Ici, j’écris des mots. Ici les mots me pensent. De mon cerveau à ma main. De la main au clavier. Du clavier à l’écran. De l’écran à mes yeux. De mes yeux au cerveau. Et nous y retournons. Une fois synchronisés, puis distribués sur vos écrans respectifs, quelque soit votre lieu—maintenant—quand et où vous lisez cela, ses mots vous pensent. De votre écran à vos yeux, de vos yeux à votre cerveau. Ils viennent déranger l’agencement de votre environnement, la respiration de votre mouvement. Ils sont là maintenant, multiples. Ils existent avec vous.
On m’a récemment demandé pourquoi est-ce que j’avais fait le choix de ne publier qu’à un seul endroit, ici. La réponse est multiple :
- pour conserver le contrôle de ce que j’écris, il s’agit d’une partie de ma mémoire que j’estime et que je ne peux confier à une entité tierce ayant une durée de vie inférieure à la mienne ;
- par respect pour mes lecteurs, c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour que leurs actions ne soient pas épiées de manière centralisée au cours de la consultation de ces contenus ;
- par intimité des contenus produits, je pourrais adopter la pratique POSSE mais je suis satisfait que ces idées restent dans un certain contexte.
La suite de la discussion était sur les choix possibles quant à la découverte de ces contenus et comment fixer cette frontière de l’intimité. J’ai l’intuition (faute de statistiques) qu’ils circulent par liens dans un cercle relativement restreint, parfois via les réseaux sociaux. Il m’arrive rarement de lier des billets sur des canaux de discussion et je mets généralement la page d’accueil en profil sur les différents espaces que je côtoie.
Si je devais passer à du push (en complément du pull qui est le modèle du navigateur) ce serait probablement avec une liste de diffusion dédiée pour diverses raisons (cache), je suis notamment sensible au fait que ça décentraliserait les contenus.
Si tant est qu’ils ne finissent pas tous sur les serveurs de GMail…