Négatif


Les générations qui sont nées après 1973, celles qui ont grandi à l’ère de « la crise » perpétuelle, ont intériorisé, l’une après l’autre, l’idée que chacune vivrait globalement moins bien que la précédente. Elles ont réappris à avoir peur. Un retournement historique qui pourrait aussi se lire comme une sorte de psychothérapie de groupe, une rééducation de masse à la « tolérance à la frustration ».

La société ingouvernable, Grégoire Chamayou

Cela fait bientôt deux années que le monde (occidental) aspire à être négatif. À passer entre les gouttes. À fuir son prochain. Ça laisse des traces. Profondes.

Il y a la peur. Celle de faire une forme grave ou longue. Celle de la transmettre aux personnes, forcément proches. Celle de croiser le mauvais mutant, celui de trop. Celle de se déshumaniser.

Il y a les travailleurs — et surtout travailleuses — essentiel·les qui sont en panne d’essence. De sens aussi. J’en manque de même, de plus en plus, à relayer des doctrines et protocoles tous plus abscons les uns que les autres.

Quel est le niveau d’indécence lorsqu’on essaye de faire de bons mots sur les grands maux de notre époque ?

Il n’y aura pas de ré-solutions cette année, ni même d’in-tensions. Car toutes les solutions ne font qu’aviver les tensions. Peut-être qu’ils finiront seuls et vaincus, mais à quel prix ? Quoi qu’il en coûte mais il faudra tout de même apprendre à vivre avec. Tout était dit.

En revanche, je vais essayer de trouver le bon révélateur pour transformer ce négatif. Passer par l’image pour couper le son d’une anxiété continue, non contenue. Dévier le flux. Stopper le mien. Arpenter d’autres espaces.

Loin…


Du bord de la rivière #

❤️ La donnée, répondais-je, c’est la mesure de ce qui nous tient à cœur, de ce qui nous importe.

Par amour du mauvais jeu de mot, j’aurais pu dire: la mesure de ce qui compte.

Ce qui compte (cache)

🧑‍🔬 In the so-called modern day it’s like everyone — except a few — has dropped their brain on the floor. They keep inventing “revolutionary new ways” of doing the same thing that could be done in a dozen ways already. And they do that by coating more and more and more unnecessary complexity on top of existing technology stacks.

Is the madness ever going to end? (cache)

🐺 The term alpha wolf is not widely used by wolf researchers today. But it is still well established in our consciousness, Zimmermann said. In the middle of a sentence, she corrects herself.

“Alpha animals… I mean the leader animals or the adults,” she said. “As you can see, it’s still in there. But that’s completely wrong.

Wolf packs don’t actually have alpha males and alpha females, the idea is based on a misunderstanding (cache)

⏳ This time-based ULID system continues to give us all the advantages of a UUID system—it can be distributed, because there’s no single sequence authority, the IDs can be merged into a single dataset later, and there’s an even lower chance of global collision, because collisions are only possible inside the same millisecond.

Understanding UUIDs, ULIDs and String Representations (cache)

🚮 The real-life impact of our technical decisions really hit home to me once again: my Mom had trouble volunteering and participating in her local community because somebody shipped the optional chaining operator in their production JavaScript.

The Optional Chaining Operator, “Modern” Browsers, and My Mom (cache)

✍️ Établir une réflexion en sciences humaines et sociales aujourd’hui signifie comprendre et manipuler des outils d’écriture numérique. Il est nécessaire de proposer des formations dans les institutions de savoir pour former les chercheur·e·s en sciences humaines aux théories et pratiques numériques.

Débugue tes humanités

🏡 Peut-on donc imaginer une manière d’habiter sans posséder ? Je ne parle pas ici de devenir locataire, ce qui induit une autre forme de dépendance, mais bien d’habiter sans posséder ni se soumettre ; en somme, de redéfinir droit de propriété et droit d’usage, à l’aune du travail colossal réalisé sur les communs, l’autogestion et la solidarité.

C’est la tâche à laquelle s’attelle depuis trois ans la foncière Antidote, en cherchant à neutraliser la partie la plus nocive de la propriété, l’abusus. Concrètement, si l’on prend l’exemple d’un arbre, l’usus donne le droit de dormir sous son feuillage, le fructus celui de manger ses fruits, et l’abusus le droit de le couper. Appliqué à un lieu collectif, neutraliser l’abusus revient donc à le sortir du marché afin qu’il ne puisse être vendu.

Habiter sans posséder, tel est l’antidote (cache)