Oligarchie


Selon vous, les énergies fossiles ont notamment permis l’émergence de la classe moyenne. La fin de l’énergie abondante la condamne-t-elle ?

A terme, ça la remet en question de façon évidente. Avec l’énergie, on a vu l’émergence du confort matériel chez tous, du pouvoir d’achat pour tous. Et la modification du type d’activité avec le développement du secteur tertiaire. Est-ce que la décrue énergétique va permettre de conserver ce genre de travail, de services ? A terme, pas dans les mêmes volumes. La société va devoir se structurer différemment.

Une interview dans Le Un en novembre 2021 (cache)

Tout l’enjeu climatique est là. Les personnes en capacité d’enrayer cette débauche d’énergies sont les mêmes qui vont constituer cette future oligarchie de riches à l’abri des conditions qu’elles auront créées.

À partir de ce postulat, il faut :

J’aimerais tant être surpris.

Sauf à avoir un visionnaire à la tête de l’Etat. Mais ça, ça demande une période de crise. Et nous n’y sommes pas encore suffisamment enfoncés.

Ibid.


Au passage, aller vivre dans un éco-hameau (ou ses déclinaisons) ça s’assimile de plus en plus pour moi à du survivalisme-doux-qui-fait-l’autruche sur une situation généralisée. C’est peut-être rassurant et nécessaire à la santé mentale de quelques privilégié·es mais ça ne permettra pas de tenir bien longtemps sans prise de conscience et d’action globale.


Découvert depuis : Mao-spontex.

Lu depuis :

Mais puisqu’on évoque une pragmatique de la réception, je crains juste que « écosocialisme » ait par trop les airs d’une catégorie interne à la grammaire capitaliste et ne sonne que comme la énième proposition de l’« infléchir ». On pourrait dire que c’est habile, que ça permet d’avancer masqué et de tromper son monde — je n’aurais rien contre ce genre d’habileté. On peut dire aussi, symétriquement, que ça prépare à toutes les neutralisations. Au total, j’en reviens à un argument assez rustique : « communisme » est ce qui se déduit dans l’ordre de l’affirmation positive d’une prémisse sans équivoque anticapitaliste.

[…]

Andreas Malm a fait litière de cet absurde « Anthropocène » dont le nom même n’est qu’un évi­te­ment : un de ces stra­ta­gèmes géla­ti­neux typiques de l’idéalisme mora­liste, qui fait tou­jours tout pour igno­rer les forces maté­rielles et les forces sociales, les hégé­mo­nies et les conflits, les rap­ports sociaux et les rap­ports de force, et qui fina­le­ment nous laisse quoi comme pos­si­bi­li­té ? Réformer l’Homme ? On sait déjà com­ment ça se finit : par le tri des déchets et l’apologie des « petits gestes » qui « per­met­tront de tout chan­ger ». Or voi­là : les petits gestes pour tout chan­ger sont pré­ci­sé­ment des béquilles pour tout recon­duire, donc pour ne rien chan­ger.

« La multitude mobilisée en masse est l’unique solution » (cache)