J'ai lu avec intérêt Activity-Centered Design mais je ne suis pas plus tout à fait d'accord avec cette méthode de conception d'une application. En ne se basant que sur les activités, on se concentre beaucoup trop sur la réalisation de cette activité et pas assez sur les motivations de réalisation de cette activité. Or il y a une question essentielle à se poser sur ces activités c'est pourquoi. Pourquoi sur votre service ? Pourquoi revenir alors qu'il y a des dizaines de concurrents ? En un mot, qu'est-ce qui a retenu votre attention ?
Prenons l'exemple d'Amazon, bien sûr l'activité est le shopping, mais pourquoi est-ce que je choisi souvent d'acheter mes livres sur ce site ? Pour deux raisons : les recommandations et les suggestions. Ce sont les avantages qui ont retenu mon attention la première fois et qui me font revenir car ils sont pertinents. Avec l'activité vous attirez votre visiteur mais ce n'est qu'avec l'attention que vous arriverez à le fidéliser.
Lors des entretiens du nouveau monde industriel, Marc Davis (de Yahoo!) a présenté une carte Flickr superposant non pas des photos mais les tags associés avec des tailles relatives à leurs occurrences. C'est passionnant car on obtient ainsi une carte du monde des centres d'attention issue de ce que l'on pourrait qualifier d' « intelligence » collective (et oui on pourrait faire énormément avec des données ouvertes...).
Or si l'on ne pense pas à ces attentions, à ce cadeau offert en plus de l'activité principale, dès la conception du service, le visiteur viendra mais ne deviendra jamais un utilisateur, il restera un compte inutile dans votre base et continuera d'explorer la concurrence jusqu'à trouver un service qui lui fera la promesse d'attiser sa curiosité au quotidien.
Au final, peu de services font cet effort (conséquent) mais ça fait une différence énorme sur le taux de réussite d'un projet à mon avis, l'activité ne suffit plus à elle seule. Trouvez les bonnes doses, le savant mélange d'activités et d'attentions qui constituera votre recette personnelle. De cette manière vos utilisateurs n'utiliseront pas votre application, ne navigueront pas sur votre site, ils les dégusteront et en redemanderont.
Commentaires
Damien B le 16/10/2008 :
C'est ignoble cette carte avec les majuscules mises au petit bonheur la chance. Folksonomies suck.
Nicolas Froidure le 16/10/2008 :
Bien résumé. J'essaye toujours de trouver des idées originales pour mes clients, afin qu'ils fidélisent leurs visiteurs (surtout que pour des sites d'entreprise, fidéliser est très difficile).
La carte illustre magnifiquement bien ce que tu avances.
@Damien : Bien implémentée, la folksonomie est bien plus puissante qu'on le croît. Regardes Google Search :).
Hypergraphe le 16/10/2008 :
Tout à fait, c'est tout à fait ça ! L'intelligence collective vaut mieux que n'importe quel modèle mathématique dans ce genre de problématiques et on se rends compte qu'elle est encore peu exploitée sur le web.
Damien B le 16/10/2008 :
Citer Google Search comme exemple d'utilisation des folksonomies, c'est donner le dernier coup d'épée pour achever le concept :-D
Olivier G. le 16/10/2008 :
@Damien : tu n'as rien compris, et tu le prouve, c'est courageux.
Damien B le 16/10/2008 :
@Olivier G : tu n'as rien compris, et tu le montres, c'est téméraire. Wahou, on a progressé. En quoi Google Search est une "implémentation" de "la" folksonomie ?
David, biologeek le 16/10/2008 :
Ce billet n'était pas sur la folksonomie.
Damien B le 16/10/2008 :
@David : qu'est-ce-que tu peux être rabat-joie :)
Nicolas Froidure le 20/10/2008 :
@Damien : Google search exploite une recherche de, en gros, deux types possible :
- une expression (entre guillemets)
- des mots-clés
Pour te sortir un résultat, il conserve :
- une copie des documents de son index (pour la recherche d'expression).
- une liste de mots clés parmi les plus pertinents avec une pondération du type de ce que KGen peut te montrer (http://www.kgen.elitwork.com) en plus élaboré (gestion des déclinaisons, pluriels, conjugaisons, concepts etc...).
Mis à part la recherche d'expression, on a :
- en entrée : des mots-clés
- en sortie : des résultats en rapport avec des mots-clés.
Ensuite, il y a l'aspect collaboratif décrit par Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Folksonomie
Google se sert des liens entre sites (faits par les gens avec des mots-clés dedans), il se sert du taux de rebond (équivalent à un vote : ce site ne correspond pas aux termes de recherche que j'ai saisi ou l'inverse) et des statistiques d'utilisation via la Google Toolbar.
D'ailleurs, à leur origine, c'était pareil sauf que c'était un peu plus direct (les mots-clés fait par les gens étaient les méta-keywords des webmasters), mais bon, quand ils se sont tous mis à gruger, Google a dû trouver une manière plus indirecte.
La différence, c''est que dans Google Search, c'est pas comme le port salut, c'est pas marqué dessus :).
Jérôme le 20/10/2008 :
Donc, en gros, ce que tu dis là David, c'est que l'activité de base du site n'est pas ce qui le rends plus performant (sur le plan de son business) par rapport à la concurrence.
La valeur ajoutée d'Amazon proviens du user-generated content, de sa bonne gestion et de son exploitation optimale.
Ce qui est devenu une évidence en SEO deviens donc la base de la conception d'une application web : intégrer toutes les sources de contenu et d'enrichissement à la base même de l'application permet d'optimiser le potentiel, aussi bien en référencement qu'en utilisation, du site ainsi construit.
C'est bien la conclusion de ton post ?
A la première lecture du titre, j'étais resté sur une autre approche de la conception par l'activité, celle des rôles.
Je bosse surtout sur de la concéption d'applications métier et non de site web. Il se trouve que le web est à la mode dans les applis métier, et qu'on utilise donc les mêmes technos. Mais en gros, ma démarche d'analyse par activité consiste en l'analyse de toutes les actions possible pour chaque profil utilisateur.
En prenant conscience du rôle d'un utilisateur dans sa globalité, et non uniquement dans l'action de base d'un site marchand qui est juste "achetter", la mise en avant des systèmes de commentaires, recommandations et d'autres fonctionalités de ce genre, qui sont toutes des actions intéressantes pour le profil utilisateur concerné, ces fonctionalités aparaissent assez tôt dans l'analyse, et l'analyse par activité en fonction du rôle reste tout à fait pertinante.
Ou bien c'est la formalisation de la méthode qui pose problème ?
Damien B le 21/10/2008 :
@Nicolas : et en quoi est-ce l'"implémentation" de "la" folksonomie ?
Damien B le 03/12/2008 :
Bon, au final, ni Olivier ni Nicolas ne sont capables de définir "la folksonomie" et fatalement encore moins d'en définir l'implémentation. Ou alors on doit considérer qu'un lien vers une page Wikipedia qui lie très justement en page connexe http://fr.wikipedia.org/wiki/Buzzword est une réponse ? J'aime beaucoup d'ailleurs la section "Sites qui utilisent la folksonomie" avec la mention suivante : "certains sites fonctionnent *exclusivement* avec ce système de classification :" ; ainsi formulé, on en déduit que toute la liste est concernée : on se marre à canard.