« Communautaire » est un mot qui fait peur aux professionnels. Légendes urbaines ? Mauvaises expériences ? Manque de sérieux, de maturité ? Aucune pérennité ? Geeks peu recommandables ? Autant de raisons évoquées pour ne pas faire confiance aux communautés.
C'est justement pour essayer d'inverser cette tendance qui me semble infondée que j'ai décidé de participer à Paris Capitale du Libre cette année malgré les réticences passées. Bon ok, j'ai aussi été invité à le faire et je remercie l'ASS2L de m'avoir permis de donner mon avis sur l'organisation de ces deux journées.
J'ai la liberté d'organiser une conférence off (ie. moins importante mais plus sympa ;-)) et vu le public concerné à forte dominante professionnelle, il serait intéressant de sensibiliser tous ces décideurs aux avantages que peuvent apporter les communautés.
Au niveau du titre, après un brain storming d'une bonne quinzaine de minutes, je suis arrivé à ça :
Les communautés du Logiciel Libre : fonctionnement et interactions possibles avec le monde professionnel.
Si vous avez des remarques, n'hésitez pas mais faites les rapidement car la date limite de modification approche à grands pas.
La conférence se déroulera sous la forme de table ronde et il faut donc trouver plusieurs personnes susceptibles de parler de leur communauté. J'ai déjà plusieurs noms plus ou moins connus en tête mais toutes les suggestions sont les bienvenues (si vous avez une idée d'animateur de la table ronde je suis preneur aussi). Je me demande s'il ne faudrait pas aussi inviter nos confrères d'Ubuntu-pro pour évoquer les avantages et les inconvénients à représenter une entité distincte d'Ubuntu-fr.
Ensuite, au sujet des thèmes abordés, quelles sont les questions que vous vous posez au sujet des communautés ? (au niveau personnel et/ou professionnel) Quels sont les atouts à mettre en avant pour crédibiliser les communautés ? Quelles seraient les actions à mener pour se rapprocher du monde professionnel ?
PS : Il est assez frustrant de ne pas commencer à développer les thèmes auxquels je pense d'ores et déjà pour la conférence dès maintenant... pour ceux qui ne peuvent pas assister à la conférence, je ferais sûrement un résumé de ce qu'il s'y est dit ici.
PPS : Ubuntu-fr est aussi invité à animer les stands de l'espace découverte durant les deux journées, contactez-moi si vous êtes motivé.
Commentaires
Ju. le 26/04/2007 :
De ce que je vois ici il y a plusieurs approche pour ce qui concerne les relations : Communaute -- monde professionnel/entreprise, ca depend du modele de la societe (vente de hardware de logiciels ou de support, etc)
1/ Avoir une base client bien plus large en opensourcant le produit --> il est plus teste, possibilite de patch et demandes d'ameliorations inexplorees, typiquement pour les editeurs de logiciels
2/ Generer une image positive et d'ouverture autour du produit (constructeur de serveur) en s'assurant que les plate formes libres (noyau linux, xBSD) tourneront bien sur leurs machines en contribuant a ces projets
3/ Ressources Humaines ;-) Ca c'est de l'interaction mais ca existe : si une personne de la communaute envoit des patchs tres malins, ca peut aller assez vite
4/ Se decharger d'une partie du support (Hardware et Editeur de logiciels), laisser la communaute gerer le support local (aux particuliers) et proposer du support aux entreprises, la directement entreprises - entreprises (j'ai un nom en tete ;-)
lawl le 26/04/2007 :
Les entreprises ne sont pas interrésées par la coté communautère, ce qu'elles veulent c'est du support payant et garantit.
jp.fox le 26/04/2007 :
Point très apprécié des entreprises : avoir la certitude de trouver un nouveau prestataire qui pourra reprendre un projet grâce à l'utilisation de standards ouverts et à la disponibilité des sources. Les boites en ont marre d'être pieds et poings liés avec leur société de service ou leur prestataire informatique. Savoir qu'elles pourront changer en cas de pépin (mésentente, manque de disponibilité du prestataire, dépôt de bilan...) les rassurent.
Sinon, concernant ton titre "Les communautés du Logiciel Libre : fonctionnement et interactions possibles avec le monde professionnel", le mot "possibles" me choque un peu, on dirait que ces interactions ne sont pas évidentes mais juste possibles, contre nature... La même phrase sans ce mot me semblerait tout aussi bien.
Ton petit résumé sera lu avec plaisir :-) bon courage.
tenshu le 26/04/2007 :
Le support payant et garantie est également possible
c'est un point incontournable
Mais cela ne suffit pas a remiser le côté communautaire
manu le 26/04/2007 :
La remarque de lawl n'est pas fausse. Il y a comme une "assurance" dans l'esprit des managers d'entreprises au fait de payer un support. Comme si, "payer un support" signifie "payer un recours". Ce qui n'est pas si évident dans les faits, d'un point de vue "vie réelle"... Cette idée est réellement ancrée dans les esprits, quelles que soient les démonstrations répétées prouvant sa fausseté.
En revanche, pour ceux qui ont choisi les logiciels libres et/ou linux (vs MS ou même d'autres UNIX propriétaire), les atouts sont bien entendus financiers, mais également par rapport à la _réactivité avérée_ des communautés pour résoudre certaines anomalies ou incidents.
C'est un peu "le monde à l'envers" (ou serait-ce le début du monde à l'endroit ?...)
Ce sont là en majorité les déçus des piètres performances des sociétés de maintenance/support logiciel, ayant un esprit critique ou ayant retrouvé leur libre-arbitre sur la question...
David, biologeek le 26/04/2007 :
Merci pour toutes vos remarques qui permettront d'alimenter le débat. Juste pour revenir sur le « possibles » évoqué par jp.fox, je l'ai rajouté juste avant de publier le billet pour appuyer le fait qu'il y en a peu pour le moment. Mais le mot est peut-être mal choisi, je vais encore réfléchir à ça.
Fred Bird le 26/04/2007 :
On va guetter ça :)
Je crois que ton sujet est centré sur le mutualisme : quels bénéfices, comment le mettre en place, le structurer etc.
Sur le premier point, peut être peux-tu faire un parallèle avec d'autres mutualismes, dans le domaine de la santé par exemple, ou de la science pour laquelle on parle bien de communauté scientifique...
David, biologeek le 26/04/2007 :
Oh, excellente introduction ça ! J'aurais pu y penser quand même...
Fred Bird le 26/04/2007 :
Tu es impardonnable :p
(merci)
Aguillem le 26/04/2007 :
Comme manu, je trouve que la remarque de lawl est plutot avérée... malheureusement. A part les entreprises travaillant sur/avec des logiciels libres, les entreprises ne sont pas ou peu intéressées par les communautés du libre.
Personnellement, je pense que c'est du en partie à une incompréhension du but recherché. En effet, elles peuvent se demander pourquoi une communauté sera prête à les aider, à leur apporter un support, sans demander de contre-parties financières. Ce système n'est pas calqué sur leur schéma classique "je produit / je vends" et ça doit les faire douter.
Bonne chance pour ta présentation alors ;)
PS : bon anniversaire avec 3 jours de retard...
David, biologeek le 26/04/2007 :
Aguillem, c'est justement pour essayer de leur faire comprendre ce principe que cette conférence a sa raison d'être lors d'un tel évènement (enfin j'espère...).
PS : merci merci merci ! :-)
lawl le 27/04/2007 :
"En effet, elles peuvent se demander pourquoi une communauté sera prête à les aider, à leur apporter un support, sans demander de contre-parties financières."
C'est surtout qu'elles veulent pouvoir avoir un interlocuteur quand le lundi matin un serveur/appli est en vrac et cela trés rapidement !
Les entreprises (du moins d'une certaine taille) veulent un contrat qui stipule les modalitées d'interventions et le temps de rétablissement du service. En plus si cela ne marche pas on à quelqu'un sur qui taper ^^
Cédric le 27/04/2007 :
Bonjour à tous,
(David nous te répondons par mail au nom d'Ubuntu-pro actuellement.)
Pour revenir au sujet, il y a un point a mettre en évidence :
Dans "la communauté libre" on compte grand nombre d'entreprises. La communauté du libre n'est pas représentée simplement par des bénévoles et des passionnés qui prennent sur leur temps libre. C'est un cliché qui a la vie dure.
Novell, IBM, sont deux entreprises ( souvent critiquées par le libriste très bête et très méchant ) qui ont apporté énormément de code, de documentation, d'heure/homme...
Pourtant quand on parle de communauté libre on oublie souvent de les inclure ...
Sans parler d'entreprises de cette taille, observons Makina Corpus ( o/ ), qui également reverse des heures/homme et du code à la communauté.
Exemple que j'essaye de suivre avec Simple System, et qui est suivi par une bonne partie des SSLL.
N'oublions pas aussi les entreprises qui ne font QUE du développement libre ( Blue XML par exemple )...
Conclusion:
La communauté du libre ce sont des contributeurs indépendants , mais surtout des entreprises qui travaillent sur un autre modèle économique.
Il ne faut surtout pas imaginer que le logiciel libre une activité philanthropique, c'est surtout une méthode pour créer des applications transparentes , fiables , évolutives, et facilement maintenable.
Pas des graticiels ....
Dans le millieu des applications professionnelles libres, environ 80 % du développement à été réalisé par des SSII, éditeurs, SSLL ...
Il serait donc mal venu de n'évoquer que les contributeurs bénévoles ou que les entreprises, il s'agit d'un tout.