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Publications relatives à cette étiquette

Jour 1

Comme un besoin de forêt. Même s’il faut affronter les mouches noires. Même si on sort de quelques jours de canicule. Même si de la pluie est annoncée.

Départ à 6h pour le Mont Ouareau, pas de performance en vue cette fois mais de la reconnaissance avec l’intention de faire la Grande Boucle à un moment.

Première surprise, la voiture n’est pas assaillie dès mon arrivée sur le parking. Je pourrais même me changer en extérieur mais je n’y crois pas encore. Dès les premiers pas dans la forêt, une fois éloigné de la route, je sens bien qu’il y a quelque chose qui cloche. J’entends distinctement les oiseaux mais il n’y a pas ce vrombissement estival qui caractérise une forêt vivante piquante par ici.

Partageant ma surprise, Elle m’indique que les lieux sont traités. Je suis en bordure de zone bleue (2). Les graphiques sont saisissants et je me demande quel est l’impact d’un tel traitement sur la polinisation, les oiseaux, les batraciens, les poissons, les insectes mais aussi les comportements des grands ongulets par exemple. J’ai du mal à apprécier une telle situation sans avoir plus d’informations. Ou j’aime bien chialer.

J’arrive au alentours du refuge (que je n’ai pas réservé, je comptais camper), j’ai encore pas mal d’énergie alors je décide de laisser la moitié de mon sac (~3kg) à l’abri pendant que je vais faire le mont du coin, encore plus léger. Le temps est assez lourd et dans pareilles conditions les bibittes m’auraient découragé de le faire. Je croise enfin deux personnes au sommet, qui déjeunent assises en short sous la pluie. C’est sûr que j’ai l’air un peu stupide à suer dans ma tenue couvrante…

Les heures passent et personne ne pointe le bout de son nez au refuge. Je commence à l’envisager car les températures chutent et je suis quand même bien léger. Tellement léger que je n’ai aucun moyen d’allumer un feu, j’ai opté pour un régime froid à base de semoule que je laisse gonfler une heure dans un récipient de récupération. Je peux même la manger dehors en bord de lac sans être embêté, c’est exceptionnel. Il ne manque qu’un orignal traversant le lac (j’ai vu beaucoup d’empreintes sur le sentier). J’ai même le temps de dessiner tranquillement ce paysage et d’observer le vol des sangsues au bord de l’eau, c’est vraiment très beau.

Je me couche finalement à l’intérieur du refuge en m’attendant à devoir monter une tente au besoin et je griffonne quelques notes à la frontale :

Dépenser le corps pour panser l’esprit.
Dépecer le cœur pour extraire l’envie.
Dépasser l’humeur pour penser la vie.

(S’)Expliquer ce que le je est devenu grâce au nous sans finir sur les rotules (haha) est-il le propre de toutes les séparations ? Comment révéler ce que l’on est devenu à titre personnel ? Quel temps laisser à cette nouvelle expression / re-construction ?

Tensions

Décadence sans cesse accentuée, dont on peut mesurer les résultats : toutes les souffrances dont l’humanité a été la victime peuvent être imputées au seul fait que, dans toute l’histoire de la Galaxie, nul homme, avant Hari Seldon et quelques rares disciples après lui, ne fut véritablement capable de comprendre son semblable. Chaque être humain vivait derrière un mur impénétrable, un brouillard étouffant, en dehors duquel nul autre que lui n’existait. Parfois, quelques faibles signaux émergeaient des ténèbres de la profonde caverne où chacun se trouvait enfoui et leurs mains d’aveugles se rapprochaient les unes des autres, à tâtons. Et cependant, parce qu’ils ne se connaissaient pas l’un l’autre, parce qu’ils ne pouvaient se comprendre, parce qu’ils n’osaient pas se faire mutuellement confiance et nourrissaient depuis leur plus tendre enfance les terreurs et l’insécurité nées de cet ultime isolement, ils éprouvaient cette crainte de l’homme traqué par l’homme, cette sauvage rapacité de l’homme pour l’homme.

Pendant des dizaines de milliers d’années, les pieds avaient foulé cette boue qui collait à leurs semelles et maintenait au niveau du cloaque leurs âmes qui, pendant un temps équivalent, avaient été dignes de la fraternité des étoiles.

D’instinct, l’Homme avait pourtant tout tenté pour s’affranchir du langage articulé. La sémantique, la logique symbolique, la psychanalyse : autant de méthodes par lesquelles il avait été possible d’affiner, voire de transcender la parole.

Fondation 1, Isaac Asimov, traduit de l’américain par Jean Rosenthal et Pierre Billon, complété et harmonisé par Philippe Gindre

Les tensions sont un gros frein à l’écriture dans mon cas. Même si je parle de choses assez intimes par ici, je n’oserais pas exposer l’intimité des autres. D’autant qu’il s’agirait de ma propre interprétation de notre communication.

Alors comment faire ?

Ce sont aussi des moments où il m’est difficile d’écrire sur quelque chose d’autre en attendant que ça passe/évolue. Je vais essayer de garder cette délicatesse en me confinant au silence pour l’instant.

PS : j’essaye de déguster cette première lecture de Fondation 😋.

« […] Vos professeurs n’ont plus rien à vous apprendre, désormais. Le moment est venu pour vous, et quelques-uns de vos condisciples, de commencer votre apprentissage. Tout vous destine à l’Oratoriat. »

Mouvements divers de l’autre côté de la table.

« Voyons, voyons, reprenez votre sang-froid. Vous aviez formé l’espoir de vous qualifier pour ce poste. Vous avez craint de ne pas posséder les qualités requises. En réalité, l’espoir et la peur sont des faiblesses. Vous saviez parfaitement que vos capacités étaient suffisantes, et cependant vous hésitez à l’admettre, dans la crainte d’être taxé de présomption, ce qui serait une cause d’élimination.
Ça n’a aucun sens ! L’homme le plus stupide est celui qui n’est pas conscient de sa sagesse. La conscience même que vous avez de vos qualités n’est qu’un point de plus en votre faveur. »

Détente de l’autre côté de la table.

« Exactement. Maintenant vous vous sentez mieux et vous avez abaissé votre garde. Vous êtes plus apte à vous concentrer et plus apte à comprendre. Souvenez-vous que, pour atteindre à une véritable efficacité, il n’est pas nécessaire de maintenir votre esprit enfermé sous une chape de plomb. De vous trouver ainsi sur la défensive, un sondeur mental avisé tirera autant d’enseignements que si vous lui livriez un esprit sans défense. J’estime au contraire qu’il sied de cultiver une innocence, une conscience de ses atouts personnels, une candeur consciente et sans égoïsme qui ne laisse plus rien de caché. Mon esprit vous est largement ouvert. Qu’il en soit de même pour chacun de nous.

« Ce n’est pas chose facile que d’être orateur, poursuivit-il. Avant tout, il n’est pas aisé d’être psychohistorien, et le meilleur des psychohistoriens ne possède pas nécessairement les qualités requises pour faire un bon Orateur. Il existe à ce point de vue une distinction. Un Orateur doit non seulement être rompu aux subtilités mathématiques du plan Seldon, mais avoir foi en lui et en ses destinées. Il doit aimer le Plan d’un amour sincère et sans partage. […] »

Fondation 1, Isaac Asimov, traduit de l’américain par Jean Rosenthal et Pierre Billon, complété et harmonisé par Philippe Gindre

Descriptions

Le crépuscule était tombé lorsqu’ils partirent enfin : rampant par-dessus le bord ouest du vallon, ils passèrent comme des fantômes dans le pays accidenté en bordure de la route. La Lune n’était plus qu’à trois nuits de son plein, mais elle ne devait pas franchir les Montagnes avant minuit ou presque, et le début de leur voyage se fit dans la plus grande obscurité. […]

Enfin, quand la nuit se fit vieille et que la fatigue les eut déjà rattrapés […]

Dès la tombée de la nuit, la terre s’étant évanouie en un gris informe, ils se remirent en route. […]

Le jour était en train d’éclore, et ils virent que les Montagnes étaient à présent beaucoup plus distantes, fuyant vers l’est en une longue courbe qui se perdait à l’horizon. […]

La lumière croissante leur révéla une terre déjà moins aride et moins ravagée. Les Montagnes se dressaient encore de façon menaçante sur leur gauche, mais la route du Sud était visible tout près d’eux, et elle s’éloignait à présent des racines noires des collines, obliquant vers l’ouest. […]

Le Seigneur des Anneaux, J.R.R. Tolkien, traduction de Daniel Lauzon

Je ne sais pas si j’y suis plus sensible à cette relecture ou s’il s’agit d’améliorations avec la nouvelle traduction mais je remarque des tournures de phrases qui m’inspirent pour raconter des aventures en nature. Le sujet devenant l’environnement pour traduire les contraintes qu’il impose.

Puisqu’il faut s’éloigner du style de Sylvain Tesson [archive]

Rédaction

Je suis curieux de savoir comment tu rédiges ces textes ! Tu prends des notes pendant tes excursions sur lesquelles tu te bases ou tu écris tout à chaud une fois chez toi ? Ou tu écris quelques jours après sur des souvenirs qui s’effritent déjà mais ça n’a pas d’importance ? 🙂

Question de @mlbiche sur masto

Il m’arrive de prendre des notes lors de sorties plus contemplatives (et moins risquées pour mes doigts !) mais c’est assez rare. Je n’arrive pas à écrire une histoire en étant en train de la vivre, c’est comme de faire des vidéos, j’ai l’impression de trop me mettre en scène sinon. Lorsque le récit influe sur le déroulé, ça brise quelque chose au niveau de son authenticité et de mon ressenti.

En général, je rédige cela à la maison, à chaud. Une fois que toutes les affaires ont été mises à sécher. Avec parfois des bribes qui s’agencent lors du long retour en voiture. Si j’attends plus de 24h, ce ne sont pas tant les souvenirs qui s’effritent que la motivation à les partager qui s’envole, ça m’est déjà arrivé plusieurs fois.


Nos vies sont faites de métal incandescent.
Tant qu’elles rougeoient, nous en restons les forgerons.
Créateurs et inventeurs de nous-mêmes.

Mais comme le métal du forgeron qui refroidit, comme la coulée de lave qui atteint l’extrémité de son expansion, nos vies se figent.
Ce n’est qu’à cet instant précis que l’on peut dire qui on a été. quand la coulée de la vie a pris sa forme définitive.

D’ici je la contemple, cette vie. Ma vie.
Et je sais enfin qui je suis…

La saga de Grimr, Jérémie Moreau

Rétrospective sous forme de Conseil [archive] aujourd’hui. Je suis de plus en plus tenté d’introduire une 6e étape qui serait autour du pardon. Je te pardonne pour …, cela m’a permis d’apprendre … . J’ai l’intuition que cela pourrait ajouter quelque chose pour un groupe relativement intime qui s’inscrit dans la durée.

Quotidien

S’il y a une chose qui a changé depuis que j’ai repris une écriture quotidienne c’est de ne presque plus regarder de films / séries.

Vu la qualité des vidéos que j’écoutais, ça n’est vraiment pas une mauvaise chose.


Outil du jour : who can use.

Voir en direct la perception des personnes sous forme de boutons pour des couleurs données permet de lâcher prise et de se concentrer sur la lisibilité. Savoir que seules 68% des personnes ont la capacité à voir ce que je vois (peut-être) donne un autre sens à l’accessibilité.


Découverte d’un nouveau terrain de jeu en hiver.

Le nombre d’hivers où il sera encore possible de skier à Montréal sont comptés. Il fait probablement partie de la dernière génération à pouvoir le faire. Aujourd’hui, une dizaine de kilomètres à skis-de-fond-de-location-qui-ne-glissent-pas (sic).


Most “news” is designed to trick us into giving our fucks to things that don’t deserve them or where they have no value.

The Fucks and How We Give Them (A Manifesto) [archive]

Fiction

Ces moments perspectivistes, qu’ils soient activés par un voyage ou par une lecture, sont déroutants mais ils sont salutaires. Ils développent la capacité à comprendre d’autres points de vue que le sien ou, du moins, faute de comprendre, à toucher du doigt la multiplicité des rapports au monde et à accepter la relativité de nos perceptions. Le réel n’est pas un. Et on ne perd jamais en humanité à se mettre dans la peau de l’autre.

La fiction peut nous y aider, c’est le lieu par excellence de tous les possibles; saisissons-nous-en comme d’un terrain d’expérimentation. Tout n’a pas été écrit : tant que de l’inédit surgit, il reste de la place pour la création. Les mutations du monde nous obligent à repenser le fond comme la forme de nos récits. Il y a des sujets à traiter qui ne l’ont pas été par le passé, des questions qu’on ne s’était jamais posées, de nouveaux enjeux dont il faut s’emparer. Il y a des arcs littéraires à inventer qui ne suivent pas les schémas narratifs classiques et s’affranchissent du syndrome de la grande quête. On doit pouvoir brûler les étapes sans attendre le dénouement. On doit pouvoir brouiller les frontières.

Alors nous irons trouver la beauté ailleurs, Corinne Morel Darleux

Suite de mes lectures et de mes aspirations à écrire — et donc transmettre — différemment. Une autre forme de travail des idées consistant à décrire un à-venir enviable qu’il reste à construire, en commun, avec l’espoir que la fiction déplace la réalité.

De l’immobilisation nait la créativité ?

Je crois de plus en plus que nous devons nous entraîner à habiter le trouble comme l’a formulé Donna Haraway, c’est-à-dire à tenir « pour acquis que les modes d’ordre établis se sont effondrés ou sont en voie d’effondrement, et qu’il devient à la fois urgent et possible d’envisager autre chose ». Vivre dans un monde en train de disparaître sans savoir ce qui va émerger n’est pas simple, mais il ne tient qu’à nous de nous ouvrir à d’autres géographies, d’autres cultures, à toucher aux confins civilisationnels pour imaginer « des façons plus florissantes, plus robustes, moins meurtrières de vivre les uns avec les autres », ailleurs, quand notre propre réalité nous fait défaut.

Ibid.


Je prends le temps de décliner le nouveau style pour les pages d’étiquettes 2024. Il va rester la page d’accueil, la plus difficile. Elle comporte actuellement 270 liens.

Quelle éditorialisation proposer pour éviter la surcharge tout en facilitant l’exploration ? Offrir une boussole sans proposer de cap.

When the right approach reveals itself, it feels obvious. But only in retrospect. Design is only obvious in retrospect. It takes iteration and discipline to get there. But when you do get there, it’s much easier to explain your design decisions to others. You know why the design is the right one and can frame your rationale in the context of the problem you are trying to solve.

Until the Right Design Emerges… [archive]

Non, pas cette direction [archive] par contre.


Découvertes culinaires du jour :

Wuwei

Le wuwei, dans le taoïsme, est d’ailleurs composé de deux idéogrammes : le rien et la volonté. Et on sait à quel point il faut beaucoup de volonté pour revendiquer davantage de rien. Il se traduit généralement par non-agir ou non-intervention, mais cela ne signifie pas pour autant rester les bras croisés en rejetant toute nouveauté, simplement de faire des choix éclairés et de ne pas forcer le cours des choses. Se fixer des limites, distinguer ce qui relève du progrès vers une vie bonne et décente de ce qui nous aliène, savoir ne pas est un art de vivre au quotidien. Et je ne peux m’empêcher de penser que Bartleby devait être chinois.

Décliner l’usage de ce dont on n’a pas besoin, discerner parmi les technologies celles qui risquent de faire plus de mal que de bien, voilà qui manque cruellement à notre époque où l’on a oublié que parfois ne pas nuire vaut mieux qu’agir. Il y aurait pourtant un nombre incalculable d’applications pratiques du wuwei, de la géo-ingénierie à l’intelligence artificielle, tant de cas où il serait bon que l’espèce humaine sache se retenir.

Alors nous irons trouver la beauté ailleurs, Corinne Morel Darleux

Cette année encore, ce sera pour moi le non-usage de l’intelligence artificielle [archive] explicite qui sera mon wuwei. Je précise le explicite car il y en a déjà plein partout dans mon téléphone et ailleurs. J’ai peut-être une des dernières générations d’appareil photo qui ne va pas adapter l’image à une norme / culture apprise. Je suis curieux d’observer le nivellement (au sens moyenne, pas forcément par le bas) que vont provoquer les LLM dans le domaine, peut-être deviendra-t-il plus imperceptible qu’une lune [archive] ou une mariée [archive] mais il sera toujours là.

Ce explicite correspond principalement pour moi à des prompts qui m’aideraient à coder. Je regarde ce qui se fait dans le domaine et j’en vois l’intérêt mais je vois aussi au détriment de tout ce que cela est rendu possible. Des humains-esclaves qui modèrent ce qui est généré d’un côté, des sources d’apprentissage non consenties — voire privées — et des ressources pharaoniques pour réussir à aligner 3 fonctions qu’il faut ensuite comprendre et adapter de toute façon.

Et puis il y a toute cette zone grise, je me sers par exemple de la reconnaissance de caractère intégrée à Photos.app de macOS pour retranscrire les citations depuis des photos de passages de livres. Auparavant, je les recopiais à la main. Est-ce que cela changeait ma manière de les ré-interpréter ?


Il nous faut trouver de nouvelles manières littéraires susceptibles de percuter sans chercher à convaincre, et déjouer le didactisme qui veut à tout prix expliquer et instruire. Peut-être faudrait-il aller jusqu’à s’imposer comme contrainte de proscrire l’usage de certains mots afin de renouveler le genre.

Écologie, capitalisme, croissance, nature, social, climat, peuple, vert, environnement, progrès, révolution, biodiversité, démocratie : la plupart d’entre eux ne manquerait à personne tant ils ont été dévoyés et usés jusqu’à la lie. Mais notre meilleure botte est sans doute de miser sur la capacité du sensible à affecter.

En littérature, c’est l’empathie qui amène à la réflexion et non l’inverse. Vous pouvez développer l’argumentaire le plus serré qui soit dans un livre, je doute fort que cela fasse changer quiconque d’avis. En revanche, donnez-nous un personnage à chérir, faites-nous partager son intimité, ses émois, ses douleurs et ses joies, et il nous sera bien plus aisé de prendre en compte son point de vue, à défaut de le partager.

Ibid.

De plus en plus tenté d’explorer cette piste. Je me souviens avec émotion de ma lecture de Professeur cherche élève ayant désir de sauver le monde par Daniel Quinn.

Personnel

Mes lieux de lecture et d’écriture sont très associés. J’écris parce que je lis.

J’écris de deux façons.

je ne sais pas pourquoi [archive]

Karl nous parle de ses moments / lieux d’écriture et de lecture. Je me suis souvent posé cette question et je reconnais des oloés communs (une définition par ici [archive]). Mes moments et lieux sont beaucoup plus traditionnels, c’est principalement le soir et dans mon bureau-chambre. Mais il n’y a pas de règle stricte pour autant. Parfois, l’envie d’écrire va être trop forte lors d’une lecture en cours de journée, d’autres fois je vais me réveiller tôt et commencer à écrire dans ma tête depuis mon lit ou sous la douche. Une idée peut arriver et/ou s’étirer en faisant du sport ou dans des contextes routiniers.

Et puis il y a l’écriture qui appelle une autre écriture, ce moment de compost [archive] où l’on sent qu’il y avait une deuxième vie possible à cette réflexion. Un autre tour de spirale.

marketing feels like a layer of veneer, full of shiny promises in order to reel you in, where the goal is to collect you — as a part of an “audience.”

but I think, in this race to “build an audience,” somewhere in the process, something is missing, left behind — perhaps, a sense of humanity, or individual complexity, or truth, or intimacy.

I don’t want to feel like I’m just an email address, an IP address, or a potential “lead.” I want to feel fully seen. human.

[…] instead of “building an audience,” build a world. build a digital garden-ecosystem, that exists — first and primarily — for itself. a world that doesn’t need likes, traffic, subscribers, or clicks — in order to validate its existence.

build a world, not an audience [archive]


These are all very interesting questions but for me, the more pressing question is a slightly different one: which you is your personal site representing? We often don’t pay too much attention to this but we all have different ways of being ourselves.

So which one of these should my site represent? Should my site be the personal site of the Manu freelance web developer, with his interests in digital typography, minimal design, and simple websites? Or should represent the slightly competitive on the basketball court Manu, who doesn’t really care all that much about winning but is concerned about having fun? Or maybe it should represent Manu the romantic partner, with all his worry about the practical aspects of life but also full of affection for his partner? The list goes on and on.

The personality of a personal website [archive]

Je m’interroge souvent sur ce que j’essaye de cacher ici. Ce que cela raconte de ma personnalité, si l’image retournée est vraiment fidèle [archive] après tout. L’écriture en ligne reste une forme d’expression qui s’attend au regard des autres. Si j’entretiens un journal extime depuis tant d’années c’est bien qu’il y a un enjeu à ce niveau là.


We shape our structures and afterward our structures shape us, but the we of the first clause and the us of the second are not the same.

Tomorrow & Tomorrow & Tomorrow [archive]

En rebond de la découverte d’Antoine [archive]. Une autre façon d’être dé·formé.


Deux outils autour de la transformation de vidéos :

Écriture

And, I’ll assume we all agree that owning your own website is a good thing, and we all want more people to do it.

But here’s the thing: we need more tools for it. We need simpler tools for it. And we need to make installing and using them trivially simple.

We need more self-hosted platforms for personal publishing that aren’t Wordpress. And don’t point me to Hugo or Netlify or Eleventy or all those things - all of them are great, but none of them are simple enough. We need web publishing tools that do not require users to open the Terminal at all. And we need lots of them.

We need a whole galaxy of options.

Let’s make the indie web easier [archive]

Quelques étoiles dans la galaxie :

Il y a une bonne liste dans cette discussion et une autre par ici (section Managed Static site hosts or Blogging platforms).


Among its suggestions: write a longer headline; split a six-sentence paragraph up because it’s “too long”; and replace “too complex” words like “invariably,” “notoriety,” and “modification.” Dozens of sentences were flagged as being confusing (I disagree) — and it really hated em dashes. I rewrote my prose over and over, but it didn’t seem to satisfy my robot grader. I finally chose one thought per sentence, broke up paragraphs, and replaced words with suggested keywords to get rid of the red dots signaling problems.

The result feels like an AI summary of my story — at any moment, a paragraph could start with “In conclusion…” or “The next thing to consider is…” The nuance, voice, and unexpected twists and turns have been snuffed out. I’m sure some people would prefer this uncomplicated, beat-by-beat version of the story, but it’s gone from being a story written by a real person to a clinical, stiff series of sentences.

The Perfect Web Page [archive]

Un article de TheVerge qui risque de ne pas être très bien référencé. Le moment où l’on s’adapte pour nourrir les robots n’est pas nouveau, on a « juste » mis une nouvelle étiquette dessus en 2023 qui permet aux robots / algorithmes de se battre entre eux de manière explicite.

Pas sûr de vouloir entrer sur le ring sans m’épuiser très vite.

I propose Data Luddism as a radical response to the productive power of big data and predictive algorithms. My starting point is not the Romantic neo-Luddism of Kirkpatrick Sale but the historical Luddism of 1811-1816, and the Luddites' own rhetoric regarding their resistance to 'obnoxious machines'.

Data Luddism [archive]


The everything package and its 3,000+ sub-packages have caused a Denial of Service (DOS) for anyone who installs it. We’re talking about storage space running out and system resource exhaustion.

But that’s not all. The creator took their prank to the next level by setting up http://everything.npm.lol, showcasing the chaos they unleashed. They even included a meme from Skyrim, adding some humor (or mockery, depending on your perspective) to the situation.

When “Everything” Becomes Too Much: The npm Package Chaos of 2024 [archive]

npm install lol 🤣

En parlant de lol


Si les fictions, celles qu’on s’invente, celles que nous souffle notre inconscient comme celles qu’on lit, ont un rôle majeur à jouer dans la fabrique de notre rapport au monde, alors voilà qui plaide pour redoubler d’ardeur quand il s’agit de nourrir soigneusement nos imaginaires. Quand on voit les déferlements de violence et le virilisme qui caractérisent les héros modernes, on ne peut que s’interroger sur le type de rapport au monde que cela crée. C’est la raison pour laquelle la bataille culturelle passe aussi par la création de nouvelles utopies, ni niaises ni naïves, qui puissent donner d’autres matières à rêver qu’un monde dévasté et peuplé de soldats augmentés.

[…] Nous avons besoin d’autres cadres de pensée dans lesquels évoluer. Nous avons besoin d’ailleurs culturels pour sortir de l’ornière et nous dérouter.

Alors nous irons trouver la beauté ailleurs, Corinne Morel Darleux

Nous accueillons une nouvelle personne chez Scopyleft, l’occasion de former une nouvelle équipe. Ces ailleurs culturels doivent pouvoir être partagés et inspirer pour réussir à essaimer.

C’est l’une de mes frustrations à ne plus participer à des regroupements, ne pas partager par ce biais là les expériences menées depuis 11 ans en matière d’horizontalité et de travail en commun·s.


So when we wonder where all the websites have gone, know it’s the curators we’re nostalgic for because the curators showed us the best the web had to offer once upon a time. And the curators— the tenders, aggregators, collectors, and connectors— can bring us back to something better. Because it’s still out there, we just have to find it.

Here’s the best part. You can be that curator right now, at this very moment. You can start to rebuild the interconnectivity that made the web fun to explore. And you don’t need to be a computer scientist to do it.

Where have all the websites gone? [archive]

Dixième jour que j’ai l’impression de faire des billets trop longs. Beaucoup d’éparpillement suite à un cumul d’onglets ouverts, parfois depuis bien longtemps. Ça vous laisse un petit exercice de curation vous aussi :).

Appariement

Je me réveille avec une envie d’expérimentations typographiques. Après une nuit de réflexion, ce sera Century Supra qui fera la paire avec Concourse pour du sans serif (oui, je suis fan du travail de Matthew Butterick depuis très longtemps). Il va falloir que je m’habitue à ce que mon édition dans iA Writer ne ressemble plus au rendu sur la prévisualisation du site.

Au niveau de la taille, j’ai enfin l’occasion de tester un échelle modulaire et c’est suffisamment adaptatif pour le moment. Il faudra que je retravaille certains espacements mais je n’en suis pas encore à cette étape. Je ne comprends pas encore tout à fait la formule et j’arrive à vivre avec.

Je me rappelle aussi qu’un des intérêts que j’avais trouvé aux CSS layers c’est de pouvoir mieux documenter la CSS alors je sors les styles en ligne de l’itération d’hier pour avoir une feuille dédiée dont je commence à documenter les différentes sections.

Je m’amuse comme un petit fou même si la CSS fait subitement 350 lignes.


Je crois qu’on écrit pour créer un monde dans lequel on puisse vivre. Je ne pouvais vivre dans aucun de ceux qui m’étaient proposés : le monde de mes parents, le monde de la guerre, le monde de la politique. Il me fallait créer un monde à moi, comme un climat, un pays, une atmosphère, où je puisse respirer, régner et me régénérer lorsque j’étais détruite par la vie.

Journal 1947-1955, Anaïs Nin

L’introduction de Alors nous irons trouver la beauté ailleurs par Corinne Morel Darleux m’aura suffit pour aujourd’hui 🙂.


On a couru 10 km avec l’enfant. À ce rythme là, je ne sais pas si je vais pouvoir suivre longtemps ! La récompense a été de croiser un renard urbain de vraiment très près, moins de 5 mètres, que l’on a bien eu le temps d’observer vu qu’il courrait vers nous. Par contre un flasque de plus de 10 ans s’est percée dans ma poche pendant la course, j’étais bien trempé avec du vent. Il faisait -6°C.

Tout ça pour aller chercher un bidon d’huile pour la transmission de la voiture.

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