Publications relatives au tag #tristesse


Les plus récentes en premier, les 3 premières sont dépliées et ensuite c’est à la demande, bonne exploration !

Apocalypse (2023-06-12)

Lorsque je reste assis ou marche dans la forêt, je ne suis pas un « sujet » en train d’observer des « objets ». En entrant dans le mandala, je suis pris dans des réseaux de communication, des maillages de relations. Que j’en sois conscient ou non, je mets en branle ces réseaux en effarouchant un cerf, en faisant sursauter un tamia ou en marchant sur une feuille verte. Il n’est pas possible d’observer le milieu en en étant dissocié.

Les réseaux exercent également une influence sur moi. Chaque inspiration introduit dans mon organisme des centaines de molécules en suspension dans l’air. Ces molécules constituent l’arôme des bois, la senteur combinée de milliers de créatures. Certains arômes sont si agréables à l’homme qu’il les a domestiqués pour en extraire des « parfums ». Un de ces parfums au moins, le jasmonate, est un signal d’alarme chimique, qui avertit les autres plantes d’un danger. Peut-être notre esthétique olfactive reflète-t-elle un désir de participer à la lutte de la nature ?

Mais les parfums sont l’exception. La plupart des molécules de la forêt court-circuitent mon odorat et se dissolvent directement dans mon sang, pénétrant dans mon corps et mon esprit sans que j’en aie conscience. Les effets de cette imprégnation chimique de notre organisme par les arômes végétaux ont été très peu étudiés. La science occidentale ne s’est pas abaissée à prendre au sérieux l’idée que la forêt, ou son absence, puisse faire partie de notre être. Pourtant les amoureux de la forêt savent très bien que les arbres influent sur notre état d’esprit. Les Japonais ont nommé cette connaissance et en ont fait une pratique, shinrin-yoku, « se baigner dans l’air de la forêt ». Il semble que le fait de participer à la communauté d’information du mandala apporte un certain bien-être dans le cœur chimique de notre organisme.

Un an dans la vie d’une forêt, David G. Haskell

La couleur du ciel de cette semaine est peut-être la nouvelle lueur du ciel en été : jaune, cendrée, atypique. Mortelle.

J’ai déjà un filtre sur mon robinet (une partie de mes conduites sont en plomb, encore courant à Montréal), est-ce qu’il va bientôt me falloir un filtre à air pour pouvoir respirer sainement ? La sélection privilégio-capitaliste est en marche.

Comment pleure-t-on (de rire ?) devant un film lorsqu’on porte un masque de ski ? Est-ce qu’un casque de Spatial Computing permettra de protéger ses yeux de la fumée ? Et si cela devenait la seule façon de voir un ciel bleu ? Peut-être que la symbiose devra faire partie de nos conditions de survie dans la fournaise que nous créons.

Nous n’avons plus le temps pour des outils numériques individualistes. Nous n’avons plus le temps. Pour paraphraser un autre escroc présidentiel :

Notre forêt brûle et nous mettons des masques.

Chargement (2023-02-03)

If you are familiar with how the web is built, what happened is pretty obvious: A website that over-relies on JavaScript to power its experience had its logic collide with one or more other errant pieces of logic that it summons. This created a deadlock.

If you do not make digital experiences for a living, what happened is not obvious at all. All you see is a tiny fake loading spinner that never stops.

Modern Health, frameworks, performance, and harm (cache)

Je suis le témoin d’un web cassé au quotidien. J’utilise uMatrix en bloquant toutes les requêtes qui ne sont pas sur le domaine consulté. Il est assez triste de constater le manque de résilience de la plupart des sites.

Parfois, la consultation d’un article de blog n’est pas possible à cause de cela. Le contenu n’est même pas dans le HTML… ou une erreur JavaScript en masque l’affichage.

La fragilité est devenue la norme car plus personne ne sait se servir des fondations du Web.


Bande son du moment : SEVDALIZA - DARKEST HOUR


🏎️ I guess what I’m winding up to say here is developer experience really isn’t important—especially when frameworks haven’t even got the absolute baseline experience anywhere near where it needs to be to service a world wide web. A world wide web that’s accessed with slow, expensive connections and cheap, underperforming hardware. How about taking a bit of “DX” on the chin to focus instead on “why are we using this framework that potentially excludes the majority of users?”.

Speed for who? | Andy Bell (cache)

🤗 Préciser notre mission, c’est rediscuter ensemble l’ordonnanceur qu’on ramènera tou⋅tes à la maison : quelles priorités, quelles actions, et comment s’insèrent-elles dans la tapisserie que nous brodons ensemble.

La mission de Deuxfleurs (cache)

🙇 Thinking that people are stupid is not thinking. Understanding them is.

I never want to debate, but if I had to, I would hope to lose. I don’t want to convince anyone of my existing perspective. I would rather be convinced of theirs. It’s more interesting to assume that they are right.

I want to lose every debate. (cache)

Déception (2023-01-23)

La perte d’un ami est un deuil.

Le choc d’une annonce extime,
  la colère que des femmes souffrent,
  le marchandage d’un départ précipité,
  la tristesse de toutes ces rancœurs,
  l’acceptation d’un silence parlant.

Après tout ce que tu m’as appris,
  cette dernière leçon,
  au sujet de l’incohérence,
  aura été des plus malaisantes.

La déception qu’un ami puisse se perdre.


Citation du jour :

Les moutons ont peur du loup, mais c’est le berger qui les mange.


Difficile. Troublant. Écrire est un équilibre qui me demande beaucoup d’efforts. Ne pas créer de peines aux vivants que l’on aime qui nous entourent tout en contenant la tempête qui ravage nos pensées. Ce n’est pas si simple. Veut-on toujours gérer la conséquence d’une pensée parfois mal formée ? L’écriture solidifie un état que l’on voudrait garder fluide. Nous construisons alors des tabous, des jardins interdits qui pourront s’ouvrir le moment venu ou jamais car ce temps là aura passé. Alors parfois je me retiens. Ce que les proches voient comme quelque chose de personnel est bien souvent le détachement d’une expérience, d’un partage qui va beaucoup plus loin que la simple réalisation d’un quotidien à soi.

Le dernier arrêt (cache)