# Rareté
> Voilà pourquoi les NFT affolent et agitent autant les internets en ce moment. Parce que chacun voit bien qu’il ne vont rien changer en surface, tout en changeant possiblement plein de choses en profondeur. Parce que de la même manière que le capitalisme linguistique s’était attaqué à la langue en tant que bien commun, cette nouvelle forme de capitalisme de la copie (« ==copytalism== » diraient nos amis anglo-saxons s’ils avaient inventé ce terme avant moi) s’attaque aux biens numériques en tant que possibles appropriations communes.
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> *[NFT : l’original et l’acopie](https://www.affordance.info/mon_weblog/2021/03/nft-loriginal-et-lacopie.html)* ([cache](/david/cache/2021/fe8d34354b3f82a0f5eb2158e314b8f6/))
J’observais récemment des enfants jouer dans la cour et j’étais frappé par le produit de la rareté. Un simple glaçon* devenait alors le centre de l’attention (et de la convoitise) du fait de son unicité. Cet objet — auquel des esprits toujours libres eurent tôt fait de donner des vertus quasi-magiques — était l’objet d’une controverse quant à sa destinée. Les un·es voulaient le râper pour en faire de la glycérine (véridique !), les autres comptaient le mettre au sommet de leur château. Cette différence de points de vue a fait l’objet d’une longue négociation qui faisait sourire les parents (enfin je crois, pas facile avec les masques) mais surtout qui établissait des relations sociales.
De cette anecdote est sorti de mon esprit — un peu moins libre — l’idée que la rareté était peut-être importante pour générer des liens sociaux. Et que le capitalisme était notre outil inter-générationnel pour conserver ces liens. Je suis rentré à la maison sur mon vélo en essayant de me [fatiguer](/david/2021/03/18/) le plus possible…
* Ce bout de glaçon était en somme le contraire d’un marché liquide. *Tadum kshh.*