Les plus récentes en premier, les 3 premières sont dépliées et ensuite c’est à la demande, bonne exploration !
Perles (2023-07-02)
Mon travail de scientifique m’a appris comment les gens construisent des théories pour avoir le sentiment de contrôler leur environnement.
Ils se comportent ensuite de manière à renforcer ces théories. Les personnes autistes partagent ce désir « normal » de contrôler leur environnement. Ce qui diffère pour elles, c’est l’intensité avec laquelle cet environnement les déborde. Des connexions neuronales atypiques dans le cerveau des personnes autistes peuvent conduire à une perception anormale, augmentant l’importance des événements individuels mais affaiblissant la capacité à relier ces morceaux de vie en des représentations plus intégrées et abstraites.
Les comportements rigides et répétitifs des personnes autistes commencent à avoir un sens lorsque nous les considérons comme la réaction normale d’un être humain à un environnement sensoriel très anormal, plutôt que comme des symptômes d’une maladie. Les symptômes autistiques sont ce qu’une personne fait pour forcer un monde chaotique à suivre un scénario prévisible. Nous essayons tous d’imposer un ordre narratif à ce qui peut sembler un monde fondamentalement chaotique. La différence dans l’autisme est qu’il y a plus de chaos à contrôler.
À cet égard, l’étude de l’autisme peut nous en apprendre beaucoup sur l’humanité en général et sur la façon dont la détresse psychologique peut être expliquée comme une réaction rationnelle, bien qu’extrême, à un monde qui ne tourne pas rond.
L’imperméable jaune, Matthew Belmonte
Une citation extraite de Des gènes, des synapses, des autismes de Thomas Bourgeron qui est assez technique et que je recommande. Cela me donne envie de séquencer mon génome pour jouer avec mais comment réduire les intermédiaires profiteurs ?
La génétique n’est pas la science des gènes mais la science de la diversité génétique qui contribue à notre individualité.
Ibid.
Avec son consentement :
Quiz (2023-02-18)
On aimerait pouvoir faire des quiz.
Il y a 20 ans, j’aurais commencé à modéliser cela dans une base de données relationnelles avec les bons index et tout.
Il y a 15 ans, j’aurais essayé de représenter cela avec des données liées et du RDF pour une réutilisation sémantique.
Il y a 10 ans, je me serais demandé si ça pouvait rentrer dans Redis ou MongoDB et à quel point ça passerait à l’échelle.
Il y a 5 ans, j’aurais imaginé une API pour pouvoir généraliser l’usage et décliner plusieurs services équivalents.
Et aujourd’hui alors ?
Je commence par me demander comment est-ce que les utilisateur·ices vont pouvoir saisir ces données et devenir autonomes.
Je n’envisage pas qu’iels puissent saisir du HTML — qui plus est valide et accessible — pour concevoir ce quiz. Je me demande quelle serait la structure la plus logique pour déterminer les réponses possibles et mentionner la bonne. Il y a un enjeu de feedback immédiat lors de la rédaction, par exemple en CommonMark un peu étendu dans un pad ou un forge git. J’imagine une structure qui ressemble à :
Le consentement c’est :
* [ ] Demander la permission
* [x] S’assurer à tout moment que l’autre↩
est à l’aise et désire ce qu’on lui fait
* [ ] Peut se donner avec un peu de pression
C’est ensuite à moi de convertir cette structure plate, textuelle, relativement compréhensible en un formulaire web interactif. C’est le seul moment où la technique entre en jeux avec des dépendances aussi minimalistes que possible.
Ce qui a changé en 20 ans, c’est que j’ai pris conscience que la pérennité d’une donnée tient à l’autonomie que l’on peut donner aux personnes qui vont s’assurer de son évolution. La « bonne » modélisation est celle qui est explicite et non réservée à une élite de dévelopeur·euses.
Entre l’User eXperience (UX) et la Developer eXperience (DX), il y aurait peut-être la Maintenance eXperience (MX) ? Et dans ce contexte, l’autonomie vis-à-vis des données est cruciale. Ce n’est peut-être pas techniquement très propre, c’est difficile à mettre en valeur sur un CV ou dans une conférence, c’est même aux antipodes de la mode actuelle.
Mais c’est là où je positionne ma valeur aujourd’hui. De la cathédrale qu’il faut reconstruire tous les 2 ans au refuge qui ne nécessite que quelques planches et clous en maintenance annuelle pour qu’une poignée de personnes y trouvent du réconfort. Et soient en capacité de participer à l’effort commun.
Bandes-dessinées de la semaine :
- René.e aux bois dormants de Elene Usdin.
- Mégantic, un train dans la nuit de Anne-Marie Saint-Cerny et Christian Quesnel.
Je ne sais pas si c’est le fait de résider sur ces territoires mais les deux m’ont pas mal affecté. L’héritage de la colonisation en étant sur les lieux colonisés est encore plus difficile à porter.
Film de la semaine : The Menu (essayez de ne pas vous divulgâcher…).
💯 Always remember that although a subset of the JavaScript community can be very loud, they represent a paltry portion of the web as a whole. This means that when they say something like “Best practices don’t actually work”—what they mean is “Best practices don’t actually work for a small subset of less than 5 percent of the web”.
🐦 Spinners are the dumbest progress bar.
A notification center for progress bars that sounds like birdsong (cache)
Livre (2023-02-13)
They both would have been ‘good enough’ for my purposes, but since I’m comfortable with Markdown, HTML, and CSS, using Pandoc made the most sense.
If you’re comfortable with Markdown then Pandoc is amazing. It integrates out of the box with both Weasyprint and paged.js. Either of them is a decent option for generating PDFs. Paged.js uses headless Chrome, which gives it access to a broader spectrum of CSS features and makes it a little bit flakier.
Some thoughts on how to make a book, three months after I made one (cache)
Je commence à avoir quelques expériences avec Pandoc si vous voulez que l’on produise un livre numérique ensemble. Pas forcément technique. Potentiellement sur le Web. Dans le meilleur des cas on apprendrait chacun·e des choses et on repartirait à la fois plus autonomes et paradoxalement plus lié·es aussi.
(Dé)livrez-vous.
Ennui (2023-01-31)
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There’s a quote from a writer that has rattled around in my head for years (although I have never been able to source it, leading me to wonder if I accidentally made it up), but it went something like, “I only need a half hour a day to write. But I have to wait around an awful long time for that half hour to show up.” I think about this all the time—that the actual amount of time spent in doing something creative (writing, designing, making music, whathaveyou) is often buffered by hours and hours on either side by real—sometimes pleasant, sometimes infuriating—boredom.
[…] That is, not merely an absence of doing, but a not-doing so complete it doesn’t stimulate, and it doesn’t heal. It merely waits—patiently or otherwise—for an arrival. I fear we have forgotten how to wait.
C’est l’une des choses que je trouve être la plus difficile à transmettre en tant que parent. Accepter que l’on a du temps devant soi et qu’il est possible et sain de ne « rien faire » pendant une période plus ou moins longue. Ce qui est complexe, c’est cet apprentissage de l’alternance entre des périodes d’activités intentionnelles et celles qui sont induites par ce qui semble être — à première vue — de l’inactivité.
Compenser de l’hyper-activité par de la sur-activité est une voie qui semble naturelle mais qui ne me parait pas être soutenable et/ou enviable sur du long terme.
La difficulté vient peut-être du fait qu’il n’est pas facile de montrer l’ennui à partir du moment où la demande d’attention (externe) vient interrompre de fait cette période…
Pensée du jour :
Ce monde sera plus terne lorsqu’il n’y aura plus de neige.
His wildly popular “Last Child in the Woods: Saving Our Children From Nature-Deficit Disorder” includes evidence that exposure to nature is essential not just to children’s mental and physical health, but to everyone’s. Adults are just as susceptible to a “Vitamin N” deficiency he explains in his more recent “The Nature Principle: Reconnecting with Life in a Virtual Age.” I asked him about my writing-outside theory.
“It’s likely you find it easier to write outside not only because of nature’s direct impact, but because of the absence of so many distractions, most of them technological.” says Mr. Louv, who also finds his writing better when he does it by a lake or in the woods. “The info-blitzkrieg has spawned a new field called ‘interruption science’ and a newly minted condition: continuous partial attention.” Constant electronic intrusions, he says, leave anyone trying to work frustrated, stressed and certainly less creative.
Lecture (2023-01-30)
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Reading is a technology that works. And it works in part by immersing the reader in the text itself. The lack of video / music / pop-up ads / crypto tokens / mini-games aren’t a problem to be solve. The lack of those thing is the feature. Books are engaging precisely because they lack those things.
Maybe the Book Doesn’t Need to Be “Disrupted” in the First Place? (cache)
Pour avoir modestement participé à la publication de certains ouvrages sur les Ateliers de Sens-Public ou les Parcours numériques des Presses de l’Université de Montréal, cette publication me fait pas mal cogiter. Je me raccroche au fait qu’il y ait différents publics pour différentes lectures et pour différents types d’ouvrages aussi.
Ironiquement, je ne lis que des livres sur papier mais je lis tellement d’articles sur mon écran que la limite est floue et qu’il faudrait commencer par définir ce que l’on entend par « lecture » et « livre ».
Ce qu’il me manque avec un support papier, c’est de pouvoir facilement consigner des passages (par exemple pour usage/recopie ici) mais depuis que la reconnaissance de texte est automatisée dans macOS Photos ça va beaucoup plus vite de prendre la page en photo pour y revenir plus tard et ça n’interrompt pas tant mon flux de lecture.
Quelques questions pour toi lecteur·ice :
- Est-ce que tu lis ce blog sur une liseuse ?
- Est-ce qu’un format particulier t’aiderait ?
- Est-ce qu’un recueil annuel/périodique serait pertinent ?
- Est-ce que le format ePub permettrait d’avoir des liens vers les articles en cache tout en ayant une navigation fluide ? (Est-ce nécessaire ?)
🧡 Information importante : ce prototype ne restera en ligne qu’au maximum pendant 2 mois.
Il est extrêmement court.
Il est extrêmement simple.
Il est extrêmement rudimentaire.
Mais il est terminé, et c’est le plus important.
Capot (2023-01-24)
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En tant que premier projet public depuis mon arrivée chez Gandi, je suis content d’avoir pu tester tant de nouvelles chose—nouvelles pour moi, nouvelles pour l’équipe… la possibilité d’apprendre des nouveaux concepts et des nouvelles pratiques, c’est l’une des principales raisons pour laquelle je pratique ce métier. L’autre raison c’est que ça me permet de réaliser des choses pratiques et utiles dans le respect des personnes qui les utiliseront.
J’adore ces retours où il « suffit » d’une nouvelle personne pour qu’un partage devienne possible.
En ce moment, je me questionne sur l’accueil potentiel d’une personne en alternance dans Scopyleft. C’est un engagement sur deux ans avec 4 jours par semaine, c’est énorme. Et en même temps, ça permettrait peut-être à cette personne de ne plus être considérée comme totalement débutante et d’accéder à des postes/situations plus enviables.
Peut-être que ce serait aussi l’occasion de publier davantage d’outils et de pratiques que nous avons et qui ne sont pas documentées et/ou pas publiques.
Tellement de choses peuvent se passer en 2 ans…
Qualité (2023-01-10)
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Quiconque cherche à circonscrire une discipline en lui imposant un cadre ne cherche généralement qu’à protéger son œuvre, et il le fait en perpétuant les standards qui ont permis son émergence. Celui-ci essaie de convaincre les générations à venir qu’elles doivent suivre les règles qu’il a édictées si elles comptent parvenir à l’excellence. Mais, comme disait Charles Bukowski, « il est quatre heures et demie du matin, il sera toujours quatre heures et demie du matin… ».
Nous sommes à ce point focalisés sur le chemin que nous nous efforçons de suivre, en voulant toujours tout faire au mieux, armés d’une dévotion sans faille pour notre discipline alors que les œillères de la peur nous empêchent d’envisager des terrains inconnus, que nos yeux restent fixés sur cette route, sur ces mains qui prennent appui sur des genoux. Et nous ne réalisons pas que nous ne faisons que suivre les règles promulguées par un homme qui a un jour disputé une course contre des chevaux, ou par un autre qui s’est frotté à un sommet de plus de huit mille mètres sans oxygène, ou par un autre encore qui a décidé de laisser chez lui ses pitons, ses cordes et la sécurité pour ne faire qu’un avec les murs à escalader. Nous suivons les lois de ceux qui en ont enfreint de plus anciennes.
Au-delà des sommets, Kilian Jornet
On parlait de code et de qualité avec Thomas. Je lui faisais part de ma frustration vis-à-vis d’un code qui n’avait pas été écrit par moi et que je trouvais problématique. En creusant un peu (merci !), je réalise que ce qui coince est au niveau de la pérennité et de la transmission. Et j’ai aussi conscience de produire moi-même du code qui serait difficile à reprendre par d’autres personnes n’ayant pas les mêmes aspirations/compétences.
En Python, on a la chance de pouvoir automatiser certaines conversions/vérifications qui tendent à aller vers une certaine uniformisation (et donc universalité ?) : black, flake8, isort ou mypy par exemple.
Pour aller plus loin, le code en lui-même n’est peut-être pas si critique, mais ce que l’on a appris en le concevant et l’utilisant l’est bien davantage. C’est cette transmission qu’il est important de rendre possible au sein de l’équipe. Outiller la base commune est un moyen de plus rapidement passer à l’étape de partage des concepts importants/métiers, en ce souciant moins de la forme.
Et peut-être au contraire, que cette vitesse acquise nous empêche d’échanger sur des concepts importants ? Des envies différentes ? Des choix à côté desquels on peut passer par manque d’attention.
Tradition (n.): Peer pressure from dead people.
Lu plusieurs fois sur masto
🦋 Depuis quelques années, j’essaie d’écrire un code le plus direct possible.
Mon objectif : diminuer au maximum ma charge cognitive.
⛵️ Many of the tools that we thought we could rely on broke down, whether it is Apple products, or software that require subscription services, DRM, etc. As an artist you spend time developing a skill, you become a Photoshop illustrator. When your connection to the internet fails and that the software locks up, that skill that you thought was yours was actually entirely owned by someone, and can be taken away.
Even though we’ve been paying for this sort of software for years, the moment that you can’t have access to authenticate yourself that skill is gone. We didn’t expect this, it scared us.
🔎 It’s important to remember concepts and high level approaches, but don’t worry about remembering the details. You can always look that stuff up when you need it.
You don’t have to remember everything to be a good programmer (cache)