Lettre à Thomas

Thomas,

Suite d’une discussion récente inachevée faute de temps, au sujet de l’expatriation. Ou plutôt du sentiment que les choses bougent davantage en France au point de vouloir y revenir. Il s’agit d’un ressenti que j’ai eu en étant au Japon et qui m’a en partie motivé pour revenir. J’avais alors oublié les raisons du mouvement, ce mal-être latent qui devient le terreau fertile de nouvelles idées. Il y a une beauté et une énergie dans ce foisonnement mais les conditions pour y arriver me sont de plus en plus insupportables. Je n’ai plus envie d’un état d’urgence mais d’un état de bienveillance, quitte à devoir m’éloigner pour cela de l’innovation et la disruption.

Bien sûr, le prix à payer est élevé : les réflexions philosophiques me manquent, les mises en communs me manquent, de nombreuses rencontres me sont maintenant beaucoup moins accessibles. J’apprends à vivre avec et je sais que je pourrais être moteur de nouvelles initiatives dans d’autres lieux une fois acclimaté. Les réflexions y seront peut-être moins poussées compte tenu de la plus faible pression du milieu et les actions en découlant seront probablement différentes, à l’origine de l’évolution d’une culture locale.

David

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