Jour 1


Comme un besoin de faire une coupure dans mon incompréhension du monde.

Réveil à 3 h 30. Arrivée sur place à 6 h. Dans mon raft à 6 h 30. La météo annonce 2 jours d’orages avec une alerte en prime mais je n’y crois pas. J’ai longtemps hésité à amener tout le matériel de tournage par contre… Étant en train d’apprécier les bruits retrouvés de la forêt, un hydravion me passe juste au-dessus de la tête. Grrr.

Vue du lac depuis l’île. Vue du lac depuis l’île.
Vue du lac depuis l’île.

Je vais à un endroit que je connais bien que vous pouvez retrouver ici ou pour des versions plus fraîches. Je connais un raccourci pour le portage entre les deux lacs mais je sais qu’il est infesté de moustiques (et de framboises). Mon erreur aura été d’avoir les deux mains prises, raft d’un côté et caméra de l’autre. Elles se font plaisir et le temps de prise de vue ne fait que prolonger ma présence en ces lieux humides !

Un couple de huards. Un couple de huards.
Attention, un huard peut en cacher un autre.

J’arrive enfin sur l’île en dérangeant(?) le couple de huard à résidence. Ils me le font savoir bruyamment et je ne prends même pas le temps de changer d’objectif tellement c’est soudain. Le jour où je croise un ours, ce sera probablement avec un 9 mm aussi… Je suis tout sourire et concentré car c’est quand même bancale de trimbaler un sac plus le matériel vidéo sur une embarcation pas si stable. Je vous passe les détails des embarquements et débarquements approximatifs.

Une famille de champignon. Une famille de champignon.
Le grand est tout sourire.
Une très jeune pousse d’une épinette. Une très jeune pousse d’une épinette.
Le petit cherche à grandir.

Je prends le temps de (re)découvrir cet environnement insulaire avec le regard d’un photographe et j’ai du plaisir à capter de nouvelles choses entre baignades et farnientes. J’espère le retour des huards tout en sachant qu’ils ne reviendront pas avant le soir. Je nage jusqu’à un promontoire difficile d’accès et je découvre un champ de bleuets, j’y retourne en raft un peu plus tard. Miam !

Une plume accrochée à une branche. Une plume accrochée à une branche.
Quel oiseau a pu laisser une telle plume ?

Je pêche le soir sans grand espoir, plus pour faire des images depuis mon rocher favori. Je passe ensuite off the record de l’autre côté de l’île où je sais qu’il y a plus de chances et un énorme achigan (black bass en français) attrape ma mouche. La lutte est courte mais intense, il repartira avec une mouche et moi avec mon fil, vierge. Je passe la soirée à me dire qu’il va passer le reste de sa vie avec un hameçon dans la mâchoire à cause de moi. Peut-être moins pire que dans mon ventre ?

Reflets de soleil couchant sur le lac. Reflets de soleil couchant sur le lac.
Douce lumière du soir.

Pour fuir les moustiques, je prends le lac en soirée et je tente de suivre les huards qui sont bien plus rapides que moi. Ils sont curieux et je tente des prise de vue à beaucoup d’ISO et à main levé depuis un raft avec un 600 mm. Autant dire que c’est sportif et approximatif. À l’œil nu, je les distingue difficilement et je suis étonné d’arriver à capter quoi que ce soit dans ces conditions. On verra bien. J’aime ce moment où ils mettent la tête dans l’eau pour vérifier s’il y a des poissons avant de plonger. Une canne à pêche est tellement archaïque en comparaison.

Je m’endors en acceptant l’idée d’essuyer un orage dans la nuit. Les météos locales sont unanimes. La lune est rousse et douce, je n’ai pas le courage d’attendre les étoiles cette fois.

La lune. La lune.
#MontreTaLune