Groupes de discussion

Dans ce brouhaha général, j’échappe le fil de conversation avec la personne devant moi. Je ne l’entends pas plus fort que les autres bruits, et elle s’y dissout. En fait, je dois mettre une énergie titanesque pour continuer de suivre la conversation. Et cette énergie me rend anxieuse et physiquement épuisée au point de frôler l’effondrement.

Immanquablement, avec tous ces bruits, toute cette agitation des gens qui passent devant moi, avec les enfants qui jouent bruyamment, je vais sentir se matérialiser un vertige. Je manque d’air, mon ventre se crispe, et j’ai une envie criante de hurler et de me volatiliser. […]

À chaque addition de stimuli et de nombre d’individus, je m’enfonce un peu plus. Les bruits sont de moins en moins distincts, et je suis K.O. J’ai beau lutter, je ne parviens pas à faire semblant, à converser malgré tout. Il n’y a plus rien, rien qu’un genre de néant intellectuel ponctué de malaise physiques intenses, puis une sensation de détachement, d’un nuage de brume qui s’épaissit.

Derrière le mur de verre, Marie Josée Cordeau

J’ai du mal à établir un dialogue avec plus de quatre interlocuteurs. Au-delà de cette limite, plusieurs conséquences :