On peut comparer les entreprises à des panoptiques. Les managers veulent une complète visibilité sur ce que font leurs employés (reporting, etc), mais ne communiquent pas sur ce qu’ils font, et les équipes ne se parlent pas. Les équipes finissent par devenir leurs propres gardes, et s’interdisent de faire certaines choses : « ah mais non, ici on ne peut pas faire ça ».
En Amérique du Sud, les colons n’ont pas réussi à transformer les autochtones en esclaves. Ils avaient la mauvaise habitude de se laisser mourir. Ils devaient donc importer des esclaves venant d’Afrique. Jusqu’à ce que les missionnaires jésuites trouvent la combine : une fois convertis à la foi chrétienne, ils craignaient de mourir !
Les grandes entreprises déploient des armées de coachs pour effectuer leur “transformation agile”. Il s’agit moins de transformer toute la structure (et certainement pas le haut de la pyramide), que d’imposer un changement à certains
Pour Romeu, tous ces coaches agiles sont des jésuites. Qu’ils croient ou non aux valeurs de l’agilité, ils sont envoyés pour changer la culture de « ces gens là bas ». Ils sont instrumentalisés.
Des personnes qui pensent savoir d’un côté, d’autres qui n’ont pas le luxe de pouvoir prendre du recul face à une avalanche de techniques. Et c’est toujours l’humain qu’on sacrifie sur l’autel de la performance et de l’efficacité.
Il y a une certaine similitude peu glorieuse en effet…