La méthode de consensus N. Street : contribuer à la solution
Cette modification au consensus — que je recommande vivement si un groupe veut se servir de ce mode de prise de décision — a été utilisée avec succès par N. Street Cohousing à Davis, en Californie, depuis le milieu des années 1980. Si une ou quelques personnes bloquent une proposition, elles doivent alors rencontrer un ou deux partisans de la proposition dans une série de réunions de résolution. Cependant, si quelques personnes bloquent une proposition, signe qu’elle ne dispose pas d’un soutien suffisant, celle-ci est rejetée et les réunions de résolution n’ont pas lieu.
Si elles ont lieu, les petits groupes peuvent se réunir jusqu’à six fois sur une période de trois mois (ils ne sont pas obligés de se réunir six fois ni de prendre trois mois, c’est simplement la limite permise). Leur travail consiste à élaborer une nouvelle proposition qui concerne les mêmes problèmes que la proposition bloquée.
La ou les personnes qui bloquent sont responsables de l’organisation des réunions.
Si une nouvelle proposition qui fait l’objet d’un accord est formulée, elle sera présentée à la prochaine assemblée comme n’importe quelle nouvelle proposition.
Mais si les parties opposées ne peuvent en arriver à une nouvelle proposition, ou si les réunions de résolution n’ont pas lieu, la proposition originale sera de nouveau présentée à la prochaine assemblée où elle pourra être adoptée par un vote à majorité qualifiée de 67 %.
Cette méthode de consensus oblige quiconque souhaite bloquer une proposition à assumer plus de responsabilités quant aux répercussions de ses actions sur le groupe. « Si vous avez bloqué, vous devez faire partie de la solution », explique Kevin Wolf, cofondateur de N. Street Cohousing et concepteur de cette méthode.
Vivre autrement, Diana Leafe Christian
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