Publications
L’espace et le temps.
Gemini #
Gemini is a new application-level internet protocol for the distribution of arbitrary files, with some special consideration for serving a lightweight hypertext format which facilitates linking between files. You may think of Gemini as “the web, stripped right back to its essence” or as “Gopher, souped up and modernised a little”, depending upon your perspective.
Sur le fond, c’est assez fabuleux de voir des personnes œuvrer pour simplifier des choses dans ce domaine. Il y a clairement un espace pour cette forme d’expressivité et je m’en réjouis.
Mais alors sur la forme…
Le rapport avec la convivialité est que cela implique que les logiciels libres sont, d’une certaine manière, plus égoïstes que les logiciels fermés (CSS). Une démangeaison personnelle implique de concevoir des logiciels pour ses propres besoins. Les exigences explicites sont donc moins nécessaires. Au sein d’un logiciel libre, ces exigences sont ensuite partagées avec une communauté de même sensibilité et l’outil individuel est affiné et amélioré pour le bénéfice de tous – au sein de cette communauté.
Je crois que je suis de plus en plus sensible à cette forme d’ascendance de la technique sur l’utilisabilité et ce protocole semble en être le parfait exemple avec des techniciens qui s’en gargarisent et des clients tous plus inutilisables les uns que les autres. (Et hideux.)
Cela m’attriste et ne m’incite guère à rejoindre une petite bulle élitiste. Le choix des espaces que l’on occupe est plus politique que jamais (cache).
La bionique consiste à s’inspirer des inventions de la biologie pour les appliquer à la technique. Il faudrait fonder l’école de l’éthobionique. On s’inspirerait du comportement animal pour conduire nos actes. Au moment d’agir, au lieu de demander conseil à nos héros — qu’auraient décidé Marc Aurèle, Lancelot ou Geronimo — on se dirait : « Et maintenant, que ferait mon chien ? Et un cheval ? Et le tigre ? Et même l’huître (modèle de placidité) ? » Les bestiaires deviendraient nos livres de conduite. L’éthologie serait promue science morale.
Dans les forêts de Sibérie, Sylvain Tesson
Qu’en penserait un criquet ?
Couleur Science #
Les pneus sont en caoutchouc et le caoutchouc réagit à la température : il présente une température de transition vitreuse au-dessous de laquelle il devient particulièrement dur et cassant.
Pourquoi y a-t-il des pneus été et des pneus hiver ? (cache)
À chaque article de Timo j’apprends de nouvelles choses. Parfois, il s’agit de lointaines questions qui restaient irrésolues et soudain tout s’éclaire. Merci.
Code-barrière #
Comme l’a relevé avec sagacité notre confrère belge des éditions Vies parallèles, le fait de ne pas mettre le code-barre à l’extérieur du livre le rend inexploitable par (les robots d’) Amazon. Zones sensibles a donc décidé de placer ce code-barre en deuxième de couverture, au bas du colophon qui se trouve sur cette page, et ce à partir de notre prochaine parution, Généalogie de la morale économique de Sylvain Piron, prévue pour le 20 novembre. Il en sera de même pour tous nos ouvrages à venir. Cette simple et élégante solution — qui permet par ailleurs d’éviter de ruiner le graphisme de certaines couvertures en raison de l’inélégance du code-barre — fait que nos ouvrages ne seront donc plus commercialisés par Amazon.
Bye bye Amazon : “Il en va de la responsabilité de chaque éditeur” (cache)
Je trouve fascinante cette lutte contre une forme de singularité par la bêtise. On finira par donner la possibilité aux robots de lire une deuxième de couverture mais en attendant on se retrouve avec cette toute petite longueur d’avance qu’il va falloir cultiver.
Medium #
The real reason for all this work is that I think that a personal site should be personal and to make it personal, one should solely be guided by one’s intuition and not by the mental models of available tools and the restrictions they impose on your thoughts.
Je me faisais la réflexion récente de faire beaucoup moins de liens vers la plateforme Medium et je m’en réjouis. J’ai la flemme de faire des statistiques mais 2020 semble vraiment être un tournant à ce niveau là. Peut-être que davantage de personnes sachant aligner des balises HTML ont pris le temps pendant cette pandémie de s’aménager un espace. En tout cas c’est très encourageant !
My favorite aspect of websites is their duality: they’re both subject and object at once. In other words, a website creator becomes both author and architect simultaneously. There are endless possibilities as to what a website could be. What kind of room is a website? Or is a website more like a house? A boat? A cloud? A garden? A puddle? Whatever it is, there’s potential for a self-reflexive feedback loop: when you put energy into a website, in turn the website helps form your own identity.
My website is a shifting house next to a river of knowledge. What could yours be? (cache)
Moderne #
What? I just want to get my blog online. When did this become rocket science? I am done for the night. Going to bed. I will try again tomorrow.
On pourrait croire que cette description est caricaturale et pourtant elle rejoint pas mal de mes expériences avec de tels outils. J’apprécie le fait de lancer une seule commande compréhensible pour déployer cet espace. Cette commande se lance grâce à minicli dont je peux rapidement lire le code s’il y a un bug. Une fois sur le serveur, ça fait git archive --remote={repository} master | tar -x -C larlet-fr
avec repository
qui est le chemin local vers un des dépôts git qui me sert à versionner ce site. C’est probablement optimisable mais pour une publication hebdomadaire c’est bien suffisant.
S’il y a un souci, je peux me connecter à la main sur le serveur en SSH pour tenter de comprendre ce qu’il se passe, il n’y a aucune action automatique réalisée sur l’ordinateur de quelqu’un d’autre. Si c’est hors de mes compétences, je peux me faire accompagner sur IRC par le support AlwaysData qui est toujours présent et efficace. C’est certain qu’un bucket S3 est moins cher mais en vrai — en tranquillité d’esprit et en simplicité — je gagne tellement que ça équilibre très largement.
Pour rendre les choses encore plus légères et flexibles, je pourrais m’astreindre à un dépôt par an. C’est en cours de réflexion pour 2021.
Gaz #
J’écrivais récemment :
L’humain est un gaz : il prend tout l’espace disponible.
Et je tombe hier sur cette citation dans les annexes de Dune :
Au-delà d’un point critique dans un espace fini, la liberté décroît comme s’accroît le nombre. Cela est aussi vrai des humains dans l’espace fini d’un écosystème planétaire que des molécules d’un gaz dans un flacon scellé. La question qui se pose pour les humains n’est pas de savoir combien d’entre eux survivront dans le système mais quel sera le genre d’existence de ceux qui survivront.
Pardot Kynes, Premier Planétologiste d’Arrakis (Dune)
Je crois que c’est la raison pour laquelle j’aime autant cette série : les épigraphes sont aussi intéressantes que l’histoire. Si ce n’est plus, surtout pour une relecture.
Réponses #
Chez Thomas (cache) tout d’abord :
Lire de vieux livres me rappelle que le monde existait, vivait et souffrait avant même ma naissance. Ça me rappelle que la construction de ma compréhension du monde s’est faite dans ce même monde qui se construit.
Changer le monde sans le détruire prend beaucoup de temps.
Je continue de publier pour cette qualité d’échanges. Merci. Partager une partie de son monde permet de faire pivoter celui du voisin ou de la voisine. J’en profite pour remercier les personnes qui continuent à échanger avec moi par courriel en dépit de mes réponses qui prennent parfois de longs mois…
Journal #
Je rédige des sortes de journaux privés (et partagés avec l’équipe) pour mes travaux facturés. Je ne sais plus de quand date exactement cette pratique, au moins 5 ans je pense. Cela me sert de mémoire mais aussi de comptabilité des jours travaillés, ce qui me permet d’établir des factures à la fin du mois grâce à des data-attributes
et quelques lignes de JavaScript.
Mais au-delà de la technique, cette routine me permet de prendre du recul sur ce que je fais, ce que ça vaut, où on va ensemble. Dans un contexte de distance forcée, je trouve cela d’autant plus pertinent. Je peux y partager une humeur, un questionnement a posteriori, ce qu’il me reste à faire pour démarrer la fois suivante, synthétiser mon souvenir d’une discussion, faire des blagues, partager des liens à moitié innocents, etc.
Je ne me souviens plus si c’était difficile au début mais aujourd’hui je pourrais difficilement m’en passer. Écrire du code n’est qu’une petite partie de mon récit quotidien.