#gratitude
Publications relatives à cette étiquette
Jour 2
Sommeil entrecoupé, comme toujours, je finis par ouvrir une dernière fois les yeux après avoir passé plus de 12 heures bien emmitouflé. Il faudrait que j’apprenne à expirer moins d’eau car le résultat est problématique (la fermeture éclair du duvet est bien gelée au matin). Et à moins bouger aussi, car chaque nouvelle position est longue à réchauffer…
Le crux de la sortie (coucou les grimpeur·euses), c’est de se lever et d’allumer un feu sans perdre sa dextérité de manière critique. Vous n’imaginez pas à quel point craquer une allumette peut devenir compliqué dans ces situations. D’autant qu’il fait encore en-dessous de -20°C et que le bois n’est pas aussi réactif ! J’arrive tout de même à allumer un feu avant que ce soit problématique et je suis content de ma nouvelle tentative de foyer hivernal qui ne coule pas. Au point d’en faire une photo-publicité.
L’eau conservée liquide dans mon duvet me fait gagner un temps non négligeable avant de pouvoir ingurgiter une boisson chaude. Et de faire fondre de la neige, encore et toujours, activité favorite du camping d’hiver…
Un petit tour de lac pour se réchauffer les pieds gelés et se mettre en jambe avant de se remettre à tracter. J’ai l’impression de voler. Il n’y a guère que les corneilles pour sortir par pareilles journées. Je fais une pause au soleil, je suis content d’être. Ici et maintenant.
Le retour est éreintant. Une suite de longues montées et de neige de plus en plus difficile à naviguer car j’arrive à des endroits davantage empruntés par des véhicules à chenilles. Chaque enfoncement des crans de la courroie métallique réduit mon accroche de manière significative. Je suis même parfois obligé de déchausser selon les montées… et les descentes car je suis moyennement en confiance avec une telle inertie sans aucune accroche possible. J’ai au moins réussi à limiter le départ en drapeau de la pulka avec un nouveau mécanisme à base de ducktape et de forj.
Après pas mal de pauses et une dizaine de kilomètres, je retrouve le parking dans un sale état. Dire que j’envisageais de faire la boucle à la journée avec l’enfant… Une sortie avec beaucoup d’intensité et d’apprentissages !
Cargo
I think the actual harm of signing git commits is to perpetuate an engineering culture of unquestioningly cargo-culting sophisticated and complex tools like cryptographic signatures into new contexts where they have no use.
Just from a baseline utilitarian philosophical perspective, for a given action A, all else being equal, it’s always better not to do A, because taking an action always has some non-zero opportunity cost even if it is just the time taken to do it. Epsilon cost and zero benefit is still a net harm. This is even more true in the context of a complex system. Any action taken in response to a rule in a system is going to interact with all the other rules in that system. You have to pay complexity-rent on every new rule. So an apparently-useless embellishment like signing commits can have potentially far-reaching consequences in the future.
J’avoue avoir sauté sur l’occasion lorsque j’en ai eu la possibilité avec mon client git pour avoir le badge vert sur Microsoft GitHub et Gitlab sans trop me poser de questions. C’était peut-être une erreur et je vais faire mûrir ma réflexion maintenant qu’on m’a mis le nez dedans.
Entre refus de parvenir et auto-défense numérique.
Cette lutte ne créera pas un mouvement de masse…
Mais elle est un ingrédient, parmi de nombreuses autres luttes territoriales, qui toutes façonnent ces mêmes possibilités affectives…
Se sentir coïncider non pas avec soi-même mais avec un milieu de vie…
Se sentir maillé à un vaste collectif d’humains et de non-humains…
Des affects, qui constituent la nécessaire force motrice du mouvement que nous espérons voir croître.
La justesse d’Alessandro Pignocchi et les couleurs de ses aquarelles 💚.
Every time I have told someone “I want to replace PDF“, the statement has been met with extreme skepticism. Hopefully this document has convinced you that HTML-via-EPUB could potentially be a viable and desirable document format for the future.
Superbe initiative qui rappelle cruellement ce célèbre XKCD mais qui m’est franchement bien plus utilisable qu’un PDF, quel que soit le lecteur… à part pour en récupérer la source avec mon extracteur maison. Cela me fait découvrir Nota au passage.
Un simple individu peut-il faire bouger des choses dans le domaine ?
Les sites et outils numériques que je propose
Beaucoup de belles et frugales choses (autour de markdown) à explorer sur cet espace.
Légitimité
Car comment écrire le monde, en particulier celui qui souffre, suffoque et se bat, depuis une situation privilégiée ? Comment, dans un monde baigné de superflu, mener une analyse fine et lucide sur la nécessité ? Peut-on en appeler à la beauté dans un monde de violence ? Et comment combattre le sentiment d’imposture ? Comment concilier lucidité et poésie, politique et esthétique, sentiment de classe et pulsions d’universalité, comment enfin écrire sur ce qu’on ne fait parfois qu’effleurer, sans l’avoir parfaitement, longuement et profondément éprouvé ?
En étant honnête, sans doute. […] Mais l’écriture, une fois entravée d’un tel filet de précautions et de prudences, ne perd-elle pas en sincérité ?
Le désir de beauté, les envies de mots débridés, le souci même de l’éthique viennent souvent se fracasser sur la réalité sociale, le prosaïque du quotidien et in fine la crainte de l’indécence. C’est un souci salutaire sans aucun doute, mais aussi un brise-l’élan qui, depuis des années, me détourne de l’essai.
La critique est tellement facile et le dénigrement si prisé dans les milieux militants que je ne dois pas être la seule, parfois, à me sentir dissuadée d’écrire sur certains sujets. Pourtant, faut-il s’empêcher d’explorer de nouveaux espaces, d’écrire ses impressions, de poser des intuitions et des sensations, de formuler des hypothèses? Faut-il s’interdire certains thèmes ?
Doit-on être spécialiste d’un sujet pour en parler ? Rien ne peut fonctionner si seuls les universitaires peuvent écrire des essais, si les romancières sont cantonnées à raconter des histoires, si seuls les insurgés sont légitimes à parler de révolution, les pauvres de misère, les racisés de discrimination, si les déserteurs sont trop diplômés et si les écrivains ne peuvent disserter que sur la création.
Alors nous irons trouver la beauté ailleurs, Corinne Morel Darleux
La légitimité de la personne qui écrit est importante — notamment en terme de crédibilité — et j’apprécie qu’IA Writer expérimente des choses [archive] dans le domaine et peut-être que leur spécification pour annotations pourrait être détournée pour mentionner où l’auteur·ice se situe explicitement dans (la partie de) l’article. J’écris ce paragraphe avec ma casquette de développeur, ou en ayant expérimenté l’expatriation, ou en étant membre d’une coopérative, ou en ayant l’habitude d’écrire des trucs sur le net. On pourrait annoter les intentions aussi : j’écris cela en voulant être informatif, ou troll, ou militant, etc.
C’est l’une des choses que rend possible le numérique. Légitimité sans argument d’autorité, tout un programme. Et si je tentais des choses ces prochains jours ?
optionally followed by author annotation session, with a format to be announced in a future version of the spec, separated from the author name either by the author identifier or a comma
Sometimes I’d have a realization that I was doing something for the first time since I had left home, 16 months earlier. First time pumping gas. First time ringing a doorbell. First time going to a grocery store. First time swimming. Each of these instances brought with it a small feeling of novelty, but it didn’t amount to much. It took conscious effort to remember that I was pumping gas for the first time in 16 months. It felt normal.
I was back in my real life, and although I put it on hold for Antarctica, it was waiting for me when I got back. Antarctica was a a different world, a radical departure from my normal reality. It was so different, in fact, that I simply could not merge the two realities into one. I had my real life, and I had my Antarctica life. When my Antarctica life finished, I resumed my real life.
Troisième partie (1 [archive], 2 [archive]) d’un retour sur la terre non gelée. Merci pour ce voyage par procuration cette dernière année, les détails et les anecdotes étaient parfaits.
Je remarque au passage qu’iels chaussent les mêmes bottes Baffin que moi par grand froid.
Il est largement prouvé qu’il n’y a qu’un moyen de faire entrer plus de femmes dans la tech. C’est par le biais de la représentativité. Les jeunes femmes ne peuvent pas se projeter dans des rôles qu’elles ne connaissent pas. J’espère qu’à un moment où un autre, vous aurez vous aussi envie d’occuper l’espace et de vous rendre visible, pour montrer que les femmes dans la tech existent et que c’est une voie royale. Vous pouvez aussi être marraine et intervenir dans des écoles avec Elles bougent ou Les intrépides de la tech.
Superbe manuel de Florence Chabanois avec plein de conseils et de liens pour creuser. J’appuie le fait qu’il est important d’être bien entourée pour rentrer dans ce domaine, pas seulement pour l’apprentissage de la technique mais pour déconstruire des situations sans se sentir démunie face à une culture toxique. N’hésitez pas à rejoindre l’un des collectifs listés.
Je peux faire le parrain-à-6000km, mon adresse de courriel est en pied de page.
@nnotation(intention) : Je précise la distance depuis la France car ça réduit les possibilités d’agressions physiques… et malheureusement c’est non négligeable. 😢
La technique de l’amplification, popularisée à la Maison Blanche à l’époque d’Obama, consiste à répéter l’idée en lui reconnaissant la maternité, ce qui permet d’augmenter son audibilité. Sachez aussi que nous n’apprenons pas à nous exprimer de la même façon selon notre genre. Quand les femmes prennent la parole, elles l’encombrent plus souvent de termes parasites minimisant comme “peut-être”, “je pense que”, “c’est juste mon avis”. Les femmes enrobent plus leurs propos, ce qui peut limiter sa portée et/ou nuire à sa clarté, et surtout minimiser des propos pas moins importants. Elles s’excusent aussi plus souvent de déranger (à tort). À l’écrit, ce sont les points d’exclamation et les smileys qui sont sur représentés, pour adoucir le ton et paraître sympathique. Dans tous les cas, ces parasites réduisent l’impact des messages exprimés. En gros, il vaut mieux faire court pour limiter la charge cognitive et répéter plusieurs fois le message…
Ibid.
… ou que les personnes à l’écoute apprennent à communiquer de cette façon ? À donner le temps nécessaire à la prise de soin plutôt que de formater d’autres personnes à ce qui peut être interprété comme de l’« efficacité » analytique (telle que définie par des hommes) ? L’adaptation peut et doit se faire dans les deux sens.
@nnotation(légitimité) : Je propose cela alors qu’il y a 6 femmes sur les 8 membres de Scopyleft, à la création nous étions 4 hommes. Le changement dans nos interactions a été radical.