Liste des publications en ordre chronologique :
Retraite (2021-02-10)
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Mais sous prétexte que ça ne va pas révolutionner leur vie, beaucoup se privent de ces petites victoires volées sur le quotidien parce que « ça ne changera rien ». Mais si ça change ! Naturellement. À trop viser de grandes victoires futures, on en oublie de saisir celles qui sont à portée de main. Elles sont pourtant le carburant des grandes épopées de demain : sans elles, comment poursuivre, toute une vie durant, des aspirations qui semblent si loin ? Ou a contrario, sans elles, comment réaliser que parvenir est devenu superflu… Puisqu’on est déjà si bien.
Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, Corinne Morel Darleux
Sur les pistes, je ne croise que quelques personnes manifestement retraitées. Je me demande si j’en suis une. Pas dans le sens FIRE qui semble avoir du succès chez les personnes à hauts salaires — comme les développeurs et développeuses. Plutôt en ayant des choix de vie me permettant d’avoir des pratiques de retraité dès maintenant.
Petit plaisir du jour : avoir créé un nuage en lançant de l’eau à ébullition en l’air lorsqu’il fait « frête ». Je ne l’avais jamais fait et c’était plaisant, d’autant que non prémédité (je faisais la vaisselle en m’aidant du poêle).
Castors (2021-02-18)
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Construire soi-même sa maison, quand on n’est pas du métier, cela peut sembler mission impossible. Et pourtant, c’est ce qu’ont fait des milliers de Français dans les années 1950, avec le Mouvement des Castors. Des agriculteurs, des cheminots, des ouvriers… sont devenus des autoconstructeurs.
Ils sont même allés encore plus loin : plutôt que se concentrer sur leur maison individuelle, ils se sont regroupés pour construire ensemble des quartiers entiers. « Les gens qui travaillaient sur les maisons ne savaient pas si c’était la leur ou celle du voisin, une fois qu’elles étaient terminées, elles étaient tirées au sort », explique Eric Tortereau, co-président de l’association des autoconstructeurs Castors Rhône-Alpes.
Ils construisaient leurs maisons tous ensemble puis les tiraient au sort : l’histoire des Castors (cache)
Je me surprends parfois à rêver d’un tel avenir post-Covid. J’imagine que ça n’est pas (encore ?) suffisamment dévastateur pour que l’on en arrive à une telle solidarité. Peut-être à la prochaine marche de notre descente énergétique ?
Vacances (2021-04-22)
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L’histoire est aussi importante que la forme ou la structure. Dans une très large mesure, l’histoire d’un phénomène constitue le phénomène lui-même. Nous sommes, réellement, tout ce qui a existé avant nous et nous pouvons devenir à notre tour infiniment plus que ce que nous sommes.
L’écologie sociale, Murray Bookchin
On a un rapport assez particulier aux vacances chez Scopyleft et au moment où on se transmet en question, c’est l’occasion de partager un état de nos réflexions.
La prise de vacances est libre et consciente. Libre car on ne se restreint pas à un nombre de jours/semaines, ni même à communiquer à nos collègues si/quand on est en vacances. Consciente car on essaye — dans la mesure du possible — de ne pas laisser les autres galérer du fait de notre indisponibilité. Faire partie d’une SCOP c’est aussi pour moi éprouver de l’empathie et de la solidarité pour les autres membres.
La discussion du jour portait sur la toxicité potentielle d’une telle approche. D’autres entreprises pratiquent les vacances illimitées mais cela crée un tel sentiment de culpabilité que les employé·es prennent en définitive moins de vacances et dans un climat pas terrible.
Comment rompre avec ce sentiment ?
On en vient à (re)questionner les notions de travail et de vacances. Si l’on envisage les vacances comme des moments de prise de soin personnels, le changement n’est pas uniquement sémantique mais traduit une intention différente. D’une manière similaire à l’auto-détermination de nos salaires en fonction de nos « besoins », les vacances s’adaptent ainsi à notre rythme de vie, notre enthousiasme et notre appétence. L’exploration du tempo convenable pour notre danse du moment.
Ce n’est plus alors la recherche d’un rythme de travail soutenable mais celle d’une qualité de vie enviable.
Bien au contraire, la complétude inclut l’ensemble disparate des structures, d’articulations, de médiations, où le tout va puiser la riche variété de ces formes et où ce qu’un esprit analytique réduirait à une suite de détails « innombrables » et « fortuits » acquiert ainsi des propriétés qualitatives uniques.
Ibid.