Salaires


Il ne s’agit plus de quémander un emploi pour avoir le droit de valoriser du capital, et de payer des impôts pour en déléguer la gestion à un personnel politique et une aristocratie de grandes et grands fonctionnaires. Il s’agit de décider ensemble du niveau de salaire et de ce qui doit être produit, et surtout comment ça devrait l’être.

Citoyenneté autre (cache)

Au sein de Scopyleft, nous sommes passé·es d’un salaire à la contrainte (cruel manque de trésorerie les premiers mois !) à un salaire égalitaire (pendant un temps) pour être depuis quelques années maintenant à un salaire au besoin. Notre revenu n’est pas corrélé à ce que l’on rapporte ou à notre ancienneté ou à notre activité ou à notre expérience. Encore moins à notre performance…

Sous réserve que le pot commun ne se retrouve pas vide, chacun·e est libre de choisir le montant qu’iel souhaite.

Cette pratique vient avec son lot de non-dits et de culpabilités, de la même façon que ce qui peut se produire avec les vacances. Parfois ne pas avoir à donner de justifications peut être la pire des tortures pour un groupe de personnes qui s’estiment et se respectent :

Toutes ces questions sont légitimes et saines. Et le fait que ces discussions aient lieues à un moment où il y a un peu plus de diversité n’est pas anodin. Elles permettent de se remettre en question et génèrent des échanges qui permettent d’apprendre à se connaître (et à s’apprécier).

Du salaire à vie au salaire en vie, il y a matière à travailler. Ensemble.

Rappel : nous sommes une coopérative, ce qui signifie que ce qui n’est pas attribué en salaire au cours de l’année est transformé en réserve (pour la structure), puis en part travail (répartie équitablement entre les salarié·es) à la fin de l’année. C’est aussi cela être propriétaire de son cadre de travail, que l’on essaye de pérenniser.

Il a fait le tour du monde… mais qu’est-ce que le tour du monde puisque l’horizon est éternel ? Le tour du monde va plus loin que le bout du monde, aussi loin que la vie, plus loin encore peut-être. Quand on entrevoit ça, on a un peu le vertige, on a un peu peur. Et en même temps ce qu’on entrevoit là est tellement…

Tellement quoi ? Je ne sais pas. Plus loin que le bout du monde…

La longue route, Bernard Moitessier