Science-F(r)iction


La ministre des Armées Florence Parly a profité du Forum innovation défense vendredi 4 décembre pour lancer officiellement la Red Team. Derrière ce nom anglais, dix auteurs de science-fiction qui ont été recrutés pour imaginer les futures crises géopolitiques et ruptures technologiques impliquant les militaires.

[…]

D’après les scénarios, […] l’idée est d’anticiper des situations permettant à la France de conserver une autonomie stratégique et opérationnelle aux horizons 2030 et 2060. Ascenseur spatial, nation pirate ou encore réchauffement climatique se mêlent dans les textes

Qui sont les dix auteurs de SF de la « Red Team » du ministère des Armées ? (cache)

Comment ne pas penser à cette intervention d’Alain Damasio dans un moment pareil. Se faire accaparer l’espace de l’imaginaire par la ministre des Armées, les survivalistes « durs » n’attendaient que ça…

Quel récit commun se raconter ? Est-ce que la pandémie en est-un ? Et si oui, quelles histoires avons-nous à écrire à ce sujet qui ne soient pas individualistes ? Comment souhaiterions-nous vivre la prochaine ? Si nous avons vécu le scénario du pire, quel serait celui du meilleur ?

Et pendant ce temps-là, des robots guerriers font des pirouettes…

Je crains alors ainsi que le clic du pétitionnaire, l’indignation partagée sur les réseaux sociaux, et même le panier acheté à l’Amap, pour être louables et sincères, s’ils ne sont pas reliés et vertébrés par un projet, ne fassent partie d’un monde où l’avenir de l’écologie oscille encore entre capitalisme vert, restrictions individuelles et survivalisme. Où l’oligarchie stocke et s’organise pendant que les actes isolés peinent à faire masse.

Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, Corinne Morel Darleux