Publications relatives au tag #protopie


Les plus récentes en premier, les 3 premières sont dépliées et ensuite c’est à la demande, bonne exploration !

Lettre (2021-12-11)

Et c’est là une de tes plus grandes futures victoires. C’est que si c’est dur aujourd’hui, si tu ne comprends rien, si tu n’arrives pas à saisir ce qui ne colle pas, c’est parce que tu n’es pas dans le bon contexte pour toi. Un contexte qui te permette d’être totalement toi-même, sans avoir à créer de carapace ou de tenir une posture qui serait « suffisamment professionnelle » par exemple.

Ces personnes-là vont t’accepter toi tout entière, que tu ailles bien ou non, que tu sois sûre de ce que tu dis ou que tu tâtonnes, que tu sois vulnérable ou confiante.

Et c’est ça, ça qui va tout changer.

Lettre à la moi du passé (cache)

On entre dans une autre dimension (pas que temporelle) avec l’intervention de Maïtané dans 24joursdeweb.

Je suis tellement content d’avoir modestement accompagné cette transformation… qui a participé à la mienne ! Lorsqu’on cherche tou·tes un sens, on finit parfois par faire un bout de chemin ensemble dans la même direction. Et c’est chouette.

Salaires (2021-11-30)

Il ne s’agit plus de quémander un emploi pour avoir le droit de valoriser du capital, et de payer des impôts pour en déléguer la gestion à un personnel politique et une aristocratie de grandes et grands fonctionnaires. Il s’agit de décider ensemble du niveau de salaire et de ce qui doit être produit, et surtout comment ça devrait l’être.

Citoyenneté autre (cache)

Au sein de Scopyleft, nous sommes passé·es d’un salaire à la contrainte (cruel manque de trésorerie les premiers mois !) à un salaire égalitaire (pendant un temps) pour être depuis quelques années maintenant à un salaire au besoin. Notre revenu n’est pas corrélé à ce que l’on rapporte ou à notre ancienneté ou à notre activité ou à notre expérience. Encore moins à notre performance…

Sous réserve que le pot commun ne se retrouve pas vide, chacun·e est libre de choisir le montant qu’iel souhaite.

Cette pratique vient avec son lot de non-dits et de culpabilités, de la même façon que ce qui peut se produire avec les vacances. Parfois ne pas avoir à donner de justifications peut être la pire des tortures pour un groupe de personnes qui s’estiment et se respectent :

Toutes ces questions sont légitimes et saines. Et le fait que ces discussions aient lieues à un moment où il y a un peu plus de diversité n’est pas anodin. Elles permettent de se remettre en question et génèrent des échanges qui permettent d’apprendre à se connaître (et à s’apprécier).

Du salaire à vie au salaire en vie, il y a matière à travailler. Ensemble.

Rappel : nous sommes une coopérative, ce qui signifie que ce qui n’est pas attribué en salaire au cours de l’année est transformé en réserve (pour la structure), puis en part travail (répartie équitablement entre les salarié·es) à la fin de l’année. C’est aussi cela être propriétaire de son cadre de travail, que l’on essaye de pérenniser.

Il a fait le tour du monde… mais qu’est-ce que le tour du monde puisque l’horizon est éternel ? Le tour du monde va plus loin que le bout du monde, aussi loin que la vie, plus loin encore peut-être. Quand on entrevoit ça, on a un peu le vertige, on a un peu peur. Et en même temps ce qu’on entrevoit là est tellement…

Tellement quoi ? Je ne sais pas. Plus loin que le bout du monde…

La longue route, Bernard Moitessier

Vacances (2021-04-22)

L’histoire est aussi importante que la forme ou la structure. Dans une très large mesure, l’histoire d’un phénomène constitue le phénomène lui-même. Nous sommes, réellement, tout ce qui a existé avant nous et nous pouvons devenir à notre tour infiniment plus que ce que nous sommes.

L’écologie sociale, Murray Bookchin

On a un rapport assez particulier aux vacances chez Scopyleft et au moment où on se transmet en question, c’est l’occasion de partager un état de nos réflexions.

La prise de vacances est libre et consciente. Libre car on ne se restreint pas à un nombre de jours/semaines, ni même à communiquer à nos collègues si/quand on est en vacances. Consciente car on essaye — dans la mesure du possible — de ne pas laisser les autres galérer du fait de notre indisponibilité. Faire partie d’une SCOP c’est aussi pour moi éprouver de l’empathie et de la solidarité pour les autres membres.

La discussion du jour portait sur la toxicité potentielle d’une telle approche. D’autres entreprises pratiquent les vacances illimitées mais cela crée un tel sentiment de culpabilité que les employé·es prennent en définitive moins de vacances et dans un climat pas terrible.

Comment rompre avec ce sentiment ?

On en vient à (re)questionner les notions de travail et de vacances. Si l’on envisage les vacances comme des moments de prise de soin personnels, le changement n’est pas uniquement sémantique mais traduit une intention différente. D’une manière similaire à l’auto-détermination de nos salaires en fonction de nos « besoins », les vacances s’adaptent ainsi à notre rythme de vie, notre enthousiasme et notre appétence. L’exploration du tempo convenable pour notre danse du moment.

Ce n’est plus alors la recherche d’un rythme de travail soutenable mais celle d’une qualité de vie enviable.

Bien au contraire, la complétude inclut l’ensemble disparate des structures, d’articulations, de médiations, où le tout va puiser la riche variété de ces formes et où ce qu’un esprit analytique réduirait à une suite de détails « innombrables » et « fortuits » acquiert ainsi des propriétés qualitatives uniques.

Ibid.

Castors (2021-02-18)

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Construire soi-même sa maison, quand on n’est pas du métier, cela peut sembler mission impossible. Et pourtant, c’est ce qu’ont fait des milliers de Français dans les années 1950, avec le Mouvement des Castors. Des agriculteurs, des cheminots, des ouvriers… sont devenus des autoconstructeurs.

Ils sont même allés encore plus loin : plutôt que se concentrer sur leur maison individuelle, ils se sont regroupés pour construire ensemble des quartiers entiers. « Les gens qui travaillaient sur les maisons ne savaient pas si c’était la leur ou celle du voisin, une fois qu’elles étaient terminées, elles étaient tirées au sort », explique Eric Tortereau, co-président de l’association des autoconstructeurs Castors Rhône-Alpes.

Ils construisaient leurs maisons tous ensemble puis les tiraient au sort : l’histoire des Castors (cache)

Je me surprends parfois à rêver d’un tel avenir post-Covid. J’imagine que ça n’est pas (encore ?) suffisamment dévastateur pour que l’on en arrive à une telle solidarité. Peut-être à la prochaine marche de notre descente énergétique ?

Retraite (2021-02-10)

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Mais sous prétexte que ça ne va pas révolutionner leur vie, beaucoup se privent de ces petites victoires volées sur le quotidien parce que « ça ne changera rien ». Mais si ça change ! Naturellement. À trop viser de grandes victoires futures, on en oublie de saisir celles qui sont à portée de main. Elles sont pourtant le carburant des grandes épopées de demain : sans elles, comment poursuivre, toute une vie durant, des aspirations qui semblent si loin ? Ou a contrario, sans elles, comment réaliser que parvenir est devenu superflu… Puisqu’on est déjà si bien.

Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, Corinne Morel Darleux

Sur les pistes, je ne croise que quelques personnes manifestement retraitées. Je me demande si j’en suis une. Pas dans le sens FIRE qui semble avoir du succès chez les personnes à hauts salaires — comme les développeurs et développeuses. Plutôt en ayant des choix de vie me permettant d’avoir des pratiques de retraité dès maintenant.

Petit plaisir du jour : avoir créé un nuage en lançant de l’eau à ébullition en l’air lorsqu’il fait « frête ». Je ne l’avais jamais fait et c’était plaisant, d’autant que non prémédité (je faisais la vaisselle en m’aidant du poêle).

Lever de soleil Lever de soleil
Les couleurs par -22°C sont toujours aussi magnifiques.