment que cela ne pourra passer que par plus d’autonomie et de décentralisation. J’ai la conviction qu’une seule génération suffit.
Mood #
But a more careful look into Spotify’s history shows that the decision to define audiences by their moods was part of a strategic push to grow Spotify’s advertising business in the years leading up to its IPO—and today, Spotify’s enormous access to mood-based data is a pillar of its value to brands and advertisers, allowing them to target ads on Spotify by moods and emotions. Further, since 2016, Spotify has shared this mood data directly with the world’s biggest marketing and advertising firms.
Donne moi ton historique d’écoute et je te dirais le traitement dont tu as besoin pour te sentir mieux ; ou je t’enlèverai la possibilité de bénéficier d’une assurance. J’imagine une société où tu laisserais tourner en fond une liste de lecture douce, bienveillante et motivante pour montrer ta conformité et ton bonheur.
Le seul terme de streaming surveillance me fait frissonner. Et cela ne se limite pas à la musique, c’est probablement encore pire avec la vidéo. Oups (cache).
Normalized #
Luckily as the year comes to a close, the music streaming platform Spotify provides its users with a tantalizing (and ready to share) glimpse of their listening habits. It’s fun! It’s shareable! And it’s a troubling reminder that being “fun” and “shareable” is one of the primary ways by which rampant surveillance becomes normalized.
Pratique que je dénonçais il y a déjà quatre ans. Nos voisins numériques sont extrêmement nombreux, il ne s’agit plus des individus physiquement suffisamment proches pour vous écouter. Il y a les personnes qui sont directement sur le réseau, les personnes qui sont au niveau du service en lui-même, les personnes avec lesquelles ces données sont partagées à des fins de recherche, les personnes qui sont en charge des services de sauvegarde, les personnes à qui ces données sont vendues. Sans compter les personnes qui ont réussi à récupérer ces données depuis les machines des personnes du premier niveau. Si vous deviez les visualiser vous seriez au stade de France au moment d’appuyer sur Play !
Lorsque vous lancez une lecture sur Spotify/Youtube/Etc, il y a potentiellement des milliers de personnes qui savent dans quel état d’esprit est-ce que vous êtes à ce moment précis, à quel moment vous faites une pause, quels enchaînements vous semblent pertinents. Est-ce que vous êtes à l’aise avec ça ?
Open book #
The data reviewed by Times Opinion didn’t come from a telecom or giant tech company, nor did it come from a governmental surveillance operation. It originated from a location data company, one of dozens quietly collecting precise movements using software slipped onto mobile phone apps. You’ve probably never heard of most of the companies — and yet to anyone who has access to this data, your life is an open book. They can see the places you go every moment of the day, whom you meet with or spend the night with, where you pray, whether you visit a methadone clinic, a psychiatrist’s office or a massage parlor. Twelve Million Phones, One Dataset, Zero Privacy (cache)
Et il n’y a pas que notre humeur qui est analysable, mais aussi l’endroit où nous sommes lorsque nous sommes dans cet état. Il n’a pas fallu attendre le « Temps d’écran » d’Apple pour réaliser la quantité de données historisées et localisées disponibles dans un téléphone et dans toute la chaîne de traitement et d’analyse de cette information.
Ce n’est pas tant d’être un livre ouvert que de l’être pour de très nombreuses personnes. Et je ne parle même pas de celles à un niveau supérieur qui se mettent à croiser toutes ces données.
Notre téléphone indispensable (traduction de smartphone locale que je trouve pertinente) est un confessionnal avec des milliers d’oreilles.
Téléphone #
Le processus est simple, le téléphone est connecté à l’ordinateur ou la tablette. Ensuite, l’Ufed utilise les failles de sécurité des téléphones portables pour réaliser une copie du disque dur. Tout y passe : les photos, les vidéos, les emails, l’historique des navigations internet ou de la géolocalisation, les historiques de mots de passe, le carnet d’adresse, les données, les notes et les message des applis comme Snapchat, Facebook – même ceux des apps réputées « chiffrées » comme Signal ou Telegram…
Bientôt dans presque tous les commissariats, un logiciel pour fouiller dans vos portables (cache)
Il serait peut être temps de revenir à un dumbphone, d’autant qu’Apple a fini par plier aussi (cache). Encore une fois se marginaliser pour garder un semblant de consistance.
Je comprends de plus en plus ceux qui arrêtent tout pour faire du pain ou de la bière…
Cars #
On a recent drive, a 2017 Chevrolet collected my precise location. It stored my phone’s ID and the people I called. It judged my acceleration and braking style, beaming back reports to its maker General Motors over an always-on Internet connection.
Cars have become the most sophisticated computers many of us own, filled with hundreds of sensors. Even older models know an awful lot about you. Many copy over personal data as soon as you plug in a smartphone.
But for the thousands you spend to buy a car, the data it produces doesn’t belong to you.
Driving surveillance: What does your car know about you? We hacked a 2017 Chevy to find out. (cache)
Je sais que je ne pourrais probablement plus acheter de voiture récente non plus. Ce qui n’est pas plus mal. J’ose à peine imaginer la quantité d’informations stockée dans une voiture de location. Il faut que je fasse plus attention à cela.
Automakers haven’t had a data reckoning yet, but they’re due for one. GM ran an experiment in which it tracked the radio music tastes of 90,000 volunteer drivers to look for patterns with where they traveled. According to the Detroit Free Press, GM told marketers that the data might help them persuade a country music fan who normally stopped at Tim Horton’s to go to McDonald’s instead.
Ibid.
Ceci n’est pas de la science-fiction, il y a aussi une intersectionnalité dans la surveillance et la manipulation. Joie.
Sonos #
Lorsque Sonos s’est mis à faire des enceintes connectées, je me suis empressé d’acheter les derniers modèles qui n’envoient pas un enregistrement continu de mon environnement (du moins je ne peux que l’espérer). Rétrospectivement, c’était une erreur (cache) et j’aurais dû m’en tenir à des enceintes low-tech qui ne sont pas des ordinateurs à part entière.
Ban technology #
“I’ve come to the conclusion that because information constantly increases, there’s never going to be privacy,” Mr. Scalzo said. “Laws have to determine what’s legal, but you can’t ban technology. Sure, that might lead to a dystopian future or something, but you can’t ban it.”
The Secretive Company That Might End Privacy as We Know It (cache)
Vous avez bien joué avec toutes ces apps qui vous rendent plus jeune/vieux/ridicule/whatever ? Et bien ces images sont maintenant utilisées pour vous reconnaitre avec précision. Vous n’avez peut-être rien à cacher mais vous avez quand même mis en danger celles et ceux qui ont justement quelque chose à cacher, c’est la base de l’intelligence « artificielle » : avoir un jeux de données suffisamment large pour apprendre avec pertinence.
The reality for the foreseeable future is that the people who control and deploy facial recognition technology at any consequential scale will predominantly be our oppressors. Why should we desire our faces to be legible for efficient automated processing by systems of their design?
Les exemples ne manquent pas, on en vient même à parler (cache) d’algorithmic fairness. C’est dire à quel point on est actuellement bien biaisés.
The New York Daily News reported on Wednesday that a staffing agency hired by Google had sent its contractors to numerous American cities to target black people for facial scans. One unnamed former worker told the newspaper that in Atlanta, the effort included finding those who were homeless because they were less likely to speak to the media.
Atlanta Asks Google Whether It Targeted Black Homeless People (cache)
Les paumes-de-mains-sur-le-visage ne manquent pas non plus. Pour des articles en français, je vous recommande la section reconnaissance faciale alimentée par Hubert Guillaud.
Endlessness #
On the demand side, too, TikTok achieves endlessness. It is endless horizontally, each video an infinitely looping GIF, and it is endless vertically, the videos stacked up in an infinite scroll. There is no exit from TikTok’s cinema. One college student I know, having recently downloaded the app, told me that she now finds herself watching TikToks until her iPhone battery dies. She can’t pull her eyes away from the screen, but she is still able to withstand the temptation to recharge her phone while the app’s running. Electrical failure is the last defense against infinite media.
Jusqu’où peut aller la captation de l’attention ? Je crois que l’on commence à avoir des réponses : il n’y a pas de limites. On croyait la main du marché invisible, c’est en fait une œillère bien opaque pour nous faire aller de l’avant.
Newsletters #
Je pense que je vais arrêter de faire la promotion des listes de diffusion qui ne sont pas vierges de traçabilité. Si tu rédiges sur un espace qui est contrôlé par une entité qui transforme tous les liens que tu partages afin de voir qui est intéressé par quoi, tu contribues à un système (centralisé) même si tu ne vas pas toi-même consulter ces statistiques. Je sais que c’est élitiste de procéder ainsi et j’imagine que s’il y a suffisamment de demandes de la part des utilisateur·ice·s, des services seront proposés qui soient un peu plus respectueux de la confidentialité de mes explorations.
À ma connaissance, il n’y a qu’Anselm Hannemann qui propose une liste hebdomadaire libre de tout traqueur. Et il y a Patrick Tanguay qui (re)publie ses archives chez lui sans traçabilité une fois le courriel envoyé. Ça fait peu…
Hyper #
Nous vivons aujourd’hui dans une société d’hypermnésie, d’hyperscopie, et d’hyperacousie. Nos habitus, nos « morales » individuelles et nos « endroits » […] sont surveillés, entendus et enregistrés, le plus souvent avec notre consentement paresseux. De la même manière que sont surveillés, entendus et enregistrés les comportements, les habitus, les morales et les endroits où nous faisons ensemble et où nous sommes société.
Une société dans laquelle, à la fois des états, des sociétés privés monopolistiques ou oligopolistiques, et des entités collaborationnistes réunissant les deux, disposent donc de la capacité à se souvenir de tout (hypermnésie), comme de celle de tout voir (hyperscopie) et de tout entendre (hyperacousie).
Il pourrait être pertinent de documenter le chemin qui nous a permis d’en arriver là, au moins pour que les futures générations en aient conscience avant de potentiellement reproduire une telle structure. De mettre bout à bout les petites choses que l’on perd au fil du temps (cache). À force de documenter, on arrivera peut-être à rompre le cycle ?
Il suffit d’une seule génération pour en sortir mais il n’a suffit que d’une seule génération pour y entrer aussi.
Ma génération.
Crédibilité #
J’évoquais précédemment ma frustration vis-à-vis des situations incohérentes, on en a un bel exemple ici avec l’article sus-cité. Quelle est la crédibilité d’un site dénonçant manifestement l’emprise des GAFAM+ sur nos vies et qui n’a pas moins de 24 dépendances externes incluant les services de Google ?
Hyperconfort, incompétence ou inculture ?
Parenthèse : je me demande parfois si des lecteur·ice·s préfèrent cliquer sur les liens en cache sur cet espace pour bénéficier d’une autre expérience de lecture (rapidité, vie privée et contenu lisible). Votre retour m’intéresse à ce sujet.
OK Google #
[Un matin après avoir traîné dans le lit]
— OK Google, lève-toi !
— Gni ?!
Ce matin là, j’ai appris que les enfants de six ans canadiens ne jouent plus à « Jacques à dit ».
Je ne m’en suis toujours pas remis…