title: Petits baillements entre amis slug: petits-baillements-entre-amis date: 2006-09-12 14:20:53 type: post vignette: contextual_title1: ★ Résolutions : découvrir, concrétiser et transmettre contextual_url1: 20110112-resolutions-decouvrir-concretiser-et-transmettre contextual_title2: Résolutions : redistribuer, produire et bouger contextual_url2: 20100103-resolutions-redistribuer-produire-et-bouger contextual_title3: ★ Bilan après une année de freelance contextual_url3: 20090102-bilan-apres-une-annee-de-freelance
Vous êtes face à quelqu'un qui soudainement penche légèrement sa tête en arrière et commence lentement à ouvrir sa bouche, de plus en plus, sa langue recule et ses narines se dilatent, ça y est, il s'est enfin décidé à cacher ses amygdales avec son poing mais c'est trop tard. Toute résistance est inutile et vous voila inexorablement en train de bailler à votre tour. Si ça se touve vous baillerez peut-être en lisant ce billet explicatif (si ce n'est déjà fait ;-)).
Le baillement est une entrée singulière et massive d'air dans nos poumons. Il intervient lorsque l'on est en situation de manque d'énergie (sommeil ou faim généralement) de façon à garantir un apport d'oxygène. Le baillement a donc la double fonction d'avertissement (attention il faut recharger mes batteries) et de réveil (engourdissement imminent, je répète, engourdissement im-mi-nent !).
Il y a un troisième cas dont on ne connaît pas forcément tous les secrets, qui est celui qui fait bailler à la simple lecture des mots « bailler » ou « baillement ». En fait ce cas est proche de celui qui nous fait bailler à la vue d'un baillement.
Ce baillement est celui de l'empathie, plus on se sent proche de la personne concernée, plus on a de chances de bailler. On a longtemps considéré les neurones miroir responsables de ce comportement (et ils le sont) mais des études récentes ont formulé un nouvelle hypothèse que je trouve intéressante. Les origines de ce comportement remonteraient à l'âge où nous étions un peu plus poilus et organisés en tribus. À l'époque, la survie était notre quotidien et notre seule attention pouvait nous sauver des féroces prédateurs sanguinaires (bon ok là j'en fait peut-être un peu trop ;-)). Dans le cas d'une tribu, l'inattention d'un seul membre peut être responsable de la perte de toute la tribu. Or, le baillement est synonyme d'une baisse de l'attention si vous avez bien suivi la première partie. Ainsi la propagation de l'information « attention l'un des membres est moins attentif » par l'intermédiaire du baillement communicatif aurait permis de hausser le degré d'attention de toute la tribu, permettant de combler le manque d'attention de l'un des membres. L'évolution favorisant ceux qui restent en vie, nous sommes aujourd'hui condamnés à bailler avec nos semblables :-).
Il est probable que je rédige un peu plus de billets « scientifico-informatifs » et que je les regroupe dans une catégorie ESRA, vous en pensez quoi ?